Mad Tea Party
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 Antibe || And this darkness will flow into my eyes.

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2 participants
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Antibe Eyedcliff

Antibe Eyedcliff


† Date d'inscription : 08/03/2009
† NBR MSG : 28
† Sexe : Féminin

† Citation : Rappelant par ces soirs d'été florissants/ La douceur amère foisonnant dans les prés.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Est-ce une carte que tu tiens entre tes mains, immaculées de cet élixir invisible?
† Titre : Vampire


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MessageSujet: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:43



Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 090516055708963161
« Nulle laine n'est si blanche qu'une teinture ne puisse la noircir. »


    BELOVED IDENTITY ; DOESN’T EXIST ANYMORE.

  • Nom : Eyedcliff.
  • Prénoms : Antibe Celestine Mina.
  • Titre/Rang : Vampire.
  • Âge : 21 ans.
  • Date de naissance : 14 Mars 1866.


    TELL ME A STORY, PLEASE

  • Nationalité : Anglaise.
  • Famille :
    Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 2c14d393 Antibe || And this darkness will flow into my eyes. F33aabb9 Antibe || And this darkness will flow into my eyes. B9494b55

  • Celesty Golding: Humaine, elle mourut lors du génocide des Vampires par la Reine, en tentant de défendre sa fille et Cedric qui venait juste de se transformer. Femme en avance pour l'époque, elle consacra sa vie à la confection de romans et nouvelles, destinés à donner le goût à la lecture aux générations futures. Finalement, emportant son souhait en mourant, c'est sa fille, Celestina, mère d'Antibe, qui découvrit son œuvre et décida d'en lire à Antibe quand elle le pouvait. Selon elle, sa mère ne voulut jamais connaître le succès.
    Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 656a5693 Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 5ac7219c Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Cf9d3e93

  • Celestina Eyedcliff: Mère d'Antibe. Femme douce et follement amoureuse de son mari, elle est très très attachée à sa fille et tient tout particulièrement à lui faire part de tout ce qu'il faut savoir sur son héritage, notamment des récits de sa mère, par exemple. C'est une femme sensée dont les années de mariage n'auront pas fait perdre la folle passion qu'elle éprouve pour son mari.
    Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 112665da Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 1e9e0839 Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 171e88e5

  • Cedric Eyedcliff: Bel homme rusé et terre à terre, il reste une icône de dureté pour Antibe, à qui il ne souhaite que de la réussite malgré sa nature rejetée. Contrairement à sa femme, il n'a jamais complètement accepté le fait d'être un Vampire et c'est à contre-cœur qu'il sert la Reine, pour assurer sa descendance.
    Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 112665da Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 656a5693

  • Les parents d'Antibe: Ils n'étaient lui et elle à une époque que de jeunes adolescents parfaitement normaux, en virent à être transformés mystérieusement en vampires à l'âge de vingt-deux ans. Après leur période « Nouveaux-Nés », ils se marièrent et refusèrent une vie si peu ouverte de possibilité; ils choisirent de se parfaire dans une existence humaine. Cedric parvint à devenir Londonien d'honneur et Celestina le suivit. Ils rencontrèrent les Phœnix, qui apprirent leur secret, et à une année d'intervalle, Celestina et la mère d'Edelweiss tombèrent enceintes, à peu près à la même période à une année d'intervalle; Antibe naquit un beau jour de Mars, et ce fut la même pour les jumeaux, un an plus tard.
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Antibe Eyedcliff

Antibe Eyedcliff


† Date d'inscription : 08/03/2009
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:43

Spoiler:
    Antibe / Celestina / Cedric / Edelweiss / Hikaru / Ixion / Estel
    Histoire : C'était vert. Il était petit, blond, maigre. Un garçon de six ans comme un autre. Moi, j'étais plus âgée. D'un an, en fait. Son blond cendré, son vert profond. Deux couleurs qui le caractérisaient. Il avait un prénom peu commun, que j'aimais beaucoup ; Edelweiss. Ça me faisait penser aux Alpes Françaises, au nom d'une fleur inconnue ou oubliée. En parlant de Fleur, on était dans un parc, lui et moi, nos parents respectifs partis discuter à l'ombre. Le soleil s'apprêtait à se coucher. Ça formait de longues traînées violettes dans le ciel. Pour les humains, m'avait dit un jour ma mère, ça signifie le signal pour qu'ils se préparent à se coucher. C'était avant que je commence vraiment à réaliser le fait qu'elle dénombrait souvent dans une multitude de ses conversations avec mon père deux catégories de gens. Parfois, elle disait les Autres, ou les Humains, ou des qualificatifs différents qui ne m'ont pas marquée plus que ça. Mais pour les Phœnix, famille d'Edelweiss, rien. Moi qui fréquentais les jumeaux, deuxième génération de leur famille, depuis l'âge de deux ans (d'après mon père), je n'y avais jamais fait vraiment attention. Surtout que je m'entendais particulièrement bien avec Estel. Estel, c'était Edelweiss, mais en mieux. D'abord parce que c'est une fille, et que les filles, Maman m'a dit, que c'est mieux que les garçons sur beaucoup de points. Deuxièmement parce qu'elle avait une personnalité beaucoup plus farouche que son jumeau, et que ce dernier paraissait vraiment trop naïf près d'elle.

    D'ailleurs, quand je m'ennuyais, j'aimais beaucoup embêter Edelweiss. Il restait toujours souriant, et au final c'était moi qui finissait par me mettre en colère. Il semblait infranchissable avec sa bouille d'ange et son sourire pur et innocent. Estel finissait par rire de mon comportement et on se réconciliait. C'était mes deux seuls amis, et ils me suffisaient amplement. Papa m'avait dit un jour d'essayer de m'en trouver d'autres, parce que quand les jumeaux auront une vie, des enfants et une famille, moi, je n'aurai rien. Maman avait protesté en lui adressant un de ces regards que je ne comprenais pas. D'ailleurs, il y avait beaucoup de choses qui m'intriguaient, chez mes parents. Pas le fait qu'ils ne dorment pas, ne mangent pas, et ne boivent pas, ça, c'était normal, mais par exemple les conversations qu'ils effectuaient dans la cuisine une fois par semaine auxquelles ils ne voulaient pas que j'assiste. Ou, encore, le fait qu'ils soient souvent absents, et que, quand ils revenaient, la lueur qui transparaissait dans leur yeux étaient plus intense.

    Le fait que je n'aie envie que de sang, également. La nourriture en général ne m'attirait pas- pas comme Estel devant son assiette de riz.

    Ce jour-là, elle était restée à la maison, souffrante. Je me retrouvais donc seule en compagnie de mon blond préféré, assise en tailleur sur l'herbe, qui avait pour sa part préféré rester debout. La brise qui aplatissait mes cheveux se faisait douce, c'était franchement agréable.

    « -Edelweiss?
    -Oui?
    -T'es bizarre.. pourquoi tu manges? »


    Je le regarde, une lueur bleue des plus sérieuses sur mon visage enfantin. Je vis une moue perplexe s'afficher sur son visage d'enfant. Normal, il était blond.

    J'étais enhardie dans mon élan, je continuais.

    « -Comment tu peux dormir, ça s'apprend? »

    La perplexité s'étendit sur tout son visage. Ça devait encore être ces choses humaines. Dis-moi, Maman, c'est quoi humaine? Et moi, je suis quoi? Estel m'a dit un jour qu'on trouve toutes nos réponses chez les parents, mais qu'après, quand on a une soif plus grande de connaissances, on se prend en main et on se documente par nous-même. C'était classe. Moi, comme ça, je me sentirai responsable de moi-même. Penser à quatre personnes en même temps, c'était dur, je me demandais comment la Maman d'Edel faisait. J'étais heureuse d'être fille unique, mes parents n'en pâtissaient pas trop, je n'étais pas du genre à faire des histoires. Edelweiss avait apparemment du mal à répondre. Je n'avais pas envie qu'il soupçonne quoi que ce soit d'étrange, alors je murmurai;

    « -Ne t'inquiète pas, c'est du bluff, s'il y a quelqu'un de bizarre, ici, c'est bien Estel pour avoir osé ne pas profiter de notre superbe après-midi. »

    Il rit puis enchaîna tout de suite sur un autre sujet. Avec Edelweiss, c'était simple de dériver, pas moyen qu'il se pose plus de questions que nécessaire. J'aimais beaucoup voir rire ce petit garçon. Il était très mignon, et sûrement prédestiné à devenir un très très beau jeune homme. En fait, c'était sûr, c'était certain. Il serait beau. Parce qu'il avait cet air niais enfantin que les beaux hommes perdaient, à la longue. Mais il restait blond dans tout les cas. Soudain, nos parents nous interrompirent, nous demandant respectivement de rentrer. Voilà une si belle journée qui s'achève.. Je voyais sur le visage d'Edelweiss qu'il semblait boudeur à l'idée de me quitter (même s'il gardait son fichu sourire que j'avais envie d'arracher). C'était normal, on se voyait constamment, il s'était sûrement habitué à ma présence, même s'il avait constamment sa sœur près d'elle. Estel et moi nous entendions vraiment très bien. C'était une fille posée et réfléchie, a contrario de son frère.

    Je sautai dans les bras de ma mère. J'étais vraiment la fille à sa Maman, mais peu m'importait ce que le monde pouvait penser. De l'autre côté, je voyais Edelweiss se faire tapoter la tête par Marianne, la femme de William, ou peut-être lui ébouriffait-elle les cheveux, je n'en distinguais pas grand chose. J'étais contente de rentrer chez moi. Ma chambre n'avait pas de fenêtre, mais un immense balcon, et j'adorais y passer mes nuits, particulièrement les plus chaudes d'été. J'aimais y regarder la Lune, compter les étoiles, regarder Londres endormie, simplement. Pourtant, d'un autre côté, j'étais triste de quitter la tête blonde, même si j'étais parfaitement consciente que nous nous reverrions chez l'un ou chez l'autre prochainement. Donc pas besoin de se faire du mouron! Je lui adressais un sourire éclatant, puis, ma main dans celle de ma mère, quittait la berge, sous un magnifique coucher de soleil.

    Lorsque j'atteignis notre maison en compagnie de mes parents, à quelque deux-cents mètres de la demeure des Phœnix, je m'émerveilla une énième fois des lumières qui dansaient dans le ciel. Notre habitat était trop grand pour trois personnes, mais j'avais eu beaucoup de temps auparavant pour comprendre que mes parents étaient férus de belles, grandes, et luxueuses maisons. Je ne comprenais d'ailleurs pas très bien comment ils faisaient pour engranger tant d'argent, et la possibilité qu'ils l'obtiennent de mes grands-parents était exclue; mon père m'avait un jour révélé qu'ils avaient été tués. La douleur que j'avais alors vu sur son visage m'avait découragée à demander des détails. Sans doute un meurtre ou un assassinat. Ça ne pouvait pas me faire plus de mal que ça, je ne les avais jamais connus. Il y a néanmoins une chose qu'il m'arrivait de regretter; quand il arrivait à ma mère de venir me raconter des histoires, comme les humains avant qu'ils dorment. À défaut de ne pas en avoir la capacité, ma mère passait des nuits entières à me lire sans interruption des livres écrits par sa mère- Celesty Golding. De grandes et belles histoires. J'adorais la manière avec laquelle cela était écrit, avec des mots difficiles- que je retenais toujours pour ensuite aller faire des recherches- des phrases longues et somptueuses.

    Après certaines nouvelles, j'adorais m'imaginer ce qui avait pu pousser Celesty à écrire de telles histoires- tantôt tragiques, tantôt romantiques, tantôt dramatiques.. C'était un véritable plaisir à l'oreille. Je n'oubliais jamais de poser des questions à mon précepteur, qui m'avait expliqué qu'il était très difficile d'arriver à faire aimer ses livres de tout le monde à une telle époque parce qu'il y avait une divergence de races. Le jour où il avait employé ce mot pour la première fois, je n'avais pas osé lui demander des explications supplémentaires- qu'insinuait-il avec ce terme? Pourquoi des gens différents n'aimeraient pas ce qu'écrivait ma grand-mère?- j'avais envie de me rebeller contre ces injustices. Une femme écrivait comme un homme, si c'était ce qu'il voulait dire, mieux même!

    Je traversais un dédale infini de couloirs en pensant à tout ça, empruntant un escalier, puis entrai dans une chambre contiguë à celle de mes parents- la mienne. Elle restait très sobre. J'avais un lit avec des baldaquins de couleur rouge pourpre, et adorais m'y allonger.

    De maintes et maintes fois, j'avais été tentée de demander à ma mère pourquoi on ne trouvait pas des gens comme nous, dans les alentours. Des gens qui trouvaient fade la nourriture, ne pouvaient pas dormir, et qui buvaient un étrange liqueur de couleur rouge. Moi, j'en buvais beaucoup. Lorsqu'ils sortaient, mes parents m'en ramenaient toujours un petit peu. C'était très bon, et en finissant ma part, je n'avais plus faim, ni soif. J'étais repue. Donc, je me demandais pourquoi ma mère ne me l'avait jamais expliqué. D'ailleurs, Celestina adorait partir sur de longues tirades concernant la Reine. Mon père, Cedric, restait toujours un peu sceptique mais il était catégorique sur certains points, dont celui que je vais citer; servir la Reine était primordial. Nous étions- mes parents, j'étais trop jeune encore- ce que l'on appelait des Londoniens d'honneur. Je n'y avais jamais rien compris, mais bon, moi j'aimais beaucoup la Reine Victoria, parce que pour le peu de fois où je l'avais vu, elle restait vraiment très, très belle. Sublime. Surtout que je suis loin d'être du genre à aimer les filles.

    Pourtant, ça se voyait chez mon père, il devait travailler pour la Reine plus par contrainte que pour autre chose. Chez ma mère, en revanche, je n'arrivais pas à déceler grand chose; elle était comme Edelweiss, aimant sourire à tout bout de chant.

    Je m'allongeais dans mon lit, et fit le silence dans ma tête, entendant au loin le bruit des criquets. Au salon, trois pièces plus loin, j'entendais mes parents discuter, tant la maison était honnie de tout son. J'aurais normalement du avoir peur, je le savais, mais rien n'y faisait, j'aimais même beaucoup la nuit, le silence. Cela me permettait d'imaginer des réponses à toutes les questions que je me posais. Rien à faire, rien de logique n'émanait de mes suppositions. J'avais trop peur de me confier à quelqu'un d'autre que moi-même; Ils n'accepteraient pas ce qui était différent d'eux.

    Nous sommes condamnés.


Dernière édition par Antibe Eyedcliff le Mar 19 Mai - 17:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:43

Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 090516064716489999

    Deux heures plus tard, j'eus l'idée saugrenue d'aller un peu discuter avec mes parents, histoire de tenter peut-être d'aborder le sujet. Je m'avançais dans les couloirs couverts d'une peinture pourpre, et de nombreux portraits, et aux détours d'autres chemins des vases sur la pointe des pieds, craignant peut-être réveiller un être imaginaire. Je m'approchais de la porte du Salon, la poussant très discrètement pour voir s'ils étaient occupés. Je n'aurais sans doute pas dû. Mes joues rosirent à l'extrême. Sur le divan, ma mère était allongée sur sur mon père, ils étaient nus et.. ils s'embrassaient. J'étais juste sur le point de refermer la porte quand leur baiser s'interrompit et ma mère parla, d'une voix particulièrement chantante. Elle était très heureuse et cela se voyait. J'espérais qu'ils ne s'étaient pas rendus compte de ma présence, sinon je n'oserais plus jamais les regarder en face.

    « -Cedric.. J'ai très soif.
    -Sers-toi, Celestina. »

    J'ouvrais un peu plus la porte. J'avais très peur de ce qui pouvait arriver s'ils me découvraient, mais tout était annihilé par ma curiosité. Je ne comprenais pas ce qu'ils faisaient enlacés ensemble, et nus par dessus tout. Ma mère allait sûrement se servir dans un verre de ce même liqueur qui était posé sur une petite table près d'eux.. Mais un pressentiment me dit le contraire. Elle passa sa langue sur le cou de son père, puis mordit sa jugulaire. J'eus juste le temps de retenir un cri d'effroi. Ma mère raffermit sa prise autour de lui, tandis que celui-ci.. gémissait. Dégoutée et écœurée, je refermais la porte du salon, toujours avec le plus de discrétion dont j'étais capable, suivis la trace de mes pas et rentrais dans ma chambre, m'assis sur mon lit. J'étais trop horrifiée pour penser à quoi que ce soit. Des larmes coulaient toutes seules sur mes joues. Du sang. Du sang. Je passais une bonne partie de la nuit à pleurer, sans trop savoir pourquoi. Mes parents et moi étions des monstres.

    J'étais destinée à devenir comme eux.

    Le lendemain matin, dans les alentours de dix heures, je demandais à ma mère d'aller chez les Phœnix. Elle accepta gracieusement (cela m'aurait étonné qu'elle refuse, en même temps). Dans ses yeux, je remarquais cette étrange lueur. Maintenant que je savais, inutile de se voiler la face; une lueur de désir, et de soif. Le faisaient-ils constamment, quand ils sortaient? Devant le corps inerte d'humain qu'ils vidaient de son sang? Je commençais vraiment à me sentir mal. Mes yeux avaient des cernes plus importants. Ma mère ne remarqua rien, vu que ces cernes, je les avais toujours, sauf que cette fois, ils étaient beaucoup plus soulignés, à cause des pleurs. Je m'étonnais encore que des personnes buvant le sang des autres pour survivre avaient une capacité aussi stupide que celle de pleurer. Ça n'avait aucun sens. De quoi pouvions-nous bien nous repentir? C'est avec cette réflexion que je sortis de notre demeure, atteins minuscule colline qui séparait nos deux maisons puis sonnais. Je les connaissais depuis trop longtemps pour être timide, ou même effrayée. Maintenant que j'en savais un peu plus sur ma nature, c'était de moi dont ils devaient avoir peur. J'avais envie de poser plein de questions William ou Marianne, mais de quoi aurais-je l'air si ils ne savaient rien? Comme hier avec Edelweiss. Heureusement qu'il était naïf. Je ne le blâmais pas, et pour une rare fois, ça me soulageait. Plus que tout, je ne voulais pas perdre un être cher à cause de ma nature. Finies les allusions faites pour m'enfoncer. J'allais être comme eux, et tant pis si le steak ou le thé me ressortirait par la gorge au final.

    J'allais être comme eux, j'allais trouver un moyen de ne tuer personne.

    J'allais être comme eux, quitte à boire mon propre sang.

    Je sonnais à la porte tandis que mon cœur s'affolait. J'allais chez des gens parfaitement humain qui me pensaient inoffensive alors que par la simple force de ma volonté je pouvais tous les tuer. Il suffisait juste que je perde le contrôle. Moyennant quoi, je ne savais même pas ce que j'étais. Une.. buveuse de sang? J'étais sûre de déjà avoir entendu le terme qui nous désignait, mais impossible le retrouver. Cependant, « buveur de sang » était le seul que je trouvais acceptable et que je pensais apte à me désigner, moi et mes géniteurs. Je soupirais en voyant la somptueuse poignée s'enclencher. Contrairement à notre maison, celle des Phœnix était beaucoup plus sobre, ils n'aimaient sans doute pas aller dans l'excentrique, et je les comprenais. Mes parents, eux, préféraient afficher du tape-à-l'œil, même si pour ma part en étant à leur place je me ferais toute petite, même en servant la Reine. C'est Estel qui ouvrit la porte, le teint pâle, les yeux inondés de larmes. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait.

    « -Es..
    -Antibe, Ô, ma douce Antibe, Mère est malade, très très malade, et je crains que ce soit.. »

    Les mots s'étranglèrent dans sa gorge, et je compris parfaitement ce qu'elle voulait dire, malgré son souffle erratique et sa voix faible. Marianne était donc faible à ce point? Une douleur sourde émana du plus profond de mon être. Effectivement, j'avais fait comme si je ne l'avais pas remarqué, mais la mère d'Estel semblait s'affaiblir de plus en plus, depuis quelques jours. Edelweiss avait semblé moins niais qu'habituellement et Estel, quant à elle, malade pour pas grand chose, exactement comme hier. Et j'envahissais futilement Edelweiss de mes questions stupides et sans intérêt, tandis qu'il souffrait de son côté! Une fois de plus, mes yeux se remplirent de larmes, et je marmonnai un faible « Désolée » à mon ami. Bien inutile, d'ailleurs. J'étais bien trop égocentrique, ces faibles paroles dans une telle situation n'allaient rien arranger du tout. Je la pris dans mes bras, et elle put sangloter de cette douleur sans nom de tout son saoul.

    Quand elle se calma assez pour regarder où elle allait, elle me laissa entrer, referma la porte, attrapa ma main, puis me dirigea vers la porte de l'alitté. Durant le court chemin, j'eus à loisir le plaisir de constater combien sa main était chaude. C'était une de ces chaleurs qui vous atteignait jusqu'au plus profond de vous-même, et de la douleur de savoir que la fin de Marianne était proche, combinée à celle de mon mal-être de ces derniers temps, je m'en sentis réconfortée. Sans doute ma main de damnée était trop froide, trop glaçante pour secourir qui que ce soit. Nous entrâmes dans la pièce. Une tension glacée, glaçante y régnait. Edelweiss, grandi par la douleur, était près de sa mère, son père près de lui. Estel les rejoint, et je ne pus me résoudre à faire de même, aussi proche de cette famille étais-je. Mes mauvaises ondes allaient sans doute leur attirer le malheur, même pendant la mort. La mère d'Estel parla. Sans doute seront-ce ses dernières paroles, je n'en savais guère plus, mais dans tout les cas, le discours était exclusivement réservé à Edelweiss. J'aurais voulu calmer les sanglots convulsifs qui secouaient Estel, mais rien à faire, j'étais trop choquée et trop mortifiée pour bouger d'où j'étais. Les larmes coulaient sur le visage de mon cher ami. Après sa longue tirade, Edel resta longtemps silencieux, et j'étais parfaitement sûre, entièrement certaine que c'était le silence qui l'étouffait, cette étrange incapacité à dire quoi que ce soit, à se sentir si faible fasse à ce flot incontrôlable de paroles émouvantes et torturées..

    Je ne pleurais plus, les larmes sèches que j'avais versé en compagnie d'Estel ne voulaient plus revenir. Marianne restait belle, même proche de la mort. C'est en déglutissant que je m'en rendis compte. Sa voix restait chantante. Je fermais les yeux et baissais la tête devant tant horreur. Edelweiss baisa le front sa mère puis fit une seule et unique promesse. La dame resta longtemps à caresser de ses doigts faibles toute les parties du corps de ce dernier qu'elle pouvait atteindre. J'avais l'impression que la douleur de William dépassait tant les mots qu'il restait de marbre, sans que je distinguais des tremblements dans sa voix quand il nous conjura de revenir demain. Estel s'affaissa, prit la main de son frère, puis sortit en compagnie de ce dernier et de son père. Je restais plus longtemps, pour garder l'image de la deuxième mère que j'avais tant aimé. Je n'étais pas très démonstrative dans mes sentiments, mais sans doute qu'elle le savait parfaitement et comprenais que je restais pour lui dire adieu. Maintenant qu'on était seuls, j'avais terriblement envie de me rapprocher d'elle à mon tour, de baiser sa main, de dire que je tenterai de prendre soin de sa famille autant que je le pouvais, que je lui en faisais également la promesse. Elle tourna faiblement ses yeux émeraudes vers moi. J'aurais tant voulu prononcer quelque chose, mais je sus qu'elle me transmettait déjà beaucoup de choses de ce simple regard. Elle connaissais ma nature, et encore aujourd’hui, j'en reste certaine. Je lui ai fait vœu de bon voyage dans le monde de l'au-delà, lui ai adressé le sourire le plus réconfortant que j'ai pu, puis ai suivi les pas des autres.

    Elle va connaître une deuxième vie, chose dont je n'aurais jamais le privilège. Eux espéraient une vie éternelle, et moi un jour, je souhaiterais la mort, car finalement, quelles attaches auraient-je? Quels points de repères? La vie était faite pour être courte.

    L'éternité promettait l'ennui.


Dernière édition par Antibe Eyedcliff le Mer 20 Mai - 13:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:44

    Je laissais un dernier regard sur cette femme que j'avais tant aimé puis m'en allais, rejoignant Edelweiss dans sa chambre qui laissait Estel pleurer dans ses bras. Je ne voyais pas leur père, sans doute parti s'isoler pour la nuit dans ses appartements. Je comprenais dès alors le vide qu'il allait éprouver, la sensation de ne plus avoir cette personne avec qui on partageait tout.. Pourquoi n'arrivais-je donc pas à comprendre mes géniteurs? Sans doute parce qu'ils étaient différents de ces faibles humains. Ils n'étaient pas damnés. Je me mordis la langue par mon impuissance.

    Mon inutilité.

    « -Edel.. »

    Il me lança un regard qui resta à jamais gravé en moi. C'était un regard qui suintait la douleur, l'effacement et la tristesse. Ses yeux verts.. J'en restais silencieuse pendant de longues minutes, tandis que sur le lit d'Edelweiss, dans les bras de son frère, Estel calmait ses pleurs. Elle resta longtemps dans l'étreinte de son jumeau, appréciant à satiété ce sentiment d'être comprise. J'eus envie de m'éloigner. D'une part parce que je n'avais jamais eu de frère pour comprendre l'ambiguïté des sentiments qui les liaient, mais aussi parce que c'était un moment de recueillement, intime. Je n'étais pas dans le droit d'y assister. J'amorçais un mouvement vers la porte, mais la voix faible d'Estel me retint. Je me tournais avec fougue vers Edelweiss, attendant qu'il réfute. Il acquiesça vers sa sœur, l'ombre de son sourire aux lèvres. Sans que je sache pourquoi, mes yeux s'embrouillèrent de larmes, et je m'élançais vers eux, entourant Edelweiss de mes frêles bras.

    Nous pleurâmes ensemble, jusqu'au coucher du soleil.

    Je n'avais jamais ressenti des sensations aussi fortes, et ainsi, je m'étonnais de me trouver aussi affable. Assise près d'Estel qui dormait dans le lit d'Edelweiss, je fixais la fenêtre d'un regard étonnement vide. Edel faisait de même, sauf qu'il lui faisait face, nous tournant le dos. Je m'éclaircis soudain discrètement la gorge. C'est étrange. Quand je repense à ce geste, on aurait presque dit que je voulais juste faire revenir mon ami sur Terre. Lui dire.. que la vie continuait. C'était étrange comme demande. Il tourna ses prunelles vertes d'enfant vers moi. Simultanément, je baissai mon regard vers le sol, marmonnant avec peu de conviction.

    « -Il faut.. Il faut que j'aille prévenir mes parents.
    -Estel a besoin de toi, Antibe. Reviens vite. »

    Avait-il vraiment raison? La présence d'Edelweiss annihilait la mienne de tous les côtés, et j'ignorais comment il pouvait dire qu'elle avait besoin de moi tandis qu'il lui tenait compagnie. C'était peut-être juste une manière détournée de dire qu'il avait également besoin de ma présence? Je me giflais mentalement. Mes supputations allaient vraiment trop loin. Alors qu'il prononçait ces paroles, il se rapprocha de moi, sa voix d'enfant chantant dans mon oreille. J'eus presque l'impression qu'il amorçait un mouvement, sa main se dirigeant vers ma joue. Il me fixa intensément, puis se retourna de nouveau vers la fenêtre. Mortifiée du haut de mes sept ans, je sortais de chez les Phœnix, promesse de deuil sur les épaules, porteuse d'une mauvaise nouvelle.

    Rapidement, j'atteignis ma maison.

    Dans ma tête, je m'apprêtais à un discours intérieur, murmurant de ma voix saccadée par les larmes ce que je devais dire, les gestes que je devais faire. Je n'avais pas le droit à l'improvisation, devant mes parents, maintenant que j'avais découvert leur nature profonde et la mienne en même temps.

    Ça n'avait aucun rapport avec la situation, mais cela m'effrayait.

    À ce moment, j'aurais voulu plus que tout avoir quelqu'un à qui me confier, moi et mes peurs.

    Mais qui voudrait d'un démon tel que moi?

    J'ouvris la porte de bois, chuchotant un « Maman...? » de ma voix éraillée. Tant de choses s'étaient passées depuis ce matin que je n'arrivais pas à me revoir demander à mère d'aller chez Estel. La normalité et la quiétude de cette scène me prit soudainement, et je pris sur moi en pensant moins à mes problèmes existentiels. Il y avait d'autres choses, plus urgences et beaucoup moins égocentriques, à régler. Panser les plaies de mes proches. Je savais que mes parents aimaient beaucoup, beaucoup Marianne Phœnix.

    Et il va sans dire que moi aussi.

    Un doux sourire aux lèvres, ma mère apparut de l'ombre, ses yeux toujours teintés de l'étrange lueur. La scène de ce matin me repassa dans l'esprit. Mes joues se colorèrent de rouge. Je repris constance, puis baissait les yeux au sol, ma mine torturée revenant aussitôt.

    « La mère d'Edelweiss.. »

    Puis, incontrôlable, je fondis soudain en larmes. J'avais pourtant cru que mes yeux étaient devenus secs. Quelle arnaque. Je détestais perdre le fil devant mes parents. Je voulais me forger cette personnalité de fille forte, en oubliant que je ne restais qu'une enfant de six ans. Ma mère s'avança vers moi, douce, même si ses yeux reflétaient une lueur inquiète que je ne lui connaissais pas.

    « Antibe.. Elle va bien n'est-ce pas?
    -Elle.. »

    Je suffoquais, tandis que, dans ma tête, le regard qu'Edelweiss m'avait adressé apparaissait. Je me maudissais d'être sentimentale à un tel moment. Si j'avais été plus forte, c'aurait été avec sobriété et calme que je l'aurais annoncé, pas en pleurant, le souffle saccadé, et n'ayant pas pu prononcer plus de quatre mots. Je m'affaissais.

    « Elle va mourir, Maman.. »

    ~

    Deux ans. Deux ans que la mère d'Edelweiss était morte. Je n'arrivais toujours pas à l'accepter, et j'avais lu dans un livre que ne pas accepter la morte d'un tiers, c'était ne pas être assez mature. Je n'y croyais pas. Ce n'était pas quelques mots qui allaient me dire ou non si j'étais mature. J'avais neuf ans et les jumeaux huit. Le père de ces derniers n'a jamais pu complètement réaliser le fait que sa femme n'était plus présente. Parce que lui, il n'était pas mature, c'est ça? Edelweiss était devenu légèrement plus taciturne, il me devenait beaucoup plus dur de faire apparaître sur son visage ne serait-ce qu'un sourire. Il avait embelli, même s'il ne restait qu'un enfant. Quant à Estel.. Je savais qu'elle avait toujours été très proche de sa mère, mais son abandon avec elle-même devenait effrayant. En revanche, il y a quelque mois de cela, elle a rencontré un garçon et je crois sincèrement qu'elle en est très amoureuse. Elle va.. un peu mieux. Il n'est pas rare qu'Edelweiss et moi nous réunissions en secret pour faire un point sur son état. L'homme, le garçon, peu importait, celui qui éclairait son existence s'appelait Lord Darcy.

    Il m'était factice d'en savoir plus sur lui, tant qu'il rendait heureuse la fleur fanée que commençait à devenir Estel, c'était ce qui m'importait. Surtout que leur fiançailles et mariages étaient déjà prévus dans leur esprit- rien n'empêcherait leur union. Ils avaient tout pour plaire, ensemble, l'un près de l'autre, à se promettre mille et une caresse. C'étaient des enfants matures et éveillés, et je savais que William pouvait déjà ne plus s'en faire pour sa fille, la prunelle de ses yeux; sa vie était toute tracée. Quant à Edelweiss, je n'en savais rien. En fait, j'étais fermement convaincue qu'un garçon de cet âge n'avait sûrement pas le temps de penser à tout cela, du moins pas pour le moment. Il était de nature plutôt calme, et le voir courtiser des filles me semblait irréel. Il y avait également le fait que je n'acceptais pas de me l'imaginer. C'était bizarre. Je camouflais toutes ces étranges pensées négatives en me disant que j'étais ainsi uniquement parce que c'était mon meilleur ami. Une réponse de convenance, à quoi mon esprit venait à s'attacher et que je ressortais à tout bout de champ quand ça le concernait et quand c'était négatif.

    Je continuais à faire des recherches sur ma nature, en secret.

    D'ailleurs, c'était ce à quoi j'occupais ma nuit. Des livres, des notes, tout et n'importe quoi qui pourrait m'informer sur mes géniteurs, ou peut-être même leur origine en général. Le plus frustrant, c'était que je me représentais parfaitement le genre de personnage qu'un des nôtres pouvait être, mais je restais clouée sur mes simples suppositions, qui avaient la possibilité d'être erronée.

    J'avais laissé les « portes » de mon balcon ouvertes, et dans le ciel, une quantité impressionnantes d'étoiles brillaient de toute leur lumière. J'étais tentée de suivre mon instinct qui me disait de tranquillement m'installer dans le balcon pour y passer la nuit, mais les livres, discrètement placés sous une latte branlante du sol, que j'avais volé par omission à mes parents, m'attendaient avec une joie que je pensais révolue.

    Je me plongeais dans des lectures hasardeuses et imprécises, toute la nuit durant. Dans les alentours de sept heures du matin, quand je sentis les rayons du soleil m'atteindre, j'entendis des bruits de pas. Ça venait de l'extérieur, c'était très silencieux, et, ayant toujours eu l'ouïe très fine, je n'ai pas eu l'idée de m'y intéresser plus que ça. Mais quand les pas commencèrent sérieusement à se rapprocher de la maison, je levais un regard interrogateur vers le balcon. Une silhouette floue se rapprochait de.. ma chambre. Ou plutôt cherchait sans doute à me parler en se plaçant devant ma fenêtre.
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† Titre : Vampire


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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:44

    Je ne me fis pas prier plus longtemps, abandonna mon livre puis alla vers le balcon.

    J'eus un hoquet de surprise.

    Les cheveux lisses, retombants lâchement sur ses épaules abaissées, les yeux vides, un petit sourire en coin sur les lèvres, une chemise de nuit grise pour simple vêtement, le pied nu, Estel me faisait face.

    J'étais tellement stupéfaite et tellement hébétée que je n'eus même pas la décence de lui demander ce qu'elle faisait ici.. dans cette tenue. Quelques secondes passèrent, puis la fillette remarqua ma présence, relevant son regard vers moi. Son sourire s'élargit.

    J'eus peur.

    « Antibe.. Ma douce Antibe.. Mère ne reviendra jamais n'est-ce pas? »

    La voix d'Estel- douce et lente, cristalline, pas comme la mienne, douce mais perçante-, était différente des jours normaux. Je ne savais plus quoi répondre à de tels mots. Sa douleur m'était inconnue. Je m'accrochais convulsivement à la rambarde de marbre du balcon. Le soleil m'aveuglait, et l'ombre envahissait Estel. J'eus envie de chercher ma mère, mon père, bref, un adulte.

    Je n'avais pas l'âge d'assumer des responsabilités.

    « Estel. »

    J'avais simplement prononcé son nom, si doux, si beau, qu'elle avait relevé son regard vers le mien. Et là, ce fut elle qui prit peur. Elle me regarda comme si j'étais le Diable sur Terre. Je crus simplement qu'elle se rendait seulement compte de sa situation. Mais quand elle tomba au sol, presque naturellement tant la grâce qui se détachait d'elle était injuste, et qu'elle éclata en sanglots, ce fut tout naturellement que je sautais la rambarde pour la rejoindre. Combien, environ? Peut-être cinq, six mètres.

    Je n'aurais jamais osé faire une telle chose dans des temps normaux. Cependant, tant la douleur d'Estel était grande, je m'étais senti pousser des ailes, et c'était pour cela que je l'avais rejoint.. oubliant qu'elle ne savait strictement rien de moi.

    De ma nature.
    Je décidais de faire comme si il ne s'était rien passé de spécial, attrapait mon amie par les bras.. presque instantanément, elle me repoussa, sans trop de violence et se leva, puis me fit face.

    Petite Estel, je t'aime, tu sais.

    Les larmes qui coulaient à flot sur son visage étaient mélangées à la colère qui naissait en elle au même instant.

    Je me rendis compte de combien, à mes côtés, elle était frêle et petite. Elle me regarda de ses yeux verts, presque hésitante à me blesser. Sa trop bonne nature ressortait dans les pires moments. J'attendais, muette, effrayée par ce qu'elle allait sans doute me révéler qui allait m'être primordial.

    « Je savais que tu n'étais pas humaine! Jamais boire, jamais manger, c'était évident que tu ne pouvais être qu'un Vampire! »

    Vampire.

    Elle me crachait ces mots. Encore aujourd'hui, il m'arrive de voir dans mes cauchemars ce visage d'ange expulsant de telles paroles. Elle retourna sur ses pas rentrant sûrement chez elle, m'abandonnant à mon silence. Hébétée, ce fut en me rendant compte que de la forêt, cinq minutes plus tard, un écureuil m'observait. Un écureuil. Que je pouvais aisément lacérer de mes crocs, vider de son sang, réduire à charpie ses organes qui choieront sur le sol. Une pauvre petite bête faible.

    Je n'étais pas si cruelle.

    Sans véritablement me rendre compte de ce que je faisais, je retournais sur mes pas.

    Il était peut-être temps de parler à mes parents.

    C'était frustrant de ne finalement se résumer qu'à un terme.

    J'espérais de tout mon cœur qu'Edelweiss n'en saurait jamais rien.

    Entrant dans ma chambre dont la porte était entrouverte, j'avais eu soudain une envie de m'assoupir, même si ce n'était pas de la fatigue. Les Vampires ne pouvaient pas dormir. Sans doute pour oublier. Je tournais le dos à mon lit, faisant face à la porte. Je tournais mes yeux bleus, faisant bouger mes cheveux châtains ondulés vers la droite, ma table de nuit avait un tiroir que j'ouvrais. Il contenait un châle orné de perles de couleur voilette, une fiole vide et un canif. J'ignorais qui avait pu les mettre dedans, sans doute quelqu'un qui habitait la chambre avant moi et qui les avaient oubliés- mes parents ne devaient pas être au courant sinon ils auraient naturellement enlevé ces objets, non?

    Je n'arrivais pas à réaliser l'intensité de la brume dans laquelle ils voulaient m'enfoncer.

    Inconsciente de mes gestes, je sortais le canif d'argent d'une main, qui scintillait de perles précieuses, puis le mis entre mes dents tandis que je retroussais la manche de la chemise de ma main gauche, révélant une veine verte, qui ressortait plus que de coutume sur ma peau trop pâle. En fait, il devait sans doute en avoir des dizaines, mais je n'en voyais qu'une ; celle du centre de ma main, la plus verte, la plus grande. La douleur ne m'effrayait pas. Je voulais juste enfin savoir ce que cela faisait d'avoir à boire son propre sang. Par dépit aussi pour montrer à Estel que j'étais capable de m'abreuver de mon propre élixir de vie pour m'empêcher de faire du mal aux humains. C'était enfantin et stupide. Mais je restais tout de même une enfant de neuf ans.

    Dans ma tête, je me convainquais que je ne faisais pas pour me faire du mal.. Juste pour essayer.. Pour essayer.

    Je promenais frénétiquement le canif sur la veine, posant mes fesses sur le lit à cause du picotement qu'avait provoqué le contact. Ce n'était pas douloureux, juste dérangeant. J'attendais du sang.

    La blessure restait imberbe. La colère me montait à la tête. J'empoignais le canif avec plus de vigueur, puis enfonça le couteau dans mon avant-bras. C'était peu profond, mais sans doute assez pour faire sortir du sang ; je continuais d'enfoncer, tout en reculant la lame vers moi, allongeant la plaie. Une vive brûlure me fit retirer le canif de ma peau. Ma main droite tremblait, le couteau atterrit sur le sol.

    Serrant les dents, j'attendais du sang.

    Deux, trois, quatre secondes passèrent. Enfin, le liquide rouge apparut, capricieux. C'était juste assez pour au moins essayer.

    Je n'avais pas envie de me faire mal.

    Sans me faire prier plus longtemps, je passais ma langue sur la plaie. Ça avait un goût de métal, mais cet essai avait réveillé la soif qui se profilait en moi depuis quelques jours. Ça n'avait aucune saveur, mais ça me satisfaisait pour le moment. Ça réveillait mes instincts primaires de vampire. Je rapprochais mon bras gauche de mes lèvres, attrapant de ma main droite sa jumelle, puis enfonçais mes crocs dans ma main. J'avais eu idée qu'en prenant plus profondément, peut-être que le goût différerait. J'avais tort. Le dérangeant goût acre était toujours présent.

    Néanmoins, tant que cela étancherait ma soif, je continuerais à boire. Je faisais cela sans trop de conviction, avec flegme. Le goût du sang que me ramenait mes parents me montait à la tête. Il était beaucoup plus prononcé. Je retirais ma bouche de ma main, le souffle haletant. La douleur était sadiquement présente, mais je décidais de ne pas y faire attention. Je remarquais un phénomène différent des autres fois ; mon rythme cardiaque avait notablement accéléré. Ça y est. J'étais devenue une tueuse. Nocive. J'avais envie d'aller voir Estel, de lui dire que oui, j'étais une vampire, dangereuse, que je l'avais toujours su et assumé, mais à quoi cela rimerait au final? C'était m'enfoncer dans les mensonges, une fois de plus. Une attitude enfantine, stupide.

    Ce qui était dérangeant également, c'était de ne pas pouvoir étancher tout la colère et toute la frustration qui me traversaient. Mes parents n'allaient pas comprendre un soudain accès de colère, et ma blessure cicatriserait sous peu.

    Quel jeu vicieux.

    Je sentais mes muscles devenir lourds, c'était très désagréable comme sensation.

    Que pouvais-je faire de toute façon? Ma vie se résumait à cela.

    Tuer.

    Je savais que notre place n'était pas ici.
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:44

    Je tentais de somnoler dans mon lit, même si fermer les yeux ne m'apportait qu'une faible illusion de ce qu'était le sommeil; le noir complet. Est-ce que ma vie allait se résumer à une veillée éternelle? À inévitablement ôter la vie des autres, extraire leur sang, leur vie? J'étais sûre de finir par apprécier cette vie par procuration, à en embellir tous les aspects, devenir une mauvaise personne. Vampire. J'allais jouir psychologiquement en sentant mes crocs heurter la jugulaire de ma victime, vider tout le corps de son sang, puis jeter sans état-d'âme la carcasse sur la chaussée- j'en traçais déjà les contours dans ma tête, savais à quoi m'attendre, ce que j'allais devenir..

    Je me redressais de mes coudes sur mon lit, haletante par toutes ces pensées noires, qui n'arrivaient pas à passer dans le domaine du sensé dans mon esprit, trop imaginatif. Mes yeux- bleus mais vides de tout sentiment- passaient sur tout les contours de la pièce, cherchant quelque chose sur quoi m'accrocher. En vain. Le visage d'Estel repassait dans ma tête, impitoyable, avec cette expression que je ne lui connaissais pas- inutile d'essayer de lui donner un adjectif, c'était sans doute un mélange d'une incroyable quantité de sentiments qui avaient explosé au même moment. Je ne lui en voulais pas.. elle avait perdu sa mère. L'irascible vérité me pris une énième fois en deux ans. Marianne ne reviendrait jamais.

    J'étais indulgente avec moi-même- parce que je ne restais qu'une simple enfant- et m'autorisais à pleurer jusqu'à ne plus en pouvoir. Pleurs qui furent interrompus par quelqu'un qui frappait à ma porte. N'avais-je pas laissé ma porte ouverte? Je relevais un regard effrayé et inondé de larmes vers la porte. Pour mes neuf ans, je restais une enfant relativement grande. En fait, pour tout avouer, j'étais très grande, même par rapport à Edelweiss. Et c'était... complexant à souhait. J'aurais aimé être- tel Estel- une mignonne petite chose aux grands yeux verts, qu'on aurait envie d'étreindre quand on la verrait. Je ressemblais plus à une grande asperge.

    Sur ce, lente, je me levais, essuyant mes yeux d'une main, mes yeux piquant à cause de la saleté de cette dernière (je n'avais pas pris peine à les laver), sans doute encore plus rouges, mes pieds lourds, je passai mes yeux sur ma main auparavant inondée de sang actuellement intacte. J'aurais voulu que quelqu'un, n'importe qui, puisse au moins la voir. J'étais tellement futile, à vouloir qu'on assiste à mon malheur, qu'on me console, qu'on me dise « Ce n'est pas grave, tout va s'arranger. », alors que chacun avait ses problèmes. Je me mordais violemment la lèvre en ouvrant la porte, une traînée de sang coulant sur mon menton. Peut-être ne me rendais-je plus réellement compte de ma force. Ça ne m'aurait plus vraiment dérangée en voyant ma mère ou mon père entrer- auraient-ils compris au minimum, mais voir une tête blonde me fit plus peur.

    Edelweiss.

    Instantanément, mon esprit ayant considéré sa présence ici, je me redressai, me donnant un air plus digne si possible.

    Mon regard se baladait donc sur son visage, lentement. Ses yeux reflétaient une profonde tristesse. Quoi..? Il ne devait même pas se rendre compte de la bizarrerie de ma lèvre inférieure. Je m'apprêtais à lui demander ce qui l'amenait ici quand il parla.

    « C'est Estel, Antibe. »

    À cet instant, je n'avais pas compris qu'en réalité, c'était juste à son tour.

    Pourquoi donc la mort venait t-elle faucher tout nos proches?
    Encore aujourd'hui, je ne comprends pas.

    ~
    « Edelweiss, comme il est si stupide de mourir à présent, j’ai tellement de regrets, j’aurai voulu faire tant de choses et voilà que le rêve s’arrête, que je rouvre les yeux pour voir que c’est déjà fini. J’ai toujours voulu faire des choses incroyables, faire des choses dont je serai fière moi-même, trouver le bonheur, une vocation, et surtout vivre. Mais pourtant la vie ne m’a pas donné cette chance, moi qui l’ai tant aimé et chéri, j’ai voulu caresser de trop près le soleil, et je me suis brûlé les ailes. Te souviens-tu de nos longues ballades près de la rivière qui chante en amont de la montagne derrière notre villa de vacances ?

    De nos promesses échangées, de nos vœux que les eaux ont entrelacés pour l’éternité ? A présent, je ne pourrai plus les respecter, comme il est triste de se quitter ainsi, j’aurais voulu voir le monde, à tes côtés, à vos côtés. Oui, toi aussi chère Antibe, tu vas me manquer. Tous ces moments que nous avons passés ensemble, j’aimerais tant les revivre, et avancer avec vous. Pauvre Lord Darcy, ma présence lui manquera, il m’avait fait temps de promesses, je lui avais promis tant de choses, je l’aime, et l’aimerai toujours, que de désespoir de le voir si loin de moi à présent, il est parti en France, pensant à moi, qui vais en réalité le quitter.

    Ô consolez-le, considérez-le comme votre frère, je t’en prie Edel. Père, je ne sais que vous dire, je vous aime tellement, et vous m’avez offert tant de choses, comme il est égoïste de ma part de vous quitter… Je rejoindrais Mère, ensemble nous vous regarderons, ne soyez pas si triste, ce ne sont que des aux revoirs, car un jour, nous nous reverrons, là-haut. Prenez votre temps, vivez pour moi, portez-moi avec vous, je serais là, près de vous, à vos côtés comme le dirai Mère. C’est si triste de vous dire cela ainsi, de vous quitter, mais la pensée de savoir que là-haut je ne serai pas seule, puisqu'elle m’attend, j’en suis sûre. »


    Je n'avais pas compris pourquoi elle s'était quand bien même adressée à moi- la créature du mal. Elle devait me haïr et me détester. La scène était trop semblable à celle d'il y a deux ans, sauf que la personne prostrée dans ce fichu lit était jeune, beaucoup trop jeune. Et cela faisait mal. Je restais toujours la même, égocentrique. Discrète, sûre que de toute façon il ne s'en rendra même pas compte, je prenais la main de mon ami dans la mienne. Brusquement, j'eus chaud. Même si sa main restait glaciale. Je ne l'ouvris que plus, avide de prendre complètement cette froideur pour l'annihiler avec son contraire. Les vampires ne devaient pourtant pas rester froids?

    Futile, inutile, ma petite Antibe..

    Je ne me concentrais même plus dans ce qu'Estel disait, ma tête inscrivait la dernière vision que j'aurais d'elle- toujours aussi belle, même dans la mort. Sauf quand elle me demanda de prendre soin de son frère. Comme j'ai mal, quand j'y repense, aujourd'hui! Je n'ai pas pu tenir ta promesse, petite Estel.

    Mais promis, tu sais, je pense à toi.

    Je t'aime.
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:45

    Quatre ans passaient, lents. Je grandissais, acceptais celle que j'étais. Comme c'était dur! J'aurais tant aimé être humaine. Plus les jours passaient et plus Estel me manquait. C'était triste, malheureux, mais avec le temps j'avais finalement appris à faire avec. Ce n'était pourtant pas venu se percher dans le domaine des habitudes, je n'étais tout de même pas aussi vile. Edelweiss ne s'en relevait pas, et parfois, dans ses moments de pur abandon, j'avais vraiment l'impression qu'il espérait quelque chose de sa part, croyant même qu'elle n'était jamais partie. Cela me torturait. Il y avait des fois où j'avais réellement envie de l'étreindre et lui dire « Ça va aller, je suis là », mais à quoi cela servirait? Je ne ferais que de l'enfoncer dans son malheur et dans sa peine, ce garçon, devenu l'ombre de lui-même, lui rappelant par des paroles anodines sa sœur adorée.. Je restais un parasite pour tout le monde. Les effets pervers provoqués par la mort de mon amie étaient irréversibles et sans précédents dans ma personnalité ; j'avais auparavant l'habitude d'être si franche dans ce que je disais et ne me gênais généralement pas. Celle que j'étais devenue intériorisait beaucoup. Certes, certains traits ne changeaient pas, mais une grande partie de mon entrain naturel s'était envolé.

    Bref, je vivais malgré moi.

    En ce qui concernait mes parents- restés les mêmes, juste un peu plus enfoncés dans leur flegme habituel, à cause de la mort de leur chère et tendre amie- ma mère continuait toujours à me raconter les histoires de ma grand-mère, qui devenaient de plus en plus appétissantes à comprendre et à analyser au fur et à mesure que je grandissais, quant à mon père, il ne changeait pas... Ma mère avait été celle qui, sans doute, était l'une des plus proches amies de Marianne, et je comprenais sa douleur. La mort restait toujours difficile à accepter.

    Je venais d'avoir treize ans, le quatorze Mars.

    Ces derniers temps, ma mère avait trouvé une nouvelle lubie; passer ses après-midi en ma compagnie à me parler de prétendants. Elle semblait convaincue et décidée; je devais commencer à m'arranger et me faire belle pour que des hommes me courtisent. Les premières fois, j'avais pris cela comme une simple blague, quelque chose qu'ils avaient trouvé entre-eux pour faire passer le temps, même si ce n'était pas très honnête pour moi. J'avais subtilement demandé à ma mère si mon père en savait quoi que ce soit- c'était surtout pour savoir si il était impliqué dans ces heures de morales dans le genre de « Comment se comporter en société »- mais à mon grand étonnement, ma mère m'avait assuré (et je la croyais, ça se voyait quand elle était mal-à-l'aise ou dissimulait ce qu'elle disait) que mon père n'avait rien à voir avec tout ça, qu'elle le faisait de sa propre initiative et que parce que c'était une femme, et cætera. Elle était donc partie dans une litanie qui était du genre à m'énerver, ce genre de long discours destiné à faire comprendre aux enfants ce qu'ils ne comprendront jamais.. J'abdiquais, car c'était ce que j'étais. Une rêche gamine bientôt entrée dans l'adolescence.

    Ce qui m'avait le plus dérangé dans l'attitude de ma mère, c'était que j'avais compris que j'étais sans doute destinée à quelqu'un, ou peut-être me prédisaient-ils une union avec un vampire, comme eux. À cet instant, le visage fin et résolu d'Edelweiss était apparu dans mon esprit. J'avais décidé de supprimer tout sentiment nocif à un tiers- je ne pouvais pas me résoudre à un jour voir dans ses pupilles pures une lueur de désir en voyant du sang. C'était quelque chose que je m'interdisais- mes parents allaient sans doute s'arranger pour me faire rencontrer quelqu'un comme moi, nous faire sympathiser- je n'avais pas besoin d'Edelweiss, qui avait une vie, en construisait peut-être les traits, dès à présent, pour assurer une somptueuse descendance à sa lignée- des Nobles. Moi, je n'étais rien.

    Souvent, je continuais à me mutiler, et mes parents me fournissaient quotidiennement des rations de sang- ils ne devaient encore pas me considérer comme assez mûre pour cesser cette mascarade inutile. C'était un cercle vicieux, mais je me savais trop jeune pour accepter la réalité que nous n'étions que de simples prédateurs, destinés à se nourrir d'humains bien dotés, et que ne pas le faire serait abandonner la source même de notre espèce ; les meurtres. Le pire de tout cela, c'était que j'étais sûre d'arriver à un point de non-retour où j'apprécierais le principe sadique d'ôter la vie de pauvres innocents, et ce deviendrait ma seule passion. Mais pourquoi ne pas attendre le prétexte de l'adolescence pour ainsi rejeter le cloisonnement quotidien de mes parents et aller découvrir ce qu'était réellement l'existence d'un vampire?

    Je planifiais des projets éphémères, passagers, sous le coup d'une impulsion et me rappelais tout de suite après la promesse faite à Estel- je devais protéger Edelweiss quoi qu'il adviendrait. Et elle ne l'avait pas dit sans rien connaître de celle que j'étais vraiment. Je la trouvais un peu suicidaire, d'ailleurs. Ne pouvais-je pas d'une pulsion réduire sa vie à rien, laisser son père seul, sans repaire? Je m'étais retrouvée à sa place que j'aurais conseillé à mon frère survivant de ne plus me fréquenter... Qu'espéraient Estel et Marianne avec ces promesses à moitié sous-entendues? Je prenais en compte le fait qu'Edelweiss ne resterait jamais un gamin éternellement, qu'il voudrait aussi, un jour rencontrer de nouvelles gens, vivre sa vie.. Tomber amoureux. Ce serait égoïste de lui en vouloir, il était humain.

    Même en tant que vampire, je restais munie de sentiments. Je ne vois pas pourquoi cela me serait également interdit. Je demeurais telle que j'étais ; confortée dans mon égoïsme. Je n'étais heureuse uniquement quand j'avais entre mes mains ce que je voulais; je restais une personne capricieuse. Allais-je finir par détester tout ceux qui touchaient à Edelweiss? Probablement, oui. Les jours défilaient, sans fins, mornes, lents, tous semblables.

    Rien ne venait embarrasser la quiétude perverse dont j'étais la consommatrice. Mais je ne m'en souciais pas plus que ça, finalement, étant déjà résolue dans l'idée que c'était à ce que ma vie allait se résumer.

    À un moment, j'avais pensé qu'une nouvelle tragédie devait frapper les Phœnix, mais heureusement pour moi, mon esprit un peu trop imaginatif n'avait pas vu ses pensées se réaliser. William et Edelweiss étaient devenus ombres d'eux-mêmes, mais restaient en bonne santé. D'un côté, j'étais rassurée même si je savais qu'il ne suffisait pas uniquement de santé physique pour bien aller, chez les humains. Il leur fallait une solide personnalité pour résister aux aléas de la vie. Mais après deux drames comme ceux-ci, je comprenais parfaitement qu'ils ne s'en relèvent pas.. du moins la remontée vers la sommet allait être compliquée pour mon ami. Le pire dans tout cela était que j'avais bien trop peu de personnalité et de force de caractère pour l'aider dans une telle situation. Je restais faible, face à lui. Alors que si seulement ma nature avait été ma fierté, je n'en n'aurais fait qu'une bouchée.. Humain ou pas n'avait plus d'importance.

    Si seulement mes parents m'avaient éduqué avec une éthique de reconnaissance et d'amour de soi, j'aurais pu prendre plaisir à liquider quelque vies, c'aurait pu devenir mon amusement.

    Malheureusement.

    Tout n'allait pas comme on le voulait.

    C'était ce qu'Edelweiss vint me confirmer quelque jours plus tard, la mine particulièrement sombre. Je m'attendais à tout. Je le défiais de ma mine défaite, on s'affrontait du regard, avide d'être celui qui atteignait le record de la plus mauvaise tête. Je ne savais pas exactement pourquoi je m'étais sentie si lasse en le voyant et mon esprit travaillait frénétiquement à chercher des réponses à mes questions. Lasse! J'attendais qu'il daigne à prononcer un mot, tandis qu'il était toujours plongé dans sa mine des mauvais jours. Je m'adossa à la porte, croisa les bras en dessous de ma poitrine naissante et soupira longuement. Ça ne voulait jamais dire quelque chose de très bon.

    « -J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer. »

    Sans blague, sir?
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Antibe Eyedcliff

Antibe Eyedcliff


† Date d'inscription : 08/03/2009
† NBR MSG : 28
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† Citation : Rappelant par ces soirs d'été florissants/ La douceur amère foisonnant dans les prés.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Est-ce une carte que tu tiens entre tes mains, immaculées de cet élixir invisible?
† Titre : Vampire


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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:45

    Je ravalais ma remarque acide et le regardais, insistante, imperturbable, mes yeux lançant sur lui toute la colère que je contenais envers sa lenteur. De la rapidité, non d'un chien! Ses yeux verts me testaient eux aussi, je le savais. Pourtant restée silencieuse, j'attendais qu'il abdique. J'inspirais en profondeur, prête.

    « Viens avec moi. »

    Quoi? J'écarquillais les yeux de stupéfaction, mes bras devinrent ballants et tombèrent le long de mon corps. J'attrapais mon manteau (question de comédie à long terme), communiquais rapidement à ma mère en marmonnant où j'allais et sortis dans le froid précoce de mars. Edelweiss avait l'air.. pressé. Il urgeait le pas, et je reconnaissais aisément le chemin qui nous mena chez les Phœnix. Il attrapa une valise (que j'estimais assez lourde), me guida avec sa galanterie habituelle vers la porte d'entrée (chemin que je connaissais sur le bout des doigts mais il ne voulait rien entendre) qu'il referma sèchement. Je commençais un peu à comprendre ce qui se tramait. Son père allait sûrement voyager, Edel avait eu besoin de soutien et m'avait naturellement désignée comme accompagnatrice. Et c'était pour cela qu'il avait une mine aussi défaite, hein? Bof, ce n'était finalement pas si grave. Il aurait juste besoin d'une aide intensive de ma part, conjuguée à un séjour chez moi en compagnie de mes parents pour le consoler. Ça voudrait dire qu'on devrait une fois de plus jouer aux humains. Ça ne me dérangeait pas.. on pouvait même dire que ça me plaisait.

    Bref, ce n'était pas si grave que cela.

    Un petit sourire en coin se peignit sur mes lèvres, satisfaite que j'étais.

    J'avais soudain envie d'attraper la main de mon ami, de lui signifier que tout cela n'était rien, que tout allait bien se passer et que j'étais là pour le soutenir. Malheureusement, je n'étais bien évidemment pas assez forte psychologiquement pour même m'y tenter. Et puis son père reviendrait, n'est-ce pas? William serait assez fort, j'en restais persuadée.

    Nous continuâmes à marcher pendant longtemps. Il m'était impossible de dire combien de temps, mais lorsque Edelweiss s'arrêta devant le port, je restais muette, étonnée de ma rapidité de déduction. Mais où était son père? Je commençais réellement à m'inquiéter prête à le lui signifier quand..

    « Antibe, chère amie, je vais devoir te quitter, un devoir m’appelle mais ne t’inquiète pas je serai bientôt de retour, prends soin de mon père, je reviendrai, et je te le promets. »

    Je me prenais ma naïveté en pleine face. Une quantité innombrable de choses me traversèrent l'esprit. Où? Pourquoi? Jusqu'à quand? Je voulais tant exprimer mes demandes que mon cerveau fit mouche. Heureusement, il devait être bien trop occupé à son départ précipité et à sa tristesse qu'au désespoir de son ami d'enfance. Et je le comprenais. Il le promettait. Donc, tout devait bien aller.

    Je ne sais pas vraiment pourquoi mon souffle se bloqua de cette manière.

    Il allait partir, nous abandonner. Une décision de son père pour lui enlever le sentiment de solitude qui lui oppressait le cœur depuis tant d'années. Je n'en savais rien. Cependant, je m'étonnais du sourire triste que mes lèvres avaient réussi à former. Ma voix était lente, doucereuse, résolue et agréable à l'oreille. J'étais tellement étonnée que je n'arrivais pas à piquer de colère conséquente. Depuis combien de temps le savait-il sans me l'avoir dit?

    « Tendre Edelweiss, j'espère que c'est en paix que tu pars, et avec quiétude et plus de repos que tu reviendras. Je sens sur tes traits l'oppression du survivant… »

    Ce que je disais là était complètement stupide et dénué de sens. De quel droit l'appelais-je 'Tendre'? Il ne partait pas en paix, c'était sûr et certain, sinon cette expédition improvisée n'aurait servi à rien. La quiétude et le repos. Deux mots dont il devait avoir oublié la signification. L'oppression du survivant. La blague. Je retins une moue suivie d'un rictus, attendant sa réponse. Ses yeux verts devinrent plus proches des miens, et mon visage resta de glace quand sa main caressa ma joue. Je commençais à être de glace. C'était bien. Il tenta de sourire, chose vaine. J'apercevais sur son visage d'adolescent une moue de tristesse.

    Il m'était impossible d'appeler cela un sourire. Exactement, je devenais de glace. Mais il me fut dur de résister à la colère qui m'empoigna quand j'entendis ce qu'il prononça ensuite.

    « -Et cesse de tourmenter ces hommes qui t’aiment, j’aimerais te voir heureuse. Nous n’avons certes que treize ans, mais les années s’écouleront rapidement… Tu deviendras si belle que je suis certain que le nombre de tes prétendants augmentera plus vite avec les années. »

    Je ne tiens même pas à la commenter. Quelle beauté? Quels prétendants? Mes dents grincèrent et je choisis d'agacer mes cheveux de mes mains, ultime solution avant la crise de colère finale, que je piquerai seule, sans lui. Quand il sera parti. J'étais tant écœurée que ne me venais pas à l'idée de lui demander où il partait. Et j'allais avoir quatorze ans dans quelques jours. Que j'étais futile!

    Mes yeux firent face aux sol, impuissants quand je posai ma question.

    « Quand comptes-tu donc revenir? »

    Au lieu de répondre à cette ultime question, cet imbécile fini ose m'embrasser le front et me baiser la main, en gentleman superficiel qu'il était. Dans sa petite bulle. J'apprécie néanmoins ses caresses, et ma peau se réchauffe de manière indécente aux endroits où ses lèvres l'ont touchée.

    Dis.. Edel.. quand est-ce que tu reviendras pour les recommencer, ces caresses?

    Il me dit à bientôt.

    J'étais tant bouleversée que j'ignore encore si je lui avais répondu ou non à ce moment là.
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:45

Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 090516071318113269

    L'affirmation d'Edelweiss m'avait tant énervée que je n'avais pas cherché à en comprendre le fond- la forme, déjà assimilée pour moi, n'avait aucun intérêt-, ou d'abord reconnaître la vérité. Je ne m'en rendais sûrement pas compte, mais les étranges complots de ma mère avaient sans doute un lien avec ce qu'il m'avait dit.. Des vampires allaient donc venir défiler dans notre maison? J'en frissonnais d'ores et déjà d'horreur, tout en me mouvant sans finesse dans les rues de Londres pour un retour chez moi. L'envie d'aller voir son père pour plus d'explications ne me traversait même pas l'esprit, à croire que ma nouvelle- récente- lubie m'avait faite décrocher du désir de connaître où il se rendait. La durée m'inquiétait également beaucoup. Les humains n'étaient pas du genre à voir le temps défiler. Combien? Cinq, sept, huit ans? Un petit sourire résigné de vaincue se forma sur mon visage. J'allais exploser de colère et je le savais. Je ne voulais pas montrer ça à mes parents. Je m'arrêta à une petite ruelle déserte et délabrée pour reprendre mon souffle- car, comme d'habitude, mon rythme cardiaque faisait des siennes-, et m'évertuais à observer ce qui m'entourais pour réfréner cette haine, qui oscillait entre une teinte de dégoût et une poignée de d'écœurement, plaquant la paume de ma main sur un mur sale qui suintait la poussière. Je m'y appuyais sans gène, laissant mon autre main se balader avec flegme dans l'air, comme tentée de le mesurer, animée par une autre conscience.

    Soudain, elle se stoppa, anormalement lourde -j'étais alors en train de scruter le mur qui me faisait face, louchant sur des détails qui n'attrapèrent pas mon attention- c'est donc naturellement que mes yeux bleus vinrent la fixer.

    Quelque chose clochait, j'en étais sûre.

    C'est l'apparition d'une rose de glace qui se brisa au sol qui me confirma mes avancements. Mon cœur s'accéléra.

    Et moi qui avait cru arriver à me calmer.

    Je levais les yeux vers le haut- des fenêtres. Peut-être des londoniens qui auraient voulu faire une bonne blague à la gamine prostrée?- mais ne vis rien d'intéressant. Je me concentrais une nouvelle fois sur ma main, et une bague apparut. J'eus un réflexe- imprévisible- et rattrapa l'anneau des mille promesses, le glissant dans mon annulaire. Elle brillait vraiment, et mon instinct me disait que c'était du cristal.

    Mes yeux brillaient d'une lueur de convoitise.

    Je reformais une nouvelle rose, l'attrapa, la serra contre ma paume et rentrais chez moi.

    ~

    Je croyais à cette époque que ce n'était qu'un simple effet pré-colère (même si il restait très très étrange, pour un vampire)- en somme, rien de grave, rien d'important, rien qui puisse aller jusqu'à alerter mes parents- et en fait, au début, c'était un peu cela, un pouvoir qui se déclenchait d'un éprouvant de sentiments très forts, d'une colère noire, ou d'une joie incommensurable. Deux antipodes. Les premiers mois, c'était ce qui se passait, et je n'étais pas contrainte de prévenir mes parents, au courant du départ de mon meilleur ami et de l'apathie constante dans laquelle cela me mettait. Je ne faisais jamais rien de mes journées- et de mes nuits, pour l'occasion, et cela pourrait se résumer à une seule et unique activité ; lire.


    Huit mois venaient de passer.

    J'étais devenue bipolaire, sèche, le peu de chaleur que contenait mes yeux s'était volatilisée- bref, j'étais carrément infréquentable, et mes parents me laissaient. Je pressentais qu'ils étaient conscients que se quereller inutilement en tentant de converser en ma compagnie était inutile ; je les remerciais implicitement en me faisant la plus discrète possible.

    J'étais haineuse, parce que je me demandais ce qu'il faisait au même moment, j'étais haineuse parce qu'il me manquait de manière indécente et j'étais haineuse d'être ce que j'étais. Ou on pouvait carrément dire que j'étais devenue constamment insatisfaite.

    Et puis, outres tout cela, il y avait cette incroyable sensation de solitude qui était venue s'ancrer en moi. C'était déstabilisant et douloureux. Pour faire face au contre-coup, il m'arrivait de m'imaginer une vie sans Edelweiss, une vie sans les Phœnix. Bref, une vie où j'aurais été seule face à moi-même. La solitude m'aurait bercée et serait devenue ma seule, tendre, chère amie, et je n'aurais pas été choquée en la voyant jouer le semblant d'un corps étranger dans ma conscience et mon esprit- chose qui se passait actuellement.

    J'espérais farouchement qu'il soit plongé dans les froids les plus glacials d'Europe, ou même ses chaleurs les plus arides. J'étais égoïste, je le savais, et ça ne me dérangeait pas plus que ça. C'était même assez plaisant pour annihiler toute la liasse de mauvais sentiments qui me traversais. Finalement, il fallait que je me l'avoue ; j'adorais. J'étais peut-être sadique- qu'importe- mais se sentir aussi imperméable (de l'extérieur) face à tout cela était agréable.

    Même si je savais être une personne assez sensible- regarder l'épisode « Edelweiss »- mais qui possédais du répondant.

    Je voulais qu'il trimbale le désespoir que j'avais ressenti lorsqu'il m'a abandonnée, et ce partout où il irait. Je l'imaginais profiter de sa vie de riche dans des rues somptueuses, de préférence dans une grande ville d'un des plus beaux pays d'Europe. J'imaginais la France et voulais encore laisser planer le mystère, ce qui signifiais éviter le noble William pendant encore un bon bout de temps, quand me viendra la fantaisie d'enfin savoir où est-ce qu'il s'en était allé quérir paix et sérénité.

    Pour le moment, rien ne m'attirait plus que le vide.

    Contre mon annulaire, la bague de cristal tanguait. Elle était devenue une solide compagne, un soutien, un appui, particulièrement quand je la sentais, froide, contre mon doigt. Elle n'allait jamais bouger de ce dernier.
    J'attrapai un livre parmi les autres et commençais ma lecture, sans même m'intéresser à son titre. Inutile. Rien n'allait changer cette journée des autres.

    Enfin, c'était ce que j'avais cru jusqu'à l'arrivée de ma mère, dans les alentours de quinze heures. Elle m'avait longtemps de son regard impénétrable dont elle avait le secret. Elle me murmura doucement de la rejoindre dans le salon principal du premier étage dans quinze minutes. J'avais quinze minutes de répit, mais elle n'avait pas donné cette échéance sans connaissance de cause.

    J'avais tout de suite assimilé le message. Se faire belle.

    Un pseudo-prétendant? Sûrement. Je soupirai longuement, contournant mon lit, et ouvris l'immense penderie qui était juste derrière et qui faisait toute la longueur du mur. Je la jaugeais. Elle ne contenait que des robes. Pourquoi m'en étonnais-je? J'en avais toujours raffolé. J'attrapais une de couleur améthyste, d'un beau et profond violet qui me changerais de l'éternel bleu, du noir, ou encore du marron chocolat. Je ramenai mes cheveux en arrière, et me tournais vers l'exact opposé de la pièce, ou un rideau noir et sobre cachait un miroir de toute la largeur de la chambre. Je le détestais, car en le regardant, j'avais constamment un mauvais pressentiment, mais étant donné que pour cette fois, circonstances obligeaient, je devais me soumettre. Surtout qu'avoir ma mère en face de moi après tout ce temps allait me faire bizarre.

    Je me devais être présentable. D'un geste rageur, je ramenais le rideau vers la gauche, et le miroir fut instantanément inondé de lumière. Il était poussiéreux.

    Je ne l'utilisais que très rarement. Mes yeux se rivèrent sur ma jumelle de reflet pâle que je voyais. Mes yeux avaient ces habituels cernes, et l'absence de cette petite lueur me laissa sujette à une hallucination ; le visage blond et les yeux verts de mon ami prirent vie dans le miroir et me sourirent.

    Impulsive, j'assenais un violent coup de poing à l'endroit où je l'avais vu apparaître. Mes dents grincèrent. Des débris de verre se collèrent à ma main droite dont coulait de l'hémoglobine que j'aspirais la minute suivante sans honte. Le miroir se retrouva brisé à plusieurs petits endroits, et les répercutions de cette digression se virent par les petits éclats de verre qui n'avaient pas été frappés assez fort pour tomber. Je tournais ostensiblement mes yeux de ce carnage, et retournais à mon examination, tout en cherchant mentalement l'endroit où était posé la boîte à maquillage. Faire bonne impression. Donner une bonne image. Si je n'avais pas été assez libre de mes mouvements pendant toutes ces années (dans la limite du raisonnable et de mon âge), j'en aurais sans doute eu marre. Heureusement, de ce côté-là, ce n'était que tout récemment que l'habit, la tenue, la courtoisie et les manières commençaient à prendre de l'importance.

    Cinq minutes venaient de passer.

    J'allais quêter le maquillage dans ma penderie, et trouva un discret fard à paupière de couleur noire. Je l'appliquais lentement sur ces dernières grâce d'un minuscule pinceau. Quand l'autre paupière en fut recouvert, j'abandonnais le tout sur mon lit et regarda le résultat.

    Le noir soulignait le bleu de mes yeux, et par omission, j'avais décidé de ne rien appliquer sur mes joues pâles. J'arrangeais mes cheveux à l'aide de mes doigts, me souris froidement, regardant le pli de mes lèvres et sortis tout en refermant discrètement la porte.

    J'avançais calmement dans les couloirs, pourtant sûre et certaine d'être effrayée par l'objet de cet entretien qui m'était inconnu. Je descendais les escaliers avec flegme, silencieuse, l'écho de mes pas foisonnant dans mon oreille. C'était à la limite du désagréable, je n'aimais pas être rattrapée de cette manière. Le luxueux salon était la première pièce qui était placée à droite de la porte d'entrée, immense, et la distance entre cette dernière et la salle de séjour ne dépassait pas les deux mètres. Je m'étonnais de ne rien avoir entendu et me promettais intérieurement d'être plus attentive à ce qui se passait dans la demeure- pour peu qu'elle était silencieuse la moitié du temps.

    Soudain, j'entendis des voix. Un rire. Mes dents grincèrent. C'était un homme, ou du moins ce qui s'en rapprochait. Un adolescent, peut-être? Je soupirai, vaincue, puis attendais que les murmures cessent pour entrer dans la pièce.

    J'étais curieuse de connaître le remplaçant d'Edelweiss- car ça ne pouvait être que cela.

    Lorsque le silence se fit, je pris une grande respiration puis entrais dans la pièce avec toute la distinction et toute la discrétion dont j'étais capable. Les deux termes ne pouvaient apparemment pas bien cohabiter ensemble, puisque quand j'arrivais devant ma mère et l'inconnu (qui semblait n'avoir que quelques années de plus que moi- ce n'était qu'un pressentiment, n'ayant pas encore vu son visage), mon pied heurta un meuble qui contenait un vase empli de fleurs et je finissais par tomber au sol comme une vulgaire crêpe- quoi que la comparaison est bien trop banale pour coller avec le reste. Je retins un grognement de colère et me relevai prestement, affrontant ma mère dont le regard était amusé, presque euphorique ou encore joyeux. J'avais deux possibilités. Soit elle se moquait de mon arrivée (magistrale?) ou alors elle était heureuse de la présence de cet inconnu. J'astiquais les plis de ma robe tout en adressant un sourire glacé aux deux personnes face à moi. Je ne l'avais toujours pas regardé. Un vampire, pour sûr. Je me retournais et prenais la première chose qui me tombait sous la main, un divan, que je déplaça avec toute la délicatesse dont j'étais capable.

    Juste pour au moins avoir l'air d'une fille.

    Ils continuaient à se murmurer des choses que je n'avais pas envie d'entendre.

    Mon sourire se détendit et je plaçais ma chaise en face d'eux.

    Un garçon.

    Vampire.

    Son sourire- ses crocs- me le confirma.
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Antibe Eyedcliff

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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:45

Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 090516072337187573

    Il m'observa longtemps de ses yeux noirs charbons, et je faisais de même par mes pupilles bleutés. Il semblait étonné que mon regard ne se baisse pas. Je n'étais pas en mesure d'agir comme ses femmes à qui on avait appris à se soumettre- rougir et baisser le regard, intimidée. Je ne pouvais être ainsi. Et puis, par dessus tout, je n'avais pas été élevée comme ça.

    Peu m'importait s'il pensait que j'étais une effrontée.

    Peu m'importait s'il pensait que j'étais impolie.

    Tout m'était complètement futile.

    Je lui donnais entre seize et dix-sept ans. Ses traits étaient fins, son visage pâle. Ses yeux cernés. Il portait une cicatrice- un tatouage?- au cou qui me marqua à la seconde où je la vis. De l'endroit où j'étais, je n'arrivais pas bien à voir ce que cela représentait mais ce dont j'étais sûre, c'était que elle devait avoir une importance pour ce garçon. Quand a ses cheveux, ils étaient assez longs et lui arrivaient jusqu'à la nuque. Je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer ce petit détail, plus que les autres. Ils étaient raides. C'était toujours cette première impression qui me laissait une vision sèche de l'individu.
    Une vingtaine de secondes étaient passées pendant que je me faisais une idée de l'étranger et ma mère avait sans doute estimé que c'était un temps assez suffisant pour qu'on puisse s'évaluer mutuellement et se racla la gorge. À ce moment précis, sans savoir pourquoi, j'eus une forte pensée pour Edelweiss. Je tournais mes yeux bleus verts ma mère.

    Il serait trop présomptueux d'affirmer que j'étais prête à entendre ce qu'elle allait me dire.

    Elle se racla la gorge une seconde fois (elle aimait ces petits jeux de style) puis me lança un regard.

    « Chère Antibe, ma chère et tendre fille.. Tu atteins maintenant l'âge des remises en questions, avec toi-même, mais également avec le monde. Voilà huit mois que le fils des Phœnix s'est allé quêter la paix en France, et huit mois que tu n'es plus toi-même. C'est la raison pour laquelle.. »

    Je n'écoutais même pas ce qu'elle me disait. C'était un copié-collé de ce qu'était plutôt du genre à dire mon père. Avait-elle subi un quelconque changement de personnalité lors de mon « absence »? D'ailleurs, elle n'avait pas prononcé le nom d'Edelweiss. Je me demandais de suite pour quelle raison. Ne pas me blesser, ou même raviver des souvenirs un peu trop douloureux? Ou alors par respect pour l'homme à ses côtés, dont je ne connaissais toujours pas le rôle dans cette mascarade?

    Je me repris, intérieurement. Il n'était pas encore un homme.

    Un garçon.

    Tandis que ma mère continuait son discours, d'ailleurs, je me surpris à tourner à plusieurs reprises mes yeux vers lui. Curieuse, oui. Avenante ou même chaleureuse, non. Mes yeux ne transmettaient rien. Peut-être une minuscule lueur d'intérêt que j'avais laissé échapper. Ça se résumait à cela.

    Parce que j'étais plus polie que je ne laissais le croire, je regardais définitivement ma mère cette fois, sentant le regard du garçon me brûler. Je résistais à la tentation de tourner mes yeux vers lui afin de le toiser.
    Un jeu de regards, voilà à quoi cela se résumait.

    « ...C'est la raison pour laquelle nous avons choisis de te présenter à Ixion pour te tenir compagnie, un fils d'un cousin éloigné de ton père. »

    Ixion !? Raffolaient-ils tous de ces prénoms à consonance mythologique? Je ne me souciais pas de savoir d'où il venait- c'était le cadet de mes soucis. J'étais certaine d'une chose: mes parents voulaient me faire oublier toute chose qui portait le nom d'Edelweiss. À l'instant où ma mère l'annonça- il semblait avoir une énorme confiance en lui-même- il tourna un regard, que je trouvais tout aussi détaché que le mien, vers mon visage. Je souriais à ma mère, puis parlais, pour la première fois en la présence de l'inconnu.

    « Merci, mère. J'espère que Ixion et moi deviendrons vite de très bons amis. »

    Je jouais bien le jeu. Ma voix rauque brisait un peu le tout (j'aurais bien voulu qu'elle enjolive l'ensemble) mais malheureusement, je n'étais pas dotée d'une voix comme celle de la défunte Estel. Me rappeler d'elle me tordit les entrailles pour la deuxième fois. Ma mère m'adressa un sourire joyeux- sincère-, croyant parfaitement en ce que je disais, se tourna vers Ixion et le taquina. Il rit avec ma génitrice tout en restant poli, loin d'être embarrassé ou même intimidé (et je le comprenais, il n'était pas rare qu'on prenne ma mère pour une jeune mariée- était-ce l'effet « amour inconditionnel » de mon père? ) ; je n'avais néanmoins pas suivi ce qui c'était dit et rire sans savoir de quoi il s'agissait me semblait stupide.

    Ma mère semblait considérer qu'être seule en compagnie d'un « cousin » sorti je ne sais d'où ne posait pas de problème, c'est pour cela que je sentis de suite qu'elle cherchait un prétexte pour sortir, dès l'achèvement de l'échange entre elle et Ixion.

    Elle affirma vouloir finir au plus vite un livre qui la passionnait- je continuais d'adresser un immense sourire à la porte, lorsqu'elle se referma.

    Je me dispensais de cet air niais plus longtemps et retournais à l'exploration d'Ixion.

    Il me regardait aussi, avec un de ces sourires en coin, si différents de ceux d'Edelweiss.. qui était donc parti en France. Cela ne m'étonnait plus vraiment.

    Je décidais de briser le silence d'une question. J'avais aussi l'occasion d'écouter sa voix, s'il me répondait.

    « C'est un mariage arrangé? »

    Mon ton détaché sembla le surprendre. Je ne voulais néanmoins pas jouer les teignes de service et modérait grandement la méchanceté qui émanait de mon regard- même si apparemment, elle ne semblait pas l'atteindre, puisqu'il souriait.

    « Aucune idée.. Je n'en sais pas plus que vous.. »

    Son vouvoiement contrastait tant avec son attitude goguenarde! J'étais vraiment surprise. Je décidais d'afficher un petit sourire.

    « Donc nous devrons dès à présent jouer aux bons petits humains et se conformer à leurs règles? »

    Son sourire s'élargit grandement et j'eus un assez joli aperçu de ses crocs. Je ne sais d'ailleurs pourquoi, mais mon ventre se serra à la pensée de les sentir parcourir ma carotide. Je me réconfortais en pensant que je pourrais extérioriser toutes ces pensées peu recommandées sur Edelweiss, quand il rentrerait. J'étais lascive. Il serait mien. Je croisais mes mains en dessous de ma poitrine.

    « Il n'est pas exclu que nous puissions jouer aux mauvais petits vampires, chère Antibe... »

    Il avait du répondant. Ça me changeait. Et j'aimais ce jeu de joutes verbales, dissimulées. Mon prénom sur ses lèvres dépassait la limite de la décence. Je décidais de laisser de côté mes pulsions pour le moment (je pourrais toujours me délivrer sur ma main tout à l'heure) et continuer de converser avec lui. Son habit était simple ; un long manteau de lin, noir. Il termina sa phrase.

    « … tout en suivant scrupuleusement les règles. »

    Sa voix voluptueuse m'agaçait terriblement, particulièrement lorsqu'elle partait dans le grave et qu'elle prenait des tons doucereux. J'ignorais cependant comment boire du sang et rester dans le droit chemin. Peut-être le savait-il?

    « Vous adorez jouer avec les mots. »

    Il se leva, me fit face et me domina de toute sa hauteur. Il était grand.

    « Je suis heureux que vous l'ayez remarqué.. bella donna. »

    De l'italien. Je retins un soupir. Il attrapa soudain ma main et la couvrit d'un seul et chaste baiser. La coutume ne disait donc pas qu'on faisait cela avant de dire quoi que ce soit, en présence d'une femme?

    ~

    Pour éviter la présence de Ixion, je m'étais trouvé une nouvelle passion ; descendre en ville. Ç'aurait pourtant été le meilleur argument pour ma mère pour que Ixion me fasse l'honneur de sa présence. Sauf que j'avais trouvé une raison infaillible pour la détourner de ses plans salaces: en l'absence d'Edelweiss, je prétextais une soudaine passion pour l'écriture, venue indéniablement de ma grand-mère, et cherchait l'inspiration en ville, avec un peu d'argent, le châle trouvé dans mon tiroir, et quelques livres que mon généreux père me donnait (ou que je cherchais dans la maison). Ma mère n'avait pu dire quoi que ce soit! Elle avait cependant limité mes sorties à deux par semaines, avec des heures limitées. L'autorité parentale gouvernait, et j'étais forcée de m'y contraindre : il ne me restait qu'une solution : passer les moments avec Ixion sans broncher. D'ailleurs, en mon for intérieur, je m'étonnais de tout les caprices que je faisais en ce qui le concernait. Je m'amusais réellement en sa compagnie, c'était une personne en qui j'avais trouvé un deuxième meilleur ami, un confident. Mais il n'empêchait qu'il ne restait qu'un vampire qui m'était promis et je n'avais que solution de jouer la vierge effarouchée (que j'étais peut-être vraiment) quand il voulait me prendre dans ses bras, ou des variantes. (d'ailleurs, j'étais certaine qu'il ne m'aimait pas, comme dans tous les mariages arrangés mais qu'il cherchait juste une chaleur.. vampirique). En réalité, la seule chose dont j'avais besoin, c'était sentir ses crocs aspirer le sang dans ma gorge. Un désir asexué qui grandissait de jour en jour. Mais une pensée vers Edelweiss me retenait toute folie- je finirais bien par récupérer ce qui m'était dû.

    Je jouais donc ma fille parfaitement humaine une fois de plus dans un café tout à fait banal des rues humaines de Londres, mon vénéré châle autour de mon cou, ma plume à la main, manuscrit étendu sur la table. Je m'amusais d'ailleurs grandement- un luxe que je n'aurais jamais.

    J'approchais dangereusement mes quinze années d'existence.

    Au bout de quelques minutes, une voix terriblement doucereuse me murmurait.

    « Bonjour, compagne illégale. »

    Il ne pouvait s'agir que d'un vampire, qui avait sûrement.. senti ma présence.

    Parce que je ne connaissais personne à Londres. C'était la raison la plus logique qui me passait par l'esprit. Je relevais le regard, nullement effrayée- peut-être surprise, mais le sourire qui se forma sur mon visage ne laissa rien soupçonner- vers l'homme. Qui avait d'ailleurs plus l'apparence d'une poupée de cire; maquillé à outrance, les yeux violets, les cheveux oranges, raides, ornés d'un chapeau des plus fantaisistes, il me regardait, intéressé. Qu'est-ce qu'un vampire pouvait bien faire ici? J'avais mes raisons, pour ma part. Que je n'expliquerais décemment pas à un inconnu.

    « Bonjour.. Apparemment, je ne suis pas la seule à vouloir jouer à l'humaine.. »

    Mon regard bleu intense vrilla sur ma tasse de café noir.

    Il souriait.


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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:46

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    J'appris lors de cette rencontre qu'il s'appelait Hikaru, vampire et majordome de son état. Je passais dès lors mes escapades dans le centre de Londres en sa compagnie. Ixion restait égal à lui-même.

    Quatre années passèrent, j'avais vingt ans.

    Par mes parents, grâce à William Phœnix, j'eus le prestige de savoir que le retour d'Edelweiss se ferait sous peu. Je me préparais mentalement à cette rencontre, que je sentais venir, éprouvante. Il n'avait que dix-neuf ans, si mes calculs étaient justes. Qui pouvait m'assurer qu'il était resté le petit garçon chaste et pur que j'avais vu- à contre-cœur- partir? Ou encore, s'était-il transformé en homme? Je n'en savais pas grand chose, et cela ne cessait pas de me torturer le ventre.

    La veille de l'arrivée du blond, au soir, Ixion passa la soirée en ma compagnie.

    « Anxieuse par l'arrivée de ton âme-sœur, Antibe? »

    Le sarcasme était flagrant, et j'étais certaine qu'il savait des choses qui n'étaient pas arrivées à mon oreille.

    « Tais-toi, cela va faire sept ans qu'il est parti. Il est parfaitement normal que je sois.. anxieuse en ce qui concerne nos retrouvailles. »

    Nous étions accoudés au balcon de ma chambre. Il tourna son regard intense vers moi, silencieux, sûrement à court de répliques. Je savourais ma victoire et eus un petit rire- sincère. Il passa son bras sur mes épaules. J'eus l'étrange impression que cette fois, je me laissais faire. Qu'attendais-je pour le réprimander et lui retirer cette main de mon épaule?

    Il tourna son regard vers la forêt qui nous faisait face, noire.

    « Tu n'es pas anxieuse quant à nos futures fiançailles? »

    Il ne rajouta rien. Je ne pu m'empêcher d'être surprise de le voir si sérieux. Sa main ne bougea pas. Celle qui restait libre alla jouer avec les boucles qui descendaient jusqu'au creux de mes reins. J'étais pétrifiée, silencieuse. Il considérait apparemment cela comme une réponse, et rapprocha son visage de mon cou, baissant son corps pour se mettre à la bonne hauteur.

    Lorsque sa langue toucha mon cou, au lieu de gémir ou même de soupirer, je pris une grande inspiration, comme préparée à aller confesser quelque chose.

    Une violente contraction (du moins c'était ce à quoi la chaleur dans mon ventre s'apparentait) me pris le bas du ventre, et je m'étonnais de trouver cela horriblement agréable. Il en fut enhardi et il remplaça le temps d'un instant sa langue par ses lèvres, qui couvrirent la surface humide de leur douceur. Je ne compris pas pourquoi mes mains allèrent allègrement fourrager dans ses cheveux noirs de jais, comme pour l'encourager.

    Il mordilla ma peau de ses dents un long moment (je sentais qu'il ne voulais pas brûler trop d'étapes d'un seul coup). Mais.. quelles étapes? C'était quoi cette notion de début.. de relation? Mon esprit réfléchissait activement à trouver une signification à tout ces gestes. Il me désirait, ce n'était pas nouveau. Et pourquoi est-ce que je m'ouvrais de cette manière? Je ne devais pas.. je ne devais pas faire quoi que ce soit avec lui!

    Pourtant, maintenant que tout cela venait de commencer, il était long le temps où mes pulsions étaient retenues.. je ne pouvais plus les retenir. Mes mains tombèrent mollement le long de mon corps, j'avais soudainement envie de m'allonger, et il releva son visage, croisant ses yeux avec les miens. Ces derniers restaient froids, même si une lueur de passion, une lueur nouvelle, que je ne me connaissais pas, était née dans mon regard. Les siens étaient froids, passionnés, désireux de voir mon corps entre ses mains.. je devais normalement être honteuse de ressentir tout ce qui le traversait par l'intensité de son regard.

    Sans prévenir quoi que ce soit, il attrapa mes lèvres dans un violent baiser, passionné, un baiser qui exprimait un désir depuis trop longtemps refoulé. Je ne faisais que de suivre le mouvement, prise de court, effrayée. Encouragée par sa langue qui caressait mes lèvres depuis un long moment (il forçait l'ouverture avec de la gentillesse.. ha ha..), j'ouvris la bouche et il l'enroula autour de ma langue. C'était.. humide. Il ne devait pas savoir que c'était mon premier baiser. Tant pis! Ses mains s'enroulèrent autour de ma nuque.

    J'ignorais combien de temps nous continuâmes à nous embrasser.

    ~

    Au petit matin, je m'habillais. Après que Ixion soit parti (satisfait? repu? heureux?), j'avais passé le reste de la nuit à penser à cette rencontre, mettant volontairement de côté ce qui s'était passé un peu plus tôt. Je commençais déjà à me faire à l'idée que je lui étais promise.. il était normal pour mes parents de ne pas aimer un humain. Du moins ils tentaient de m'en persuader et je comprenais parfaitement leur point de vue. Ils ne voulaient pas transgresser les règles.. mais je me destinais secrètement à faire Edelweiss mien, encourant ainsi tout les risques possibles et imaginables.

    Dans les alentours de huit heures quarante-cinq du matin, j'étais déjà devant le port, prête.

    Le silence. Je trouvais étonnant qu'il n'y ait point foule, comme un Samedi normal, mais je n'arrivais pas rationnellement à me concentrer sur des choses aussi futiles, comparé à ce qui m'attendait.

    Je n'avais pas peur d'Edelweiss en lui-même, mais c'était le simple fait de nous retrouver l'un devant l'autre qui me rendait si anxieuse. C'était frustrant, parce que ce n'était pas dans mes habitudes. C'était frustrant, d'être anxieuse pour quelqu'un comme Edelweiss. Bref, c'était en me mordillant la langue avec violence que je laissais passer le premier paquebot ; en faisait-il partie?

    Regrettait-il ce voyage? Était-il devenu un homme? Une multitude de questions qui auront des réponses construites de mon propre chef.

    Une heure passa, lente. Mon agitation de jeune fille (à l'annonce de sa venue) me sembla, dans l'instant, totalement futile et ridicule, même si je fus prise de cette 'crise' fantaisiste après mon isolement dans ma chambre ; le ridicule n'était que discerné que par soi-même.

    Un homme en blanc attira mon attention. Elle se rapprocha de lui, certaine de reconnaître quelqu'un. Je n'aurais jamais pensé qu'il puisse s'agir d'Edel.

    « Antibe. »

    Je me mordis violemment les lèvres, incapable de parler ; sa voix restait toute aussi douce.. tout aussi agréable à entendre. Je me décidais à ne pas nous plonger dans un de ces éternels moments d'embarras, et murmurais, contre mon gré, de ma voix faible :

    « La France. Belle et tendre Paris.. Raconte-moi.. »

    ~

    « Antibe? »

    Je me retournais subitement vers lui, effrayée. Ah, ce n'était qu'Ixion. Mes yeux se firent neutres et je retournais à mes liasses de manuscrits. Je ne faisais cela que pour m'amuser.. peut-être un simple exercice de mémoire, d'écriture de ce qui m'avait marqué dans ma vie? Edelweiss? Estel? Hikaru?

    Toutes ces personnes à qui n'était relié qu'un simple nom? Je mettais tout le poids de ma main sur la table qui frémit quelques instants. Un an était passé depuis le retour d'Edelweiss. Des mains encerclèrent ma taille, je grognais de ce fait. L'homme près de moi eut un petit rire. Sa langue passa contre mon cou, que je relevais. Je frémis.

    « Voilà trois mois que tu passes ton temps sur ces feuillets. Qu'y racontes-tu? L'histoire de l'amour de ta vie? »

    Il était très, trop facile à Ixion de faire des sarcasmes. C'était les seuls moments où je le sentais neutre. Mes mains attrapèrent les siennes, pas dans un geste d'affection ; je les serrais fortement.

    « Ixion.. je vais tuer la fiancée d'Edelweiss.
    -Cette humaine qui ressemble à Miss Fiona ou je ne sais plus qui? Tu tiens vraiment à gaspiller tes crocs pour ça? »

    Estel.

    « Je lui prépare le plus beau spectacle qu'elle n'ait jamais vu.. Et elle en sera l'actrice. Mon doux et tendre agneau.
    -Et tu es le méchant méchant loup? »

    Peut-être. Il ne devait rien savoir concernant mon mémoire. J'aurais Edelweiss, et tuerais sa fiancée, ce poison ramené de France.

    Je pourrais dès lors me proclamer vainqueur.

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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:46

WHAT KIND OF BEAUTIFUL CREATURE ARE YOU ?
    Apparence Physique :

    « Quand on subit deux morts l'une après l'autre, il est certain que l'envie de rêver de quoi que ce soit est moindre. »

    Sur ces paroles, Ixion alla promener ses lèvres sur le buste d'Antibe, d'un beige pâle et satiné. Il prit plaisir à tenter une exploration de sa poitrine, ferme, mais, flemmard, il se contenta de ses mains, grandes et fines, qu'il relia aux siennes. Au fil du temps, il avait trouvé le truc pour la calmer ; parler de son 'amoureux', Edelweiss Phœnix, un homme qui avait- selon lui- trop de manières pour qu'ils puissent se supporter. Il paraîtrait néanmoins que ce riche faisait office de meilleur ami pour sa fiancée- car oui, elle était sa fiancée, elle n'allait pas la laisser s'échapper si facilement- et qu'ils s'étaient très bien entendus jusqu'à ce que ce « blond » décide de faire un voyage improvisé en France. Il n'avait pas tout assimilé, ni tout compris, mais le principal le laissait sur une idée fixe : ne pas se soucier du reste et garder Antibe avec lui.

    « J'ai également subi deux morts l'une après l'autre.. »

    Mais ce n'était pas ta mère ni ta soeur, avait-il envie de dire, en passant un doigt sur son visage d'ivoire, sur ses paupières pâles, ses lèvres exsangues, et fixer d'un air contrit ses yeux déterminés à obtenir ce qu'ils voulaient. Ce n'est ni ta mère, ni ta soeur, et Edelweiss n'est point tiens. Voilà ce qu'il avait envie de lui dire. Il décidait de rester silencieux, passant froidement sa main sur son corps lascivement allongé sur le lit d'une chambre impersonnelle. Ses cheveux longs et ondulés lui empêchait de voir une quelconque partie de son visage. Voulant toucher à tout, il aventura sa main au hasard au bas de son dos, où campaient quelques bouclettes de couleur châtaigne. Il en enroula une autour de ses doigts, s'attirant simultanément un grognement insatisfait de son amante. Il soupira d'aise.

    Antibe joignit difficilement sa main à la sienne, et la retira brusquement de ses cheveux.

    Mettant une main sur son coude, elle leva quelque peu la tête et lui fit face, un inexplicable sourire sur les lèvres. Il savait qu'ils aimaient jouer au chat et à la souris, avec des sourires par ci, par là, et ils comptabilisaient ensuite les points gagnés pour connaître qui d'entre-eux avait l'avantage. Ses yeux d'un bleu profond jouaient de malice. Il aurait voulu être un amoureux normal et lui demander naturellement ce qui l'amusait à ce point, mais se retint. Tant qu'il n'avait pas écarté Edelweiss de son chemin, il ne pourrait se frotter à de tels jeux. L'impression d'amusement était renforcée par la poche de cernes- impressionnante, certes- qui, habituellement présente en évidence sur son visage, semblait altérée par l'expression adoptée par la jeune femme, qui était extrêmement rare.

    Antibe était naturellement belle. Elle n'avait besoin de ces artefacts de femmes qui tentaient de se rendre plus belles, plus fausses, le vampire avait quelque chose, de noble, de luxueux dans son aura qui la dispensait de quoi que ce soit de la sorte. Sa bouche s'ouvrit, sur le point de dire quelque chose, et Ixion put observer ses dents blanches et droites qu'il adorait taquiner de sa langue quand il l'embrassait.

    De son apparence dite 'globale', son visage n'était ni trop long ni trop rond, entre les deux, ses lèvres fines étaient aisément remarquables par le sourire qui les ornaient. Ses yeux, perçants, renforçaient l'image sournoise qu'on pouvait se faire d'elle. Sa peau était pâle, sans pour autant être dépourvue d'un petit beige, timide. Elle était grande et élancée, une poitrine bien pourvue, éloignant toutes ces images stéréotypes vulgaires.. Elle ne pouvait plus se vanter d'être plus grande que son ami d'enfance! Ah, c'était une chose qu'elle regrettait beaucoup, parmi d'autres. Ses mains étaient négligées.. Ixion ne pouvait pas l'imaginer en train de bidouiller sa manucure, comme si c'était la chose la plus naturelle à faire..

    Nue, Antibe avait ces airs de lionne, de femme combattante et forte, qui regardait de l'avant ; habillée, on insistait plus sur ces airs de femme du XIXème siècle, dans l'incapacité d'affirmer si elle se trouvait dans la catégorie plus ou moins riches. Robes, corsets.. elle n'était pas du genre à changer tous les jours de style vestimentaire. Antibe n'est pas maigrichonne, et ça se sent. Bien dans sa peau, sa morphologie ne porte pas à la pitié. Néanmoins, elle ne porte pas ces graisses superflues de femmes vulgaires.

    « Il ne rêve pas. C'est son sourire stupide qui me frustre.. »

    Elle enroula son corps de la couverture, et soupira. Ixion se rapprocha d'elle et attrapa ses lèvres, douces, tentatrices.

    Personne ne lui enlèverait cette femme..


    {Extrêmement court, j'en suis désolée.. Les descriptions physiques restent zhe point faible! ><}


    Caractère : « Qu'il n'y a pas plus beau que la haine sur terre..
    Tant d'adjectifs pourraient décrire la belle jeune femme! Antibe Celestine Mina Eyedcliff, voilà son nom. Vive mais en revanche peu enjouée, Antibe est une femme avec qui il est agréable de tenir une conversation. Il est tout de suite de mise qu'elle vous accordera de l'intérêt, uniquement parce qu'elle est polie et que découvrir quelqu'un d'autre qu'elle-même la rend curieuse. Elle aime parler de choses et d'autres, et il est peu probable de la voir désintéressée de ce que vous pouvez converser en sa compagnie. Elle appréciera tout discussion qui touche aux domaines qui lui sont inconnus, et parler de son statut de vampire ne lui dérangera pas; il y a longtemps qu'elle a accepté celle qu'elle est. Elle accorde beaucoup d'importance à la politesse, aux principes et à la droiture, pour une personne dont les parents ont servis la Reine à contre-cœur. Antibe reste néanmoins une personne difficilement abordable, car son apparence attire peu de sympathie, déjà dès le premier coup d'œil. Si elle ne vous connait pas, elle ne s'embêtera jamais à vous entourer d'une lueur inquisitrice, tant que vous ne lui aurez pas fait la conversation. L'intérêt pour l'intérêt est une chose dénuée de sens pour la jeune femme. Quand vous connaissez peu la personnalité qui la renferme, vous la croyez railleuse et moqueuse. Mais c'est sous ce masque que ce cache une personne soucieuse du bonheur des autres, de ceux qu'elle aime. Sa gentillesse n'apparaît que très rarement, sans doute quand la personne en vaut réellement la peine, et qu'elle est digne de son intérêt. Antibe a aussi l'avantage de bien rendre le mépris qu'elle inspire- sauf quand ce dernier est gratuit, en ce qui concerne sa nature, par exemple.

    Quand elle est relativement calme, Antibe vous dira que les humains sont des êtres intéressants à observer et à fréquenter. Mais quand elle traverse l'une de ses périodes de fortes colères, elle réduira ce-dit humain à une simple proie- car, malgré tout, elle reste un prédateur. Rares sont ceux qui font l'exception à la règle, comme Ludwig et Edelweiss (peut-être bien les seuls, d'ailleurs), humains de leurs états qui réussissent à attirer plus que son habituel intérêt figé. Il reste une personne sur qui elle peut compter. Il ne faut pas se leurrer, car comme Edelweiss, elle reste une personne dont il est difficile d'obtenir la confiance absolue- car soit on l'a, soit on ne l'a pas, avec Antibe. C'est une femme solitaire mais sociale, peut-être car sa vie ne s'est limitée qu'à la demeure des Phœnix et celle de ses géniteurs.

    De son statut de fille de Londonienne d'honneur, elle prohibe et ne croit pas au fait que les Sang-Purs aient pu s'allier à la Reine, et pense plutôt qu'il se trame en réalité quelque chose de beaucoup plus ambigu. C'est pour cette raison que, quand on lui pose la question sur son avis sur le sujet, elle s'arrête à: « Ne m'est pas coutume de haïr sans raison.. D'autre part, la Version Officielle semble très très douteuse. ». Et si on en vient à sous entendre que tout cela est parfaitement vrai et qu'il est inutile de se voiler la face elle répond de son petit sourire en coin: « Je n'y crois pas ».

    Elle reste convaincue de ce qu'elle dit sauf quand les paroles qui démentissent ce en quoi elle croit viennent d'une source sûre. Edelweiss est la seule exception à la règle, l'erreur, le seul humain en qui ses réactions face à lui sont parfaitement irrationnelles. Quand elle était jeune, avant qu'il ne parte pour la France, elle oscillait entre le sarcasme, les rires, et les sourires. Une attitude d'enfant, qui commençait peu à peu à réaliser ce qu'il se passait dans le monde qui l'entoure. Lorsqu'il quittât Londres pour Paris la belle, elle fut frustrée de réaliser tout ce qu'il avait finalement emporté avec lui; le souvenir de Marianne, celui d'Estel, et ses rares rires et sourires. Car, il faut bien le comprendre, si tout le monde était comme Antibe, la vie serait bien insipide, simplement parce que cette femme ne sait pas en profiter. Elle prend tout d'un aspect négatif, pour ensuite, mollement, en tirer les points positifs. Il n'est pas rare de la voir souriante, sauf quand elle se concentre pour écrire, généralement dans des cafés bondés d'humains, rare endroit où elle trouve l'inspiration.

    Antibe est extrêmement nerveuse, même si ça n'explose pas sur le moment (sans quand il s'agit d'Edelweiss), mais bien à l'intérieur d'elle-même. Elle est profondément- éperdument- amoureuse d'Edelweiss Phœnix; avec qui elle a désormais dépassé le stade des simples regards niais échangés, des sourires et des paroles fausses. Elle tente parfois de lui ouvrir les yeux sur sa véritable nature de prédatrice, qu'il faille stopper la considérer comme une personne douce, belle et généreuse.. mais Edelweiss reste une personne obstinée- ou butée- et il est toujours dur pour Antibe de lui faire entendre raison.

    Tout est bon, amener cela par un sujet détourné, dire cela de but en blanc.. Rien à faire, c'était comme si son ami enfance était fait pour rester de marbre. Alors, elle choque, heurte son masque de calme en lui montrant ses vrais pouvoirs (manipulation de la glace), mais malheureusement, rien n'y fait. Elle possède d'ailleurs une paranoïa qui consiste à lui faire croire qu'Edelweiss et l'Ordre du Camélia n'existent que pour tuer tout ce qui en vient à être nuisible pour les humains- les vampires sont donc inclus d'office dans les espèces à exterminer, et c'est sans doute pour cela que dans ses moments de pure folie, elle continue de lui conjurer de lui administrer la sentence finale, en lui susurrant le seul moyen qui permet de les tuer, eux, créatures du Diable. Elle ne sait donc pas vraiment pourquoi continue t-il à faire semblant d'ignorer, et cela la ronge horriblement.

    Douce, légèrement moqueuse par moments, souriante et sociable, Antibe reste une personne relativement fréquentable (si vous n'avez pas de problème avec les vampires), avec qui vous pourrez converser sans problème.


Dernière édition par Antibe Eyedcliff le Mar 19 Mai - 18:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:50

NOTHING ELSE TO HIDE ?
  • Rêve, Ambition : Être reconnue en tant que femme pour ce qu'elle écrit, malgré le fait qu'elle se cache sous l'identité d'un homme. Antibe recherche également une personne qui puisse parfaitement la comprendre (tout le contraire d'Edelweiss). Elle ne possède pas de rêve, ou de véritable ambition dans l'immédiat qui puisse réellement la rendre passionnée dans ce qu'elle effectue (sauf peut-être ce qui concerne l'écriture), en sachant que le fait d'être une Vampire la bloque toujours un peu. C'est pour cela qu'elle aime se prendre pour ce qu'elle ne sera plus; une humaine.
  • Cauchemar, Phobies : Antibe fait une fixette sur les miroirs. Vous voulez la voir perdre un peu le contrôle? Présentez-lui un beau miroir de poche, elle s'horrifiera de la vision imagée qu'elle aperçoit toujours sur cet objet; son visage, satisfait, avec, sur le menton, du sang, et dans ses bras, le corps inerte d'Edelweiss. Dans un tout autre registre, les coupes en verre la révulsent; vous ne la verrez jamais avec un verre à la main, mais plutôt une choppe ou une tasse.
  • Fantasme : Edelweiss. Lui seul. Son sang, aussi. Son corps, contre le sien, et ses lèvres, cherchant les siennes, dans une quête passionnée et passionnante.. L'union interdite d'une longue amitié chaste. Mais elle est tellement renfermée et ses désirs tellement confondus que cette chose va sûrement prendre longtemps, longtemps à pouvoir simplement s'envisager bien clairement dans son esprit.
  • Pouvoir : Capacité à manipuler le cristal autant qu'elle le souhaite (en créant des objets, par exemple). Elle possède en complément la possibilité de briser des vitres et également des verres de lunettes.
  • Utilisation de l'Avalon : //


AND WHAT ELSE ?
  • Signes particuliers : Antibe possède une petite anomalie, et ce depuis la naissance, mais qui n'est nocive en rien ; elle est caractérisée par un labyrinthe d'un long et grand tatouage filé, qui n'est visible que quand elle est nue ; ils apparaissent subitement, sans raison aucune, et elle n'en n'éprouve aucune douleur. Les motifs sont pourtant si jolis, si agréables à regarder, elle doit bien être la seule à les mépriser. Une chose est néanmoins sûre ; l'origine de ces étranges marques est inconnue.
  • Groupe : Vampire. (Fille de Londoniens d'honneur)
  • Travail : Écrivaine professionnelle (elle publie ses livres sous le nom d'un homme) à plein temps. Elle écrit généralement des nouvelles fantastiques pour enfants. Antibe se fait connaître sous le nom de Emrett Colin.


IN REAL LIFE
Antibe || And this darkness will flow into my eyes. 090413072100622784

  • Pseudonyme : Hachinou-
  • Âge : 14 ans.
  • Comment avez vous connu le forum ? Haku /o
  • Comment trouvez vous l'intrigue du forum ? Merveilleusement travaillée.
  • Personnage sur l’avatar : Alexiel from Angel Sanctuary
  • Notez votre présence sur 7 : Weekend, mais je guette généralement un quelconque moyen de passer, même en cou de vent. En revanche, je suis disponible constamment tout les jours pendant les vacances.


Dernière édition par Antibe Eyedcliff le Mar 19 Mai - 17:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:50

  • Exemple de RP :

    Spoiler:


  • Code du Règlement :
    Spoiler:
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† Sexe : Masculin

† Citation : Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n'échapperais pas à la calomnie.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Mon coeur n'appartient pas hélas à une seule personne, et je ne saurais dire qui est le premier.
† Titre : Sang-Pur.


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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitimeLun 25 Mai - 7:57

Diable ! Long mais passionnant ! *j'aime bien supplier les gens dans le vide xD*

Que dire de plus sinon que cette longue et merveilleuse fiche est validée ?

Amuse-toi bien !

(Kana, si tu passes dans le coin, j'étais au taquet et je l'ai validée aussi, du coup)
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MessageSujet: Re: Antibe || And this darkness will flow into my eyes.   Antibe || And this darkness will flow into my eyes. Icon_minitime

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