Mad Tea Party
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 Là où une rose patiente {Antibe}

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2 participants
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Edelweiss Phoenix

Edelweiss Phoenix


† Date d'inscription : 08/03/2009
† NBR MSG : 16
† Sexe : Masculin

† Amant(e) / Âme-Soeur : Pour que demeure le secret, je me tairais jusqu'au silence.
† Titre : Pensée


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MessageSujet: Là où une rose patiente {Antibe}   Là où une rose patiente {Antibe} Icon_minitimeVen 26 Juin - 17:57

« Mes livres ne sont pas des livres, mais des feuilles détachées et tombées presque au hasard sur la route de ma vie. »
Châteaubriand.




    Elles nous ont dit d’ouvrir le cœur avant de laisser s’échapper leur dernier soupire pour céder à la place à l’éternité qui de son pouvoir les rendra immortelle. Elles étaient déjà belles, aussi fraîche que la rosée qui se déposait gracieusement sur les pétales délicates des roses qu’elles cueillaient, aussi douce que la brise matinale, aussi chaleureuse que les premiers rayons perçants les nuages pour annoncer une belle journée. On ne pouvait plus les voir rire, danser, chanter, mais si le penseur prenait le temps de tendre son oreille, il pouvait alors les entendre. Le vent emportait les échos de leur voix.
    Elles étaient les fleurs printanières de mon enfance. Mais parmi toutes ces fleurs, une seule se détache, et continu à fleurir, une fleur que j’avais longtemps perdu de vue. Unique, de jour en jour elle s’embellissait sans jamais goûter au poison mortel du temps, la douceur de ces pétales veloutés au couleur de lune étaient entourés d’épines pour l’imprudent qui oserait vouloir dérober sa personne. Malheureux fut-il lorsqu’il tourna sur ces talons, la couronne de laurier à ses pieds, nu, sans avoir pu détrôner la rose blanche, à présent souillé par le rouge de son sang infecte.
    Le printemps m’avait quitté, l’été me donnait déjà un rendez-vous.

    « Bonjour Monsieur, souhaitez-vous commander quelque chose ? »

    Sa voix me revenait sans cesse, telle un rondo inachevé, dans mon esprit. « Dix-sept heures, lorsque notre aîné sonnera, revoyons-nous là où les fleurs se cachent des rayons» répétait son murmure telle une promesse, une caresse inachevé qui piquait à vif ma curiosité. Que voulait-t-elle dire par « là où les roses se cachent » ? Je ris devant cette jolie petite devinette qu’elle me posait. Elle n’avait pas changé, et heureusement ! Il y avait juste un petit, du moins deux petites tâches sur le tableau de ce qu’on pourrait appeler destin. Amusé par son intrigue, je ne pus m’empêcher de rire tout en enroulant une de mes mèches blonde autour de mon index.

    « Monsieur ? »

    Et rien que d’y penser, cela me donnait l’impression d’être vieux, car il me devenir à nouveau un stratège, bourreau qui sait. Mais l’heure de porter ces tristes masques n’étaient pas encore prévue, je devais juste me contenter de vivre la musique, de l’écouter, de la composer, de la diriger pour que ceux l’écoute trouve l’havre qui demeure invisible à mes yeux et que j’essaie de toucher, au mois de frôler du bout de mes doigts de mortel. C’est par la musique que j’élevais mon âme, que je rependais par son harmonie la peur, la tristesse, la mélancolie, l’amour, la joie, avec ces notes, son rythme ; J’écrivais, je composais, j’arrangeais la musique pour moi-même, ou bien pour l’orchestre qu’on me confiait. D’ailleurs, il me fallait répondre à l’invitation du salon de littérature qui me conviait pour donner une petite représentation, mais le cœur n’y était pas, je ne connaissais peu de gens dans ce cercle, et je préférais davantage les petites soirées, bals organisés qui me rapportait davantage. Tant de soucis à résoudre, et à régler, si bien que j’en fronçais légèrement les sourcils et cessa de tortiller ma pauvre mèche blonde. Après un court moment de réflexions, je me détendis de nouveau, pensant à ma journée, et particulièrement à un moment précis de ma journée. Cela faisait bien longtemps que je n’avais revu ma douce Amie, sa voix me manquait tout comme sa personne, par contre, lui, son camarade ne me manquait point. Je ne l’aimais pas vraiment, et lui ne faisait rien pour, il ne m’inspirait pas vraiment, et dans son regard, j’y voyais une certaine hostilité à mon égard, mais peu importe ce qu’il pensait de moi, je m’en fichais pas mal, il pouvait penser ce qu’il voulait, il était libre et je ne l’en empêchais pas. Pourtant, si seulement…

    « Excusez-moi Monsieur mais voulez-vous… »
    « Un thé parfumé à la menthe jeune homme. Je suis navré de vous avoir retenu, j’étais préoccupé par autres choses.»

    Déjà ma voix se fit lointaine, je pensais à autre chose, je divaguais sur un long fleuve où découlaient tous mes problèmes, et moi, comme Ulysse je cherchais désespérément la terre ferme. Patientant silencieusement, je pris délicatement de ma poche un bonbon, prenant le soin de déballer son papier d’emballage tout en douceur, tout en me posant la question stupide et banale « Quel sera donc son parfum cette fois-ci?» Curieux, malgré son papier d’emballage, sa forme, son parfum, le suspens était toujours présent. On pouvait me comparer à une enfant, peu importe, ce genre de chose était devenue une bien vile habitude, une vilaine manie qui avait le don de piquer à vif l’exaspération de la belle Antibe, contrairement à Amélia qui elle, resterait envoûter par la sucrerie, ne se posant pas la question ‘’Magique ‘’. Curieuses créatures que tout opposaient, que ce soit leur façon de pensée, de voir les choses, d’agir, unique, elles étaient uniques. Le serveur, un jeune garçon brun, posa gracieusement ma tasse sur la table. J’anticipais sa question, et chercha sa main pou poser un bonbon et soixante-dix cents.

    « Merci jeune homme. » Murmurai-je en lui souriant simplement, ce dernier partit, un peu perplexe, en déposant l’argent qu’il avait gagné, le patron du café remarqua la friandise, et lui sourit. « Tu as du le rencontrer, un charmant garçon, c’est un client particulier, mais si attachant. » Je buvais et savourais comme il se devait mon thé, et saisis mon journal pour y jeter un vague coup d’œil avant de regarder dans la partie gastronomie qui vantait les mérites d’un restaurant asiatique au cœur de Londres. Je lus alors l’article avec beaucoup d’intérêt et méditai un moment, avant de replier mon journal et de finir ma tasse tout en regardant le ciel bleu où fendait par ci et par là quelques oiseaux. Il était à peine deux heures de l’après-midi, le Big Ben sonna gracieusement, et moi je m’envolais déjà. Je me promenais le long des avenues, flânant tel un enfant curieux de découvrir le monde, je marchais tranquillement dans mon costume blanc qui se contrastait au couleur sombre des londoniens. D’un pas léger, je profitais de l’après midi, de ces instants de libertés, avec pour seule musique, sa douce voix qui sonnait suavement aux creux de mes oreilles, tel un murmure, une promesse.

    Peut-être un jour, lorsque mon père lèvera sa condamnation sur mes épaules de fils indigne, déchu, je lui donnerai rendez-vous près de la cabane, et nous ouvrirons ensemble la porte, pour voir déferler sous nos yeux, ces souvenirs lointains. Vaste empire, univers parallèle.

    Je m’arrêtais alors devant une fleuriste, une jolie brune avec de mignonne tâche de rousseur, et lui demanda alors ma commande que j’avais réservé le jour précédent. Elle me l’offrit dans un sac, je regardais rapidement son contenu, et ne put m’empêcher de soupirer avec un grand sourire aux lèvres, « Les filles ont des doigts de fée, merci bien mademoiselle. » Elle rit de sa jolie voix, je partais déjà, après lui avoir glissé dans sa poche, un petit bonbon et un remerciement en or. Un pas de géant, et me voilà au rendez-vous, mais où voulait-elle en venir ? Bloomsbury était un quartier chic certes, mais vaste pour retrouver une bien jolie créature ! En face de moi ce trouvait une librairie, et connaissant son goût pour la littérature, elle m’y entendait peut-être, mais c’était tout bêtement impossible, ce n’était pas Le lieu de rendez-vous conseillé. Je passais mon chemin, méditant en regardant de temps en temps ma montre de gousset afin de ne pas voir l’heure passer devant moi.

    « Là où les fleurs se cachent des rayons… » Répétais-je à l’attente d’une réponse. Je soupirai, décidément mon imagination refusait de dérouler son voile magique sous peine de griller sous ce soleil intense…. Le soleil ! Quel sot étais-je ! Bloomsbury était réputé pour ses squares d’une beauté à en couper le souffle. Je pivotais finalement sur mes talons, et d’un pas décidé et joyeux, je gagnais rapidement, le square le plus calme car connaissant ses goûts, elle aimait le silence. Le plus tranquille certes, mais certainement le plus beau, car la richesse de ses paysages étaient bien plus grande que le square le plus réputé par sa grandeur.

    Mon aîné le Big Ben sonnait, dans les temps j’avançais.




    « Guten Tag, shöne Mädchen *»





*Bonjour, jolie demoiselle
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Antibe Eyedcliff

Antibe Eyedcliff


† Date d'inscription : 08/03/2009
† NBR MSG : 28
† Sexe : Féminin

† Citation : Rappelant par ces soirs d'été florissants/ La douceur amère foisonnant dans les prés.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Est-ce une carte que tu tiens entre tes mains, immaculées de cet élixir invisible?
† Titre : Vampire


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MessageSujet: Re: Là où une rose patiente {Antibe}   Là où une rose patiente {Antibe} Icon_minitimeDim 13 Sep - 22:14

HJ: Voilà, après tant de temps, je te sers une réponse que j'ai achevé en une soirée. Le ton diffère un peu parfois, elle a été écrite en plusieurs fois. J'espère pouvoir répondre plus vite la prochaine fois, puisque j'ai enfin repris goût à notre adorable couple!
Il était très désagréable d'avoir l'impression de rêver. Déjà, techniquement, les vampires ne rêvaient pas. Je n'étais pas du genre « fleur-bleue », et encourager la nouvelle habitude que j'avais développé en rêvant n'était pas d'un bon présage. Par ailleurs, je n'avais pas réellement les bons facteurs en main afin de me transformer en femme amoureuse : j'étais tiraillée entre un (stupide) amour d'enfance, et une passion avec Ixion, enfin, mon nouveau statut d'extrême fiancée qui me déraisonnait. Je devais stopper mes vaines rêveries et me concentrer sur le présent qui me tourmentait : rien n'était apparemment fait pour fonctionner correctement, puisque je venais d'apprendre par le biais d'un de mes proches amis qu'il éprouvait un amour étriqué pour son frère. Cela me faisait une belle jambe, et me montrait avec pertinence que la transformation en vampire de ce cher Edelweiss ne devait plus tarder. Ô! Qu'il serait jouissif d'enfin avoir la possibilité de poser mes crocs sur son cou immaculé et le faire baigner dans un sang des plus exaltants! Un sourire béat traversa ma mine sombre, je le réprimai à la pensée que le rendez-vous tant espéré allait enfin avoir lieu dès aujourd'hui. Espéré mais craint. J'avais la peur bleue de commettre quoi que ce soit qui puisse le nuire (ce qui, à ce stade, ne devait plus vraiment m'importer, mais passons), tel qu'aller chercher la pauvre (et pathétique) Amélia afin de lui faire goûter le sang de ses entrailles- ce soudain goût aux métaphores humoristiques n'avait pas lieu d'être-, ou encore porter atteinte à la virginité probante d'Edel (ou pas).

En réalité, j'avais sûrement peur parce que ce n'était pas fait d'effectuer ces actes irréparables, mais bien parce que la pensée que je les désirais de plus en plus puissamment plus le temps passait me condamnait dans cet incroyable cercle vicieux où les remises en question ne faiblissaient pas. Impressionnante fut, est- je me permettrais même de conjuguer ce précieux verbe au futur- serait ma frustration! Ce qui me nuisait était mon habitude à trop réfléchir. Lasse! Aujourd'hui, il faudrait que j'aspire à agir sans réfléchir. Ce fut la pensée qui me leva de mon lit (où j'étais inutilement allongée depuis le coucher du soleil) et qui me fit ouvrir le somptueux- immense- miroir, caché par de sombres rideaux. Mon propre reflet me fit l'effet d'un poignard : j'avais très exactement l'air d'un humain en pleine dépression- l'adolescence était passée et bien passée, non?!- le teint pâle (plus qu'habituellement) les yeux luisants, le regard avachi dans une sournoise routine qui faisait mes journées, j'avais besoin d'un rafraichissement. Reculant lentement, sans me retourner- ayant toujours ma sinistre vision à disposition- j'allais chercher mon précieux canif, posé tel un objet qu'on utilisait qu'occasionnellement dans mon tiroir. J'avançais comme le prédateur avance vers sa proie, mettant en évidence mon avant-bras, tirant la manche de ma chemise de nuit clairement bleuté, traçant un petit sillon le long de celui-ci. Et si...? Hum. J'agissais comme une mal-léchée, tant pis. C'était ce que je me répétais depuis quelques minutes. Qu'importe.

Je ne rêvais pas. Je confortais simplement cette pensée pour m'arranger. Ces derniers temps, la désagréable impression de fantasmer se confortait. Il n'y avait rien de plus frustrant. La frustrée mal-léchée. Ce fut ce qui me motiva à transpercer le pâle épiderme de mes crocs. Le mien. Ce n'est pas de la mutilation, que je me répétais pour mon conforter. Pas de la mutilation. La douleur me traversa quelques instants, sulfureuse. J'en restais figée sur place, les yeux exorbités en un hébétement jouissif. Douleur délicieuse, parce qu'elle serait rapidement oubliée au profit de l'agréable goût du sang frais, pris à vif. J'avais envie de sang humain. Inutile de m'étaler en précisant que c'était celui d'Edelweiss que je voulais, sans hésitation. Avoir longtemps fantasmé comme une bonne sœur devenait insupportable.
J'allais périr.

J'arrêtais soudain ce pathétique massacre en écartant mes lèvres de mon poignet, qui cicatrisa quelques secondes plus tard. Essoufflement.

J'attrapai pèle-mêle une robe suggestive à décolleté que mon père m'aurait sans doute empêché de mettre : plus que mes seins, celui qui me regardait serait plus attiré par sa couleur, un bleu ciel, et le léger halo qu'elle dégageait. Je mettais enfin en pratique le verbe « oser ». Les regards froids que je lançais à mon reflet ne rendait le tout que plus magnifique. J'effaçais ma modestie habituelle- et inutile- pour peu à peu laisser place à la soi-disant femme fatale que je pouvais devenir. Scepticisme intense. Je rompais la vacuité du moment en me dirigeant vers un coin de mon armoire, sensé renfermer une incroyable quantité de maquillage. Je n'allais pas en ajouter une couche en me maquillant à l'extrême, mais veiller simplement à ajouter un discret trait de fard à paupière marron, qui soulignerait le bleu de mes yeux, serait parfait. Un petit pinceau, le trait faiblard. Je me tournai une dernière fois vers mon reflet, ceci fait. « ..Pas mal », furent les seuls mots que je murmurais.

Du bruit. Dans l'entrée. Moi qui avais toujours l'impression d'être seule dans une maison qui était sensée renfermer deux autres humains- vampires dans le cas présent-, il semblait pour une fois que quelqu'un s'y attardait. Ma mère, Celestina? Je ramenai les plus rebelles mèches de mes cheveux derrière mon oreille, refermant précieusement la porte de ma chambre- un effet de style, peut-être- et m'élançai dans le sinueux couloir.
Mauvaise pioche.

Ce n'était pas ma mère qui avait préféré commencer sa matinée dans nos beaux jardins. Un mâle. Je serrai les dents. Mon père trouvait le moyen d'être absent. Je devrais me justifier en présence d'Ixion. Je ralentissais le pas tandis que son odeur se fit plus soutenue. Je n'avais pas pris garde. Notre prétendu mariage s'étalait. Je pense que c'était ce qui l'agaçait le plus : ses remarques à double-face s'en trouvaient grandement éthérées. Il voulait rapidement en finir. Moi aussi. Je me plaquais rapidement contre le mur adjacent à la porte de notre hall, où je l'entendait chantonner. Ixion était un inconditionnel du romantisme. Je soupirais. Il allait remarquer ma présence. J'ouvrais lentement les yeux.

Son impressionnant mètre quatre-vingt dix se déroulait devant moi, et, tandis que sa main vaquait à chercher la mienne- peut-être encore dans un de ces stupides élan de courtoisie- ses yeux verts pomme me jaugeaient, semblaient presque se moquer de cette femme, tiraillée et amoureuse, que j'étais devenue. Son regard changea soudain pour se fixer sur ma poitrine -j'ouvrais discrètement la bouche d'hébétement, puisqu'il n'était, de premier abord, pas du genre à faire de telles choses-, et j'eus la surprise de constater qu'il était presque étonné.
Stupéfiant. Je l'interrogeais immédiatement du regard.

« -T'es-tu aussi faite tatouée..? »

Les marques.
J'étouffai un cri de colère et tentais- tant bien que mal- de fixer ma poitrine avec acharnement. Cet ambigu labyrinthe de noir, qui tachetait mon buste, était revenu en force. Ixion ne devait rien y comprendre. Je marmonnai, le cœur au bord des lèvres, tremblotante de colère.

« -Anomalie. »

Il haussa les sourcils. Devais-je me sentir obligée de..?

« -Depuis ma naissance.. Je ne sais pas d'où ça vient. Ce.. cette chose apparaît et disparaît à sa guise. Je n'en sais pas plus. »

Je vrillai mon regard au sol. L'hyper-émotivité de la femme amoureuse. Je m'étais toujours moqué du lunatisme de ces femmes mondaines que je trouvais trop fleur-bleue. Peut-être qu'elles l'étaient vraiment- moi, dans ce cas, j'étais une endurcie. Ce n'était pas grand chose, finalement. J'avais juste raté mon entreprise, mon rendez-vous était compromis. Ixion sembla sortir de son mutisme.

« -C'est plutôt joli.. Cela te donnerait presque des airs de succube tentatrice. Et cette robe te transforme. »

Succube tentatrice.. Mes yeux passèrent du sol au plafond. Je frôlais son cou de mes lèvres et l'écartais de mon chemin sans cérémonie. Juste un besoin rassurant de sentir mes lèvres sur sa peau. Il put lire le nom d'Edelweiss sur le bout de mes lèvres, et j'ouvrai la porte et la claquai sans avoir le temps d'anticiper une éventuelle crise de colère. J'avais évité la tempête, j'aurais du mal à esquiver l'ouragan, je le savais. Ixion n'était pas le genre d'hommes à courir derrière une femme, encore moins du genre à se sentir humilié, il vaguait, inconstant, joueur, volage. Il semblait anticiper sa jeunesse comme une rivière de possibilités : une femme, de plus, ne viendrait jamais disperser ses plans. Il organisait sa vie en catégories bien précises : j'aimais ces côtés réfléchis dans son caractère. Tout comme je supportais aussi bien que mal ses passades gamines. Il me rendait étrangement sentimentale, et je détestais ce sentiment, rien n'était plus stressant que de se sentir contrôlée, surtout par quelqu'un comme Ixion, qui aimait faire sentir qu'il maîtrisait la situation. Où était sensé être le lieu de notre rendez-vous? Afin d'échapper à Ixion, j'avais subtilement décidé de m'exposer avec ces étranges marques. J'étais lâche. Ou plutôt, si j'avais réellement voulu faire comprendre la vérité à mon meilleur ami, je n'aurais pas réfléchi une seconde : labyrinthes ou non, tout était un bon moyen pour faire comprendre ma nature à Edel. Je ne devais plus hésiter, aujourd'hui.

J'arrivai rapidement au Bloomsbury. Repérer une tête extrêmement blonde dans cette foulée anglaise serait difficile, pour peu qu'il ait choisi de se planter dans un parc, pour profiter de son air pur, en bon rêveur qu'il était. Rêveur solitaire. Ma mine sombre s'éclaira naïvement en l'apercevant, assis avec négligence sur un banc entouré de deux chênes. Une fontaine emplie de poissons volants aurait complété le tableau. Mais, devant moi, c'était bien Edelweiss Phœnix qui se tenait, son habituel sourire trop tranquille aux lèvres. Je détestais les langues étrangères. Avec moi, c'était l'anglais ou rien. Il m'avait saluée avec quelque chose qui ressemblait.. à de l'allemand? Je passais une main dans mes cheveux avec mépris, fermant les yeux le temps de m'assoir à côté de lui, puis ouvrais les yeux. Sa beauté innocente était insoutenable.

« -Edelweiss. »

Je plaçais mon dos contre le dossier du banc et mes yeux s'adoucirent à l'agréable paysage qui nous entourait. Mes mains se posèrent sur mes cuisses, en un geste d'abstinence forcée. Je rivais mon regard vers lui.

« -C'est une belle journée. »

J'avais, étrangement, bien pris soin de mettre en évidence les marques qui obstruaient ma poitrine, l'air de rien.
L'heure de vérité avait sonné.
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