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 Princes de rien. [Ludwig]

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MessageSujet: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeMar 24 Mar - 18:40

    Les vampires ne dormaient pas.
    Cela semblait être une évidence lorsque l’on se trouvait dans cet endroit. Ce lieu où leurs ombres s’entrecroisaient, se jaugeaient, se frôlaient même.
    Il n’aimait pas s’asseoir au comptoir lorsqu’ils étaient aussi nombreux. Une banquette, en retrait, au velours rouge avait été privilégiée.
    Il n’y participait pas, à ce jeu. Qui dévorera l’autre avant de l’être soi-même. Pas encore.
    Leurs sourires crochus, leurs lèvres rouges et yeux brillants. Visages d’une malice envoutante. Les jeunes vampires qui s’amusaient le soir n’avaient rien à voir avec leurs amers parents, rien à voir avec ceux qu’ils étaient le jour. La nuit, d’avantage que le sang, semblait les enivrer.

    Parmi eux, jeunes créatures plus séduisantes les unes que les autres, se glissaient, pour rappeler la disgrâce de leur race, ces humains dont la grossièreté était soulignée. La grossièreté de leur aspect, la grossièreté de leur avidité. Eux, avec leurs poches garnis n’étaient pas là pour jouer mais avec la quasi-certitude de gagner et ce auprès d’un bon nombre de ces créatures plus assoiffées que jamais, non plus seulement de leur sang mais aussi de leur rang, de leur agent. Quasi-certitude qui se jouera des moins avisés. Ils semblaient oublier que l’avidité était le propre des créatures de la nuit. Avide eux aussi, un terme qui en ce lieu faisait se réunir Humains et Vampires.

    Finalement gagner était, en somme, une chose relative. Tout le monde n’obtenaient-ils pas ce qu’ils désiraient. En avait l’impression au moins. Ce jeu n’en était pas un pour certains, ce n’était que du commerce, de la négociation, ils étaient les plus faciles à duper car d’autres en attendaient plus.
    Un jeu. Il ne pouvait en être un si les rôles de proies et de prédateur avaient à l’ avance été distribués et accessibles à la conscience de tous. Mais l’était-il vraiment. Qui s’en souciait.


    Il fallait mieux ne pas contrarier les humains. Ces êtres orgueilleux d’une façon qu’il avait toujours trouvée ridicule. La soumission face à l’orgueil était la meilleure, la plus simple des façons de les appâter. Ils n’en méritaient pas tant. Uriel ne s’y astreignait pas, il ne cherchait après tout pas à rendre son semblant de vie plus agréable. Le confort et l’argent n’avait pas de goût. Celui qui se laissait domestiquer de cette façon prenait le risque à tout moment d’être remplacé, de tomber du haut de ses illusions, en supposant que la plus soumise des créatures puisse en avoir. Finalement c’était celui qui, se pensant plus malicieux que d’autres, simulait cette soumission qui tombait de plus haut. Car lui, des attentes il n’avait que ça.
    Leurs envies, leur soif. C’est à cela que tenait ce jeu de l’avidité. C’est ce qui en désignait les perdants.

    Uriel considérait les humains de la même façon que les vampires, leur accordant néanmoins, parfois, plus d’intérêt, leur pouvoir les rendant sans doute plus attrayant. Bien que ça ne soit pas toujours le cas. Leur laideur et vieillesse équilibrant souvent les choses.
    Uriel ne pouvait pas dire n’avoir jamais accepté leur argent, il en avait eu besoin, ce n’était plus le cas. Il avait un emploi après tout et ce n’était plus ce qu’il recherchait, ça n’avait jamais été que ça. Il avait voulu essayer et le fait d’accepter d’être dominé par leur richesse leur donnaient un sentiment de contrôle, de puissance dont il pouvait ce jouer pour les duper. C’était un moyen comme un autre d’accéder à leur univers, leur petit monde si étroit dont ils étaient le centre.


    Il était seul ce soir. Laissé de tous, les ayant usé il cherchait quelqu’un de nouveau. Lassé de tous. Ou plutôt non, il était là seulement. S’amusant ou s’agaçant de l’indifférence ou d’œillades de ses anciens amants, de ceux à qui ils avaient susurré ces mots qu’ils voulaient entendre, de ceux qui n’en avaient pas eux besoin.
    Le monde était tel que des humains pouvaient sembler à leurs aises dans un endroit où leur sang était la boisson la plus consommée.

    *Quelle farce.*

    Pensa t-il sa bouche s’emplissant du gout doucereux de leur vie.


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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeMer 25 Mar - 22:11

    Il ne voyait que lui. Ludwig, qui aimait tant être le centre de l’attention, faisait ici bien pâle figure. Pourtant, le jeune noble n’avait pas grand chose à envier aux créatures qui l’entouraient, non, lui aussi avait une beauté certaine et attirante, pas la même certes, mais à sa façon, Ludwig était beau. Cependant, ce soir là, le roux n’était pas beau. Ce soir là, le roux n’était pas même un humain semblable à ceux qui l’ignoraient, pas même une proie pour les nombreux vampires qui, parfois, posaient leur regard de glace sur son visage silencieux. Non, ce soir là, Ludwig ne valait rien. Ce soir là, Ludwig n’était rien, si ce n’est un enfant emprisonné dans son corps d’adulte, un enfant ne pouvant détacher son regard de celui qui le fascinait, un enfant qui avait trouvé son nouveau jouet, et qui était près à faire tous les caprices possibles et imaginables pour l’obtenir.

    La première fois que Ludwig était entré au Gloomy Diamond, c’était, comme pour la plupart de ses semblables, mu par une curiosité malsaine. Il avait envie de voir ces êtres attirants et mystérieux, ces êtres dont il admirait la beauté surréaliste, dans leur « milieu naturel ». Ludwig n’était pas de ces humains pitoyables, qui, se sachant en quelque sorte inférieur aux êtres de la nuit leur vouaient un culte avec passion, s’entichaient de les transformer en esclave de sexe uniquement pour le plaisir des yeux, qui venaient en cet endroit uniquement pour avilir cette race qu’ils admiraient. Non, si Ludwig admirait les vampires, ce n’était pas pour la race déchue dont ils étaient les représentants, ce n’était pas non plus une quelconque fascination due à leurs yeux criminels et emplis de malice ni une attirance particulière pour leur canines acérées – bien qu’à dire vrai, l’idée de se faire mordre, de voir sa chair déchiquetée et mise en pièces par ces armes délicieuses, devenir la victime de l’une de ces créatures divines séduisait Ludwig au plus profond de son âme – non, si Ludwig admirait la plupart des vampires, c’est que ce jeune créateur couturier est un partisan du beau. La beauté en tout genre le passionne et le fascine, l’esthétisme est un art que l’éphèbe affecte particulièrement. Les vampires sont donc devenus tout naturellement une source d'inspiration indéniable.

    Aussi, Ludwig n'était-il pas présent ici dans le but de se faire remarquer. Il était ici pour admirer en silence des œuvres d'arts mouvantes. Ce soir-là, il avait trouvé plus.
    Il l'observait depuis longtemps maintenant. Etaient-ce des heures ou bien des minutes qui s'écoulaient ? En temps ordinaire, l'odeur du sang aurait fini par étourdir le jeune homme, le dégouter. En temps ordinaire, il en aurait eu marre, de cette mascarade, de cette pseudo rencontre entre deux races qui se méprisaient autant l'une l'autre, et il serait sortit. Ludwig n'est qu'un gamin, impatient. Cependant, ce soir-là, il ne pouvait détacher ses yeux de l'autre.

    Il était assis, solitaire, sur cette banquette d'un rouge velours, et sa peau, elle aussi, avait sûrement au toucher la même douceur que ce tissus, celui là même que l'éphèbe appréciait tant. Il était juste tout ce que le noble aimait. Ses cheveux, ses yeux, sa bouche, tout cela semblait sorti du plus beau des tableaux, terriblement fin, captivant, enivrant, même. Ludwig marche par coup de foudre. Et ce beau vampire solitaire, mon dieu, il l'avait aimé dès le premier coup d'œil. Il l'avait aimé de sa manière si particulière, il l'avait aimé en s'imaginant calmement son caractère, sa vie, il l'avait aimé pour ce qu'il l'imaginait être et il était le plus beau et le plus ténébreux de tous les êtres, alors.

    Rester sans rien faire devenait plus que frustrant alors que l'esprit et le coeur du jeune homme s'emballaient plus que de mesure. La timidité n'avait, à vrai dire, jamais fait parti du caractère du jeune baron, et aller vers les autres n'avait jamais été un problème. Avec ses grands yeux, Ludwig avait, plus d'une fois, capturé le regard de ceux qui ne daignaient le voir.
    Il posa son verre à peine entamé sur un meuble prévu à cet effet et faufila son corps frêle et élancé entre ceux lascifs et séducteurs des nombreuses créatures, évitant avec soin de trop s'en approcher cependant, de les laisser s'enivrer à loisir de l'odeur délicieuse que dégageait son cou blanc et fin. Il fixait son objectif des yeux, et se glissa avec grâce sur le bord de la banquette, caressant furtivement la table de bois du bout de son index osseux, laissant trainer sur ce velours qu'il avait évalué si doux auparavant sa main nerveuse. Puis, avec une simplicité déconcertante, le jeune roux passa une mèche de cheveux pourpre derrière son oreille et levant ses yeux gris-émeraude vers ceux encore lointains de son désir, il dit d'un ton neutre :

    - Je n'ai pas pu m'empêcher.
    Faisant sûrement allusion à son intrusion.
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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeMar 7 Avr - 16:10

    Les vampires ne dormaient pas la nuit. Les humains non plus.
    Nuit, où la disgrâce semble de moindre importance, qu’elle soit Vampire ou Humaine.
    Quelle honte de se brader à ses ennemis, ceux qui nous ont avili.
    Quel embarras de sentir le désir envahir notre être. De vouloir susciter la pareille dans leurs yeux, ceux de ses chiens aux longues dents.
    Ça n’avait pas lieu d’être dans la pénombre.
    Il n’y avait pas de honte à profiter de leurs désirs crasseux.
    Pas d’embarras à n’être satisfait que par son argent ou son statut. Ne pas compter pour autre chose.
    Pas de honte à tirer profit de l’embarras d’autrui. Tout le monde y trouvait son compte.
    N’était-ce pas la meilleure des excuses. Comme s’il était nécessaire d’en avoir une.


    Uriel ne remarquait pas nécessairement ce qui était nouveau parce qu’ils apportaient un changement, pour cela il aurait fallu qu’il prête attention à ce, ou plutôt à ceux, qui maintenant étaient qualifiés anciens, ceux dont l’apparition, même novatrice, n’avaient en rien capté son attention. Les moyens, les anonymes qui ne s’étaient ni fait remarquer par leur beauté ou leur caractère. Cependant lui, il avait capté son attention, peut-être parce qu’il le guettait, peut-être parce que le jeune éternel avait décelé dans le regard de l’être mortel posé sur lui les contours d’un désir capricieux. Il n’aurait pas besoin de le conquérir pour pouvoir jouer avec lui bien que la conquête était quelque chose d’amusant, généralement en tout cas.


    Collé contre le verre un coin de ses lèvres s’était rehaussé dans un demi-sourire.
    Il le posa lentement sur la table. Dans le brouhaha, parmi les rires et les cris surfaits le tintement de cet élégant geste ne se fit pas entendre.
    Le sourire, rictus narquois, s’était dissipé de ses lèvres pour s’entrevoir dans ses yeux au côté de cette lueur froide de carnassier, ou peut-être était-ce l’étincelle de l’abysse tout aussi gourmand. Il y avait chez lui quelque chose de discordant.
    Il l’avait remarqué parce qu’il était beau d’une façon très plaisante chez un humain, d’une façon très naïve avait-il envie de dire. Il l’avait remarqué parce qu’il s’ennuyait.


    Le jeune noble, car il ne pouvait être autre aux vues de sa toilette riche et élégante. Il ne pouvait être autre pour s’aventurer ici tout humain qu’il est.
    Un humain, qui si en ces lieux s’hasardait sans ce bouclier que l’on qualifie de sonnant et de trébuchant à l’effigie de notre reine, sans nom ou titre risquerait d’être dans un coin plus sombre que les autres entraîné pour satisfaire la dignité abâtardi de ceux qu’il était venu observer en toute inconscience.
    Enfin, riche ou non il était tout aussi périlleux, bien que se soit d’autres manières, de se rendre en ces lieux lorsque l’on était aussi jeune, si frais, beau et innocent. Innocent. Non peut-être pas, en ayant juste l’air ce qui n’était déjà pas mal. Imprudent petit garçon. En ces lieux il était plus dangereux, dans sa situation, d’être audacieux que naïf. Il semblait être les deux. Un morceau de choix qui se livrait de lui-même.


    « Hum, pas pu vous en empêcher petit Lord. »


    Il le regardait froidement, s’attardant sur le « hum » paraissant sans doute moqueur. L’étant peut-être.
    Cette phrase naissante de ses lèvres humectées de sang s’étaient poursuivit sur un ton qu’il était difficile de qualifier, d’une voix l’étant tout autant, blasée mais piquante, subtilement frustrante.
    Il aimait les couleurs de son visage. Approcha ses lèvres de son oreille, posant sa main à la naissance de son cou à l’odeur délicieuse il murmura froidement.


    « Peut-être auriez-vous dû. »


    Il se redressa impassible son visage face au sien n’affichant rien. Rien que le demi-sourire glacé de ses yeux. Ses doigts frôlèrent la chaleur de ses joues, plongeant dans sa chevelure rougeoyante il replaça cette mèche devant son oreille, plus près de ses yeux, offrant un ravissant contraste.


    « Elle est mieux ainsi. »


    Conclût-il impénétrable. Absent.

    Puis comme si l’inconnu n’existait plus il s’adossa contre le velours posant sa main à la base de son verre un instant puis le saisit entre son index et son majeur gracieusement.
    Sans le regarder.
    Le portant à sa bouche. Une gorgée.

    Le désir ou l’envie, qui finalement n’étaient que frustration les tenaient éveillés.
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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeVen 10 Avr - 3:33

    Tous ici jouaient. Ils jouaient avec leur dignité, avec leur fierté, ils jouaient avec leur témérité, allant jusqu'à la stupidité parfois, stupidité morbide. L'on avait souvent dit à Ludwig que pour quelqu'un comme lui, ce genre d'endroit était proscrit. L'on avait souvent dit qu'à la vue de son attitude, c'était la mort qui l'attendait. Le jeune homme n'était ni insouciant ni trop optimiste. Non, il était particulièrement, parfaitement, même, objectif. Ce n'était là ni la mort ni la vie qui l'attendait. Il n'y avait rien qui l'attendait ici, pour être précis. D'ailleurs, lui n'attendait rien de ce lieu non plus.
    Il n'avait pas eu le temps de s'assoir confortablement sur cette banquette que déjà il était passionné par l'autre. L'autre. Il y a « les autres », ceux qui n'ont pas d'importance, ceux qui entourent et qui grouillent, innombrables parasites, et puis, il y a « l'autre ». Celui qui passionne et qui attire. Cette lueur dans ses yeux, ça le fascinait. C'était cette teinte, cette abysse délicieuse que jamais Ludwig n'avait réussi à percevoir dans les siens. Il aurait voulu, pourtant. Faute de ne pouvoir être ce qu'il souhaitait, Ludwig l'adorait.

    « Hum, pas pu vous en empêcher petit Lord. »

    La façon que le vampire, car c'en était indéniablement un, eut de s'attarder sur le « hum » de sa phrase avait un côté séduisant et nonchalant. Délicieux. Sûrement se moquait-il un peu, et c'était avant tout cela qui plaisait à Ludwig. Et puis, cette façon de le regarder, si plein de froideur, non, sûrement l'adolescent ne s'était pas trompé. Sûrement ce vampire méritait-il de réveiller ainsi son coeur. Le noble essayait de plonger ses yeux dans ceux de l'autre, mais il n'y arrivait pas, comme bloqué par cette épaisse couche de glace qui protégeait chacune de ses pupilles. Il n'arrivait pas à lire dans son regard, ni dans ses attitudes, lui d'habitude si prompt à se faire une idée précise de ses interlocuteurs. Le fait d'être aveugle ainsi excitait l'enfant au plus haut point, et il s'enfonça plus en profondeur dans la banquette de velour, sa main traînant toujours sur la table.

    Ludwig ne le vit pas venir. Son souffle plus près de lui, l'éclat furtif d'une canine, sa main sur la cime de son cou tendu, il ne pût s'empêcher de retenir sa respiration quelques secondes. C'était juste tout ce qu'il attendait et l'enfant était comblé. Un sourire plus que satisfait apparut sur son visage. Ce n'était pas qu'il n'avait pas peur. Oh, il avait peur. Simplement, il aimait ça.

    « Peut-être auriez-vous dû. », murmura froidement le vampire.

    - J'ai pour principe de suivre mes envies le plus possible, avait-il à peine murmuré, dans un soupir etouffé par le désir naissant et déjà bien trop présent.

    Il avait baissé les yeux, jolie petite poupée, frissonnant sous les doigts glacés du vampire sur sa joue. Il n'était pas mal à l'aise. Il profitait. N'être qu'une poupée, Ludwig ne demandait que ça. Le bel immortel passa sa main dans sa chevelure, froidement. Ce geste n'avait rien d'attentionné, il avait perdu de cette douceur qui lui était propre, non, ici, ce n'était qu'un geste vide. Un geste qui était là pour combler. Le visage de Ludwig resta impassible alors qu'il releva ses yeux vers l'autre et pendant une seconde ils s'entrecroisèrent.

    « Elle est mieux ainsi. »

    Un petit rire, pas plus remarquable qu'un soupir, s'échappa des lèvres du jeune homme. Il n'avait rien de moqueur. Non, c'était juste un signe d'amusement, puéril petit homme. Il sentait encore sur sa peau brûlante le contact glacé du vampire. Déjà alors il était emprisonné, déjà alors, Ludwig souhaitait plus, sans même s'en rendre compte. L'air absent et vide de l'autre le fascinait. Curiosité malsaine propre aux petits enfants. Le néant a quelque chose de terriblement attirant.
    - Merci, murmura-t-il.

    Il souriait. Regardant les doigts longilignes de la créature s'enrouler autour de son verre, Ludwig s'imagina rapidement sa vie. Il le voyait faire un travail soit très ennuyeux, soit passionnant. Quelque chose qui aurait généré un tel vide de sa part, un tel recul, qui l'entretiendrait. Il le voyait bon amant, mais impitoyablement. Il le voyait comme il les aimait. Le liquide vermeil coula dans la gorge du vampire.
    C'était drôle, comme le danger l'attirait. Il aurait presque eu envie de goûter, lui aussi, dans un désir de conformité soudaine. C'aurait été stupide. L'éphèbe fit la moue pendant quelques secondes. Lire dans ses pensées était chose aisée, alors que son regard s'attardait sur la boisson interdite. Il le savait, et il s'en fichait. Posant un coude sur le rebord de la table, Ludwig plaça sa joue gauche sur sa main, dans une position plus enfantine que séductrice sûrement, ses cheveux balayant le vide et ses longues jambes croisées, il s'adressa à cet être de plus en plus fascinant :
    - Puis-je vous demander votre nom ?

    Sourire poli, syntaxe parfaite. Ludwig aimait respecter certaines règles. Même autour d'une table crasseuse, dans un bar bruyant du guetto des vampires. Emporté dans son élan, l'enfant renchérit, comme s'il était insensible au comportement distant et froid de l'autre :
    - Je suis désolé de vous imposer ainsi ma compagnie, mais je me sentais un peu seul, et vous me semblez à part...

    Le plus admirable dans tout cela, si l'on met à part la capacité de Ludwig à ne pas tenir compte de ce qui l'entoure et même de son interlocuteur lui-même, était sûrement le fait que malgré son excitation et ce sentiment d'exaltation qui s'éveillait en lui, le couturier gardait ce ton calme et frais, uniforme, ses yeux seuls s'animant doucement, rougeoyant d'une envie grandissante.
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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeJeu 16 Avr - 4:48

    Deux ombres dans un bar embrumé. Aussi floues que l’esprit de ses plus fidèles réguliers. Elles vacillaient, quelques lueurs furtives dansant sur leur visage, leurs traits lisses, les gouffres de leurs courbes.
    Les ombres frémissaient, la sienne entre ses doigts. Il en avait capturé une.

    Entre ses mains. Sous son regard, l’emprise du Vampire l’enserrant. L’humain frissonnait, se réjouissait de cette capture dont il était la victime.


    - J'ai pour principe de suivre mes envies le plus possible


    Avait-il murmuré laissant transparaître un émoi qui aurait parut des plus alléchant chez tout autres prédateur qu’Uriel, qui lui, ne faisait que s’en amuser.


    « Etait-ce l’envie de partager cette banquette avec l’inconnu que je suis ou plutôt celle de l’inconnu lui-même ? »


    Le titillant d’avantage, par curiosité.


    - Puis-je vous demander votre nom ?


    D’un geste lent, assez pour que l’on puisse croire qu’il n’avait pas entendu ou qu’il comptait ignorer la requête, il posa son verre veillant, en poussant la base de celui-ci du bout du doigt, à ce que les bords de la table et du pied de sa coupe se rejoignent parfaitement. Il restait impassible.

    Il tendit ensuite son bras vers ce visage orné de joyaux qu’ils soient rouges ou vert, rouge et vert. Le caressant du bout de ses doigts, du bout de ses ongles.
    Il ne le lâcha pas des yeux, les jeux de lumière lui prêtèrent un sourire furtif qui était surement d’avantage plus un rictus.


    « Uriel »


    Dit-il simplement sur un ton d’une délicatesse et d’une limpidité inattendues. Contrastant avec ce geste vif d’un de ses ongles crochus contre la joue de l’enfant qui avait accompagné ce mot. Une légère griffure se dessina. Une goute de sang d’un rouge plus intense encore que celui de sa chevelure, diva de ces nuits, de leurs nuits à tous ici, chaîne qui les unissait parut sur cette scène de blanche pureté qu’était sa joue dans un contraste provocateur et tellement gracieux de couleur.

    Il passa ce même doigt tranchant sur l’égratignure allant du bord de sa joue jusqu’au coin de ses lèvres pour en recueillir l’intensité écarlate avec douceur. Lèvres du jeune homme sur lesquels il s’attarda lorsqu’il porta son doigt ensanglanté du sang d’un autre aux propres siennes, plongeant ses yeux dans les siens lorsqu’il le gouta.


    « Le votre à meilleur gout. »


    Conclu-t-il simplement après avoir jeté un bref regard sur la silhouette que dessinait son verre droit comme un i sur cette table.

    Il ne lui demanda pas à son tour, comme la politesse l’exigeait sans doute, de quelle façon se prénommait-il. Son identité ou ce qu’il était ne représentait aucun intérêt pour le jeune Vampire. Tout ce qui pouvait éveiller en lui l’attrait pour une tierce personne était les sensations, sentiments, émotion que celui-ci ressentait, qu’Uriel lui faisait ressentir et la façon dont il y réagissait. Rien de plus.


    - Je suis désolé de vous imposer ainsi ma compagnie, mais je me sentais un peu seul, et vous me semblez à part...

    Avait-il finit par ajouter en parfait petit lord.


    « Cet endroit est mal choisi pour ce genre de politesse. »


    Trancha-t-il sèchement.
    Il s’exprimait de nouveau froidement, ce qui était la normalité pour lui. Ce ton semblait le rendre plus réel, amplifiant sans doute l’étrangeté, la discordance de ses comportements précédents.

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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeMer 22 Avr - 19:29

    « Etait-ce l’envie de partager cette banquette avec l’inconnu que je suis ou plutôt celle de l’inconnu lui-même ? »

    Il sourit. Cela ne l'étonnait pas. Ou qu'à moitié. Peu importe. Cela faisait tellement longtemps qu'il regardait les infimes lueurs des yeux du vampire que Ludwig en oubliait de respirer.

    - Un peu des deux, sûrement, répondit le jeune homme, ne cherchant aucunement à cacher le désir qui l'animait et avec lequel le vampire jouait savamment, le titillant comme un enfant qui se délecterait du pouvoir qu'il se voyait exercer.

    Le roux suivit de ses grands yeux le manège du vampire. Il n'arrivait pas à le cerner. Il n'arrivait pas réellement à comprendre, à savoir ce qu'il allait faire, ce qu'il voulait, ce qu'il attendait de lui. Ludwig n'était pas patient, mais il attendait. Observant ses mains, rêvant à ce qu'il pourrait devenir si celles-ci l'entouraient. Ses mains étaient belles, pensa l'enfant. Il aimait les mains, il aimait les siennes, pour lui être indispensable, il en prenait grand soin, et il aimait celles des autres, pour le sentiment de renaissance qu'elles lui procuraient quand elles le caressaient. Il n'attendait même plus de réponse à sa question. Il n'y avait plus rien. Juste ce cœur qui bat, là, au creux de sa poitrine, qui bat tellement fort que Ludwig se demandait si c'était bien le sien. Il se noyait dans ce moment. Il se noyait à rêver.
    De nouveau, cette main, sur sa peau ivoire, ces doigts. Cette fois-ci, il ne frissonna pas. Cette fois-ci le couturier ne fit que soutenir le regard noir du vampire. Sans même respirer. Le temps semblait s'étirer alors qu'un sourire furtif apparut sur le visage aiguisé de l'autre. Ce n'était peut-être pas un sourire, Ludwig aimait le croire.

    « Uriel »

    C'était un doux murmure. Un murmure. Ses paupières se fermèrent pendant quelques secondes. « Uriel », répéta l'enfant dans sa tête, plusieurs fois, comme s'il voulait le graver dans son crâne, dans son sein. Il ne sentit pas l'ongle acéré du vampire sur sa joue, il ne ressentit pas la douleur qui accompagnait son geste. Il rouvrit doucement, lentement, ses yeux embués, tous ses gestes étaient lents, comme au ralenti, tous ses gestes comme endoloris, comme sous l'effet de la drogue la plus puissante. Il sentit le sang, couler, le long de sa joue. Il voulut y passer son doigt, il fut trop lent, il regarda l'autre qui déjà portait le liquide vermeil à ses lèvres fines et cruelles, liquide qui lui semblait, à lui, faible humain, déjà tellement beau. Il passa son doigt sur le liquide qui ne s'arrêtait de couler sur sa peau de satin, et le regarda, comme dans un songe, il regarda son sang sur la pulpe rosée de son doigt plein de vie et son regard était vide. Il releva ses yeux vers l'autre quand Uriel caressa furtivement ses lèvres pleines, il entr'ouvrit sa bouche, pris d'un hoquet, il essaya, par réflexe, sans même s'en rendre compte, de happer cet objet, ce petit bout de l'être. Il ne pouvait détacher ses yeux des siens. Spectacle morbide, mais tellement attirant. Uriel jouait le jeu. Et il le jouait merveilleusement bien. Et même s'il ne voulait sûrement que se servir du petit noble, l'utiliser une nuit pour ensuite le jeter, Ludwig se laissait entraîner, plus conscient que n'importe qui. Il n'était pas naïf et savait à quoi s'attendre. Il était juste trop plein de candeur et ne cherchait pas à s'en débarrasser, acceptant ce qui dans ce monde avili était rejeté par tant d'autres. Il ne se laisserait pas faire. Il regarda le vampire goûter sa vie sans ressentir autre chose que son envie dévorante. Ne demandant qu'à mourir lui aussi, si la Mort était aussi belle.

    « Le votre à meilleur gout. »

    Il sourit, d'un petit sourire triste, en guise de réponse. Peut-être, comment pourrait-il le savoir. Peut-être un peu de frustration, face à l'éternité, lui petite poussière synonyme de l'éphémère. Son corps, tendu, ses veines, son coeur, près à éclater. Ludwig s'était pratiquement allongé sur la table, pour être un peu plus près de l'autre, sentir son souffle, son odeur, rêver un peu plus longtemps, rendre ce rêve réel, encore un peu, encore un peu plus. Il ne s'en était même pas rendu compte. Il ne se rendait plus compte de rien, perdant le contrôle de son corps. C'était pathétique. Mais tellement agréable.
    Le noble se reprit. Comme un enfant prit à faire une bêtise, il se réveilla. Un rêve reste éphémère. Et celui-ci ne pouvait partir bien loin. Il bascula ses cheveux qui trainaient sur la table, il se rassit d'une manière plus conventionnelle, sûrement. Il reprenait le contrôle de son corps et il n'en était que plus beau.

    - Je suis désolé de vous imposer ainsi ma compagnie, mais je me sentais un peu seul, et vous me semblez à part...
    « Cet endroit est mal choisi pour ce genre de politesse. »

    Le ton était froid, coupant. Instantané, il semblait vrai. L'autre était-il irrité qu'il ait cassé ce moment ? Ou bien de lui rappeler sa classe sociale et la domination qu'il pourrait exercer sur le vampire. Ludwig sourit, amusé. Comme si c'était cette froideur, ce mystère, plus que toute autre chose, qui le séduisait. C'était faux. Ce qui Ludwig aimait, c'était de voir le vrai dans le faux, c'était de se laisser manipuler pour le plaisir de l'être, c'était de n'être qu'une marionnette les yeux ouverts. A ce moment là, ses yeux verts dans ceux du vampire, il était sûrement heureux. Pour quelqu'un qui ne faisait depuis le début que réajuster les objets à sa proximité pour les aligner de manière perpendiculaire et géométrique, c'était presque drôle, de reprendre le noble sur ses manières trop « aristocratiques » sûrement. Mais ce qui amusait le plus le jeune homme, c'était la différence entre les comportements de son interlocuteur. C'était de découvrir. Il avait toujours eu l'âme d'un grand aventurier.

    - Cependant, vous êtes incroyablement beau.

    Il n'y avait certes aucun rapport. Ludwig avait fait abstraction des propos froids et cassants du vampire. Ne retenir que ce qu'il lui plaisait, oublier ce qui faisait mal. Ou le contraire, souvent le contraire, d'ailleurs. Machinalement, son index caressait le pied du verre d'Uriel. Sans le faire bouger de sa place initiale, respectant ainsi les envies de l'autre. Ses yeux firent quelques longs et nonchalants allers-retours entre le verre rempli de ce liquide vermeil et si plein de lumière et la noirceur des yeux du vampire. Ludwig s'arrêta finalement sur Uriel et se hissa gracieusement jusqu'à lui, avec une rapidité contrastant avec ses gestes précédents, s'arrêta peut-être une seconde pour défier son regard, et en fermant un peu ses yeux, sans en avoir vraiment le temps, déposa ses lèvres sur celles de l'autre. Sans même prendre le temps de savourer réellement, juste le temps de goûter. Il se retira en rouvrant ses yeux, ses longs cils effleurant presque ceux d'Uriel. Si son coeur battait tellement fort, cela ne s'entendait ni ne se voyait. Juste un peu de rose, sur ses joues. Un peu de couleur dans ce paysage qui criait une vie qui ne l'habitait pas. Sans réellement s'éloigner du vampire ou mettre fin à ce moment, il sourit.

    - Vous avez bon goût aussi.

    Juste pour goûter.

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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeDim 24 Mai - 20:08



    - Cependant, vous êtes incroyablement beau.



    Qui de son espèce, ne l’était pas ici. La beauté, y en avait-il encore une lorsque tous la possédée. Gardait-elle le moindre intérêt. Cette beauté, celle sur laquelle tout le monde s’accorde mérite-t-elle ce respect, cette admiration. Ce compliment, puisqu’il s’agissait sans doute de cela ne voulait rien dire, d’autant plus qu’il émanait d’un individu dont la beauté, la sienne, avait plus de signification que de celle à qui il s’adressait.


    A la vu de ses mains, de ses manières il n’y avait aucun doute à se faire sur le fait qu’elle était entretenue, cultivée. Dans quel but ? Celui d’avoir l’audace de s’asseoir au côté d’un inconnu dans un endroit contre-indiqué. Un inconnu dont le désir serait de la détruire lascivement, la déchiqueté brutalement, l’anéantir tout simplement. Même s’il l’ignorait n’était-ce pas ce que ce genre de comportement attendait, mieux valait-il penser ainsi que de songer que c’était sa naïveté, qui était ici stupidité et inconscience, qui l’avait mené en ces lieux. Mieux valait-il, sans doute.


    Le trouble, ou tout au moins une ébauche lié à une certaine crispation, l’ayant un instant envahit, Uriel s’était retrouvé du statut de chasseur à chassé, le jeune d’homme s’était, de lui, délicatement rapproché pour s’emparer de ses lèvres encore légèrement humectées de son propre sang.


    Ses cils lui avaient caressé la joue lui faisant songer à la légèreté des ailes d’un papillon qu’il se délecterait d’arracher. Elle lui parcourut l’échine en un frisson cette vague de fureur qu’il sentit l’étreindre, il la retint pour pouvoir mieux la distiller.



    - Vous avez bon goût aussi.



    La créature se tourna vers l’humain, approcha son visage du sien qu’elle inclina dans sa direction en posant sa main sur sa joue jusqu'à ce qu’elle glisse le long de sa fine mâchoire.


    Il le regarda. Un instant. D’un regard velours dont pourtant, l’instinct de qui que se soit aurait crié de se méfier, sauf sans doute celui de l’individu qui était ainsi toisé.
    Sa seconde main glissa le long de son dos lorsqu’il approcha d’avantage son visage du sien brisant le contact visuel, elle frôla l’étoffe la caressant comme le faisait son souffle froid le long de sa joue rougie, de celle dans laquelle le sang était monté, sur laquelle de belles perles rondes se dessinaient à l’embrassure de la coupure.
    Ses doigts se resserrèrent sur le tissu de son habit finement ajusté à la hauteur de la taille du jeune audacieux dont il sentit la fermeté, dont ses phalanges s’étaient emparées.


    Le frôlant par moment, ses lèvres étaient maintenant à la hauteur de sa gorge, légèrement au dessus de la courbe formée par la naissance de son épaule gracile, retroussées un instant, se furent ses dents qui se saisir de l’onctuosité de sa peau sans pour autant la percée. Ses lèvres se posèrent contre lui. Ses incisives glissèrent le long de l’épiderme pour le laisser s’échapper. Ses lèvres fessant écho à ce doux pincement le caressèrent jusqu'à ce que ferme, il reprenne sa place.


    Son souffle remonta le long de sa nuque pour muer, à la hauteur de son lobe qu’il frôla, en murmure.



    « Je prends. »



    Le ton semblait étrange. Il était ferme à l’instar de l’étreinte de sa poigne contre sa taille et lointain comme paraissait l’être son regard penché mirant ses propres doigts se glisser une nouvelle fois dans le flot de la chevelure rougeoyante.
    Il huma les ondulations sanguines, sa bouche se saisit dans un geste bref de son lobe le serrant d’avantage qu’elle ne l’avait fait précédemment de sa peau blanche.
    Puis, brusquement, il se redressa face à lui, plantant son visage à quelques centimètres de ses traits fins, la dureté de son regard dans la candeur du sien.


    Ses doigts s’étaient détachés de la taille fine du jeune garçon pour fureter légèrement sur l’extérieur de sa cuisse dessinant des formes abstraites du bout de ses ongles. Son autre main se trouvait sur le haut de son front ensevelit sous quelques mèches, elle glissa le long des courbes de son visage jusqu'à son menton qu’il enserra un instant, son pouce se promenant sur la lèvre inférieur de l’inconnu l’entrouvrant, la parcourant.



    « Sans tolérer la réciprocité. »



    L’autre main avait cessé de l’effleurer pour enserrer durement les chairs de la cuisse de l’enfant.
    A ces mots ses phalanges avaient d’avantage glissées capturant entre son pouce et son index sa gorge fragile qu’ils comprimaient ne le quittant pas des yeux.


    Le temps se suspendit. Une des perles se brisa, un fil rouge déviant son regard se dessina le long de sa joue pâle.
    Il le lâcha pour d’avantage se coller contre lui, son torse soulevé d’un souffle régulier contre le sien. De nouveau une main dans son dos, l’autre derrière sa tête, il récolta cet échantillon chaud de vie qu’il lui avait arraché, glissant sa langue dans le creux de ses lèvres dans lequel le sang sucré se déposait.

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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeLun 25 Mai - 19:39

    Le moindre contact le brûlait. Parfois, le contact avec l'autre est quelque chose d'agréable. La main de l'autre sur soi, c'est doux, c'est agréable, cela ne procure qu'un sentiment de protection, qu'un sentiment de bien-être, comme si l'autre, comme si cet étranger ne l'était plus, que sa place était auprès de nous, que l'on s'accordait au point de n'être qu'un. Ludwig n'avait jamais connu ça. Il aimait sentir la dureté de l'autre, il aimait sentir qu'ils n'étaient pas faits pour être un, il aimait que ça brûle, que ça fasse mal. S'accorder, pour ne faire qu'un, à quoi bon ? Si l'on ne peut pas sentir l'autre, sa différence, sa domination, si l'on ne peut sentir sa présence, comme s'il avait été toujours là, quel est l'intérêt ? Cela reviendrait à dire que l'autre pourrait aussi bien ne pas exister. Cela reviendrait à dire que l'on n'existe pas, puisque l'on prend vie uniquement sous le regard des autres. Si personne n'est là pour constater la vie, alors comment être sur qu'elle nous habite ? Ludwig aime vivre, et ne peut la sentir que lorsqu'on le brûle, que lorsque l'on écorche son petit corps soigné et propre. A essayer de le salir, de le souiller, encore et encore, toujours un peu plus. Ils ne comprenaient pas que l'enfant le plus innocent était souvent le plus cruel. Non, personne ne comprenait l'essence du noble dans son entier, et au fond, cela ne lui importait peu.

    Sous les doigts de celui qu'il considérait déjà comme son maître, le noble s'abandonnait. C'était comme prendre vie sous son souffle glacé, c'était naître à nouveau, cette sensation de pouvoir mourir à l'instant. C'était drôle. Il ressentait souvent ce sentiment, ce sentiment d'exaltation suprême, de sortir de soi, lorsqu'il se laissait façonner par ceux dont le regard le dévorait pour son plus grand plaisir. Et pourtant. Pourtant, c'était toujours aussi fort.
    Cependant il y a avait ici une différence. Il y avait toujours cette petite différence qui donnait à Ludwig l'impression toujours de découvrir. Elle tenait sûrement dans son regard, dans le regard de braise glacée du vampire. Ce n'était pas ce regard de prédateur, un peu fou, un peu perdu, rempli de soif insatiable auquel l'enfant était habitué. Celui-ci était doucereux, un regard noir mais dénué de cette animosité que l'on connaissait aux créatures de la nuit. Ludwig ne connaissait pas ce genre de regard. Il était coutumier de la force brute, bestiale, de ces gens qui n'hésitaient pas à montrer leur nature profonde et à le briser, lui, leur jouet, quand l'envie leur en prenait. C'était intriguant, terriblement attirant, ce côté calme et froid, ce regard de velours qui habitait Uriel. C'était tellement plus effrayant.

    Ses lèvres, ses doigts sur son visage, le petit noble avait envie de se laisser fondre. Tout chez le vampire était glacé, tout chez l'humain brûlait et le moindre de leur contact le faisait frissonner de tout son être. Les doigts d'Uriel serrèrent l'habit qui emprisonnait la taille du jeune homme, surpris, il poussa un petit soupir alors que son corps frêle se tendit pour pouvoir respirer encore, et il en oublia même le tissus tellement délicat de sa veste qui ne survivrait pourtant sûrement pas à l'étreinte. Il en oublierait tout, il ne se souciait plus de rien, à respirer sans vraiment l'oser le délicat parfum de la créature tellement désirable. Les canines du vampire sur sa peau, l'humain mit quelques secondes à réellement prendre conscience du danger qu'il prenait à ce moment-là, à son statue de proie, à prendre conscience que cette vie qui criait à l'intérieur de lui risquait de s'éteindre bien vite. C'est à ce moment-là qu'il resserra légèrement son épaule vers l'intérieur et qu'il balança un peu sa tête en arrière, comme une offrande. Parfaitement conscient.

    « Je prends. »

    L'autre ne répondit rien, un demi-sourire apparut sur son visage, le souffle court, il appréciait tout simplement. Son cœur battait un peu plus fort, il était presque fier. C'était un comble, ce noble fier d'avoir été « accepté » par ce vampire, par ce moins que rien, et pourtant. Il résista à l'envie de capturer ces lèvres qui frôlait son lobe, il ne bougeait presque plus, c'est à peine s'il respirait, il n'en avait plus besoin au fond, alors que la main de l'autre, oh sa main sur sa cuisse, comme une caresse.

    « Sans tolérer la réciprocité. »

    Ludwig mit quelques secondes à réellement comprendre le sens de cette phrase, il ne ressentait pas le besoin de répondre, que ça soit pour acquiescer comme pour protester, comme transporté autre part, sous l'effet d'une drogue trop forte. Mais les drogues, Ludwig n'y croyait pas, non, il ne croyait qu'au plaisir de la chair et de l'autre, au jeu de la séduction, celui là même qu'il maniait, au fond, si mal, ne pouvant s'empêcher de toujours, toujours, précipiter les choses. Il grimaça de douleur et de plaisir quand la caresse sur sa cuisse se transforma en étau. C'était tellement, tellement mieux qu'une vulgaire caresse. Les phalanges du vampire enserraient sa gorge et c'est à peine si l'humain respirait. A cet instant, il se sentait tellement bien. Un râle léger s'échappa de ses lèvres entrouvertes où vint se glisser la langue délicieuse de la créature.

    Le jeune homme répondit d'abord doucement, comme endolori, puis avec passion à ce qui était sûrement un baiser, qui y ressemblait tout du moins. Sa respiration était saccadée, contre son torse il sentait avec une puissance dont il se délectait le cœur tellement délicieusement calme du vampire. Ses mains s'agrippaient à ses épaules larges alors que leurs langues dansaient, comme si Ludwig avait peur de sombrer. L'humain s'enflammait et s'amusait d'être le seul à le faire.
    Il passa sa main dans les cheveux d'Uriel et mit fin au baiser, pour reprendre un souffle plus régulier. Ludwig ne voyait pas d'inconvénient à mourir, mais il aurait aimé mourir d'une façon plus spectaculaire tout de même. Pas juste embrassé par un vampire dans un bar malfamé. Il prévoyait mieux. Ses cheveux rouges ruisselaient devant ses yeux baissés, puis il chercha à croiser le regard du vampire de cet air si candide qui lui allait si bien, et quand cela fut fait, un sourire se dessina sur ses lèvres fines et encore humides, alors qu'il se décala un peu, juste un peu, il était encore assez près pour sentir son odeur, son souffle contre lui, mais pas assez pour être encore à sa portée.
    Son sourire se fit peut-être un peu hautain, mais cela n'était pas calculé, alors que l'humain tendit son bras vers le verre abandonné du vampire, et sans plus réfléchir, le porta à ses lèvres. Ce fut l'odeur qui sembla d'abord le gêner, et il sembla prendre conscience du liquide qu'il allait boire, ses yeux émeraudes se posant sur le liquide embrasé comme si pendant quelques secondes, il avait tout oublié, cet endroit comme la race de celui qui était assis à ses côtés.

    Il avait juste envie que cela dure plus longtemps que cela. Ludwig était habitué à être jeté après utilisation, et derrière les apparences, derrière tout cela, il n'aimait pas. Ludwig était un enfant qui croyait au prince charmant, seulement un enfant qui s'était égaré un peu trop loin. Qui s'était écorché et qui y avait pris goût. Il était ce mélange complexe de naïveté suicidaire et d'éveil, de conscience de soi. Il voulait juste essayer d'étirer un peu le temps, quitte à devoir abandonner pendant quelques secondes ce plaisir qu'il trouvait si intense. Quelle importance, s'il pouvait le retrouver après, avec encore plus de puissance. Ludwig n'avait jamais été très doué pour se faire désirer, mais d'un côté, il en avait tellement envie. Et il avait soif.
    Le noble observa pendant quelques secondes le liquide rouge, hésitant. En réalité, il aurait aimé qu'Uriel lui dise si oui ou non, il devait le boire. Il ne demanda pas. Ce n'était pas une question de fierté, bien que l'humain ne l'avait pas abandonnée, c'était juste qu'il avait peur de la réponse. De se voir refuser ce qui l'intriguait tant, ce qui l'intriguait avec la candeur d'un enfant.

    L'humain, comme pour lui-même, murmura, sa gorge brûlante « Quelle importance... » comme pour se convaincre et d'un geste sec et décidé, fit couler dans sa gorge ce liquide destiné aux prédateurs de sa propre race, délaissant alors celui-là même qui le dévorait du regard avec une distance et un calme qui tranchait avec son comportement d'il y a à peine quelques secondes.


[Bon finalement j'ai posté... u_u En plus c'est un peu trop long pour un truc même pas relu -_-]
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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeDim 27 Sep - 21:57

    Après avoir été la cible et le spectateur de cette grotesque parade, d’un humain envers un vampire, qui était par le caprice de la société déjà sien, Uriel assistait dorénavant au retrait du futile enfant. Un simulacre de fuite qui l’appelait sans doute. Il s’imagina un instant la façon dont un de ses congénères était sensé se comporter face à un tel caprice. Un regard narquois, félin et bestial à la fois ne le quittant pas faisant rougir l’enfant impressionnable en quête de sensations fortes, ils auraient sans doute fondu sur lui baisant sa main, léchant peut-être le bout d’un de ses doigts lubriquement, le suçant avec délectation et vulgarité pour les plus audacieux ou plutôt pathétiques de ses individus pour ensuite glisser à son oreille les plus doux, les plus sulfureux des mots. Ou peut-être simplement le prix de leurs faveurs. Leur prix. La probabilité étant presque qu’inéluctable. Sans l’être totalement. Certains plus égocentrique, défaut qui rend idiot, que d’autres s’offriraient gratuitement en ayant la conviction intime qu’eux, batards de l’éternité et de l’indigence, prenaient leur revanche par la domination charnelle, de prendre le dessus sur ces maîtres mortels. Totalement illusoire.


    Uriel ne se prêtaient pas au jeu. Comme les autres il pouvait lui arriver de se vendre mais pas de se promouvoir, on le désirait ou non, il fallait que se soit clair sans fioritures et détours. Pas aujourd'hui. Ces détours, l’enfant ne cessait de les emprunter en jubilant sans doute, s’en émoustillant, cela semblait être le genre de jeu auquel il aimait se livrer, ce qui le menait et justifiait sa présence en cet endroit. Ne faut-il pas avoir tout, être pourri gâté jusqu’au gavage pour espérer à ce point d’être dépossédé, détruit mis en charpie. C’est ce qu’il fallait rechercher pour distinguer Uriel du lot de ses congénères. Il attirait ce genre d’enfant, Ludwig n’était pas le premier, ne serait pas le dernier.


    Il l’observa vider au fond de sa gorge le sang maintenu chaud par l’effervescence des lieux, contenu de son propre verre. Provocation?


    Il cessa de le mirer décollant son dos précédemment appuyé à la banquette dans une position lasse pour se pencher en avant maintenu par ses coudes pointus posés sur la table. Il se mordit brièvement la lèvre inférieure d’une canine y fit glisser sa langue mécaniquement en quête de la saveur de son sang. A l’issue de ce regard hautain il aurait voulu le broyer.


    Il se leva à cette idée, contournant la table en faisant glisser son index le long de la bordure de celle-ci pour le rejoindre. Pour se retrouver face à lui, le dominant de sa hauteur, plongeant son visage dans l’ombre.


    Il lui arracha le verre des mains le broyant de sa poigne. Geste qui resta muet dans la cacophonie environnante.


    Il aurait pu écraser ses morceaux de verres logés dans son point contre sa face, il lui suffisait de déplier ses doigts, ce visage si doux et lisse. Oh oui tellement lisse, celui qu’il avait caressé de la pulpe de ses doigts, de ses lèvres. Crevant ses yeux dont l’iris, il aimait se l’imaginer à cet instant coulerait noir sur ce terrain vague de chairs déchiquetées autre fois joue satiné se mêlant au sang bouillant coulant abondamment dont il s’empresserait, comme l’animal qu’il était de lécher, enserrant ce qui ne serait plus qu’une parodie informe et répugnante d'humain et cependant toujours moins rebus que lui vampire, s’en délectant d’avantage. D’écraser ensuite sa paume contre ses pommettes, sa bouche, l’élargissant ou la déformant seulement. Le moindre de ses traits rendu grotesque, d’une irrégularité encore plus attirante pour l’œil qu’une quelconque beauté. Une laideur boursoufflée, moite, celle qui serait la sienne attirait bien plus les regards que ne peut qu’espérer et rechercher sa fadasse beauté présence. Ce qui pour l’enfant ne serait qu’anéantissant. Cet être pour qui la beauté semble être tout et qui réciproquement n’est que ça. Il pouvait détruire ce qu’il était d’un désir. Il ne le fit pas. Ce glorieux avenir il le réservait à l’être aimé.


    Uriel laissa le verre tomber au sol, à leurs pieds.
    Lui n’était rien. Le vampire était encore moins que ça.
    Quelques fragments restèrent dans sa main.

    Il avait soif.


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MessageSujet: Re: Princes de rien. [Ludwig]   Princes de rien. [Ludwig] Icon_minitimeDim 18 Oct - 19:40

    Le liquide écarlate coula dans sa gorge. Chaud, collant, visqueux. Goût de fer et saveur de cendres. C'était à la fois étrange et repoussant. Attirant parce qu'interdit, parce que lointain.
    Ludwig avait toujours été attiré par cette belle couleur, ses yeux presque verts se noyaient dans la robe épaisse et voluptueuse du sang qu'il tenait entre ses mains. On lui avait parfois dit que ses cheveux étaient la couleur du sang, la couleur du diable. A côté de ça, ils paraissaient bien ternes. Le noble était à la fois dégouté et excité par son propre geste, comme un enfant qui savait qu'il venait de faire une bêtise, une aberration, quelque chose, d'impardonnable.
    Mais une aberration, Ludwig en était déjà une, et il n'avait jamais cherché à être pardonné.

    Il n'avait pas vu qu'il s'était avancé vers lui, ce n'était pas comme si l'ombre que sa présence provoquait aurait pu faire réagir le noble, puisque cet endroit était déjà si sombre que cela ne changeait rien. Pourtant, le jeune homme leva ses yeux vers le vampire, la bouche légèrement entr'ouverte, un peu de sang commençait à sécher sur ses lèvres fines. Il ne l'avait pas entendu, ni réellement vu non, il avait l'impression de l'avoir senti. Comme s'il le comprenait, comme s'il partageait quelque chose, avec le vampire.
    Et même si ce n'était évidemment pas le cas, Ludwig y croyait avec toute l'innocence de sa petite âme infantile.

    « Tu ne grandiras jamais » lui avait un jour dit son père.
    Il ne savait pas alors combien il avait raison. Surtout sachant que grandir voulait dire, prendre ses responsabilités, oublier ses caprices, sa vie de bohème, se marier. Il pouvait toujours crever.
    Ludwig avait tellement envie de s'abandonner à Uriel, comme une promesse, se donner entièrement, ne plus être maitre de son corps, ne plus être maitre de rien, il avait tellement envie, d'abandonner son reflet et lui-même, de ne plus être sinon une marionnette entre ses doigts. Qu'ils soient les siens ou ceux d'un autre, peu importe ! Que Ludwig soit considéré comme un esclave, peu importe. Tout ça n'a pas d'importance, il voulait juste, tellement, tellement, ne plus exister par lui-même sinon exister uniquement par unisson avec un autre, autre qui serait synonyme de lui, il aurait aimé ne plus exister en dehors d'une seule personne, l'aimer tellement que de mourir sans elle, oh il voulait tellement, et il attendait là, il attendait regardant cet être fascinant plonger ses yeux de cendres dans les siens, il aimait tellement ce qu'il y lisait, oh comme il voulait lui appartenir, il avait l'impression de brûler d'excitation et d'impatience, si seulement l'autre pouvait désirer cela aussi, si seulement.

    Il le regarda, au bout de ses doigts de fées si fins tournoyer en silence le doux liquide de sang dans sa prison de verre. Il le regardait et c'est comme si l'autre ne le voyait pas. Ludwig n'avait d'ailleurs pas l'impression que l'autre l'aie réellement regardé, témoigné un intérêt, celui qui chassait l'autre depuis le début de cette rencontre c'était plus le noble que le vampire en réalité.
    D'un geste brusque l'être aux cheveux noirs empoigna le verre qui trainait aux bouts des doigts du gamin aux cheveux sang et le brisa en mille morceau. Les yeux fixés sur les vestiges de ce qu'il avait touché il y a à peine quelques secondes Ludwig souriait, regardant le sang qui coulait le long des doigts nerveux et vifs du vampire, ce sang qui aurait pu être le sien. La soudaine animosité de l'être menaçant qui lui faisait face, Ludwig ça le faisait gémir d'excitation.
    Il souriait et crevait d'envie.
    Cette envie qu'il n'arrivait pas à analyser, sentiment futile au milieux de tant d'autres, cette envie qu'il ne voulait pas comprendre de peur d'en voir la superficialité.

    Il suivit du regard le verre qui lentement alla s'effondrer sur le sol, le vampire restait là, tendu, stable, si calme que cela semblait irréel. Mais il n'avait rien de calme non, Ludwig avait l'impression que cette chose en face de lui, si grande, si belle, belle d'une beauté agressive et pourrie, souillée, noire, une beauté finalement inexistante oui Uriel était moche mais c'était ça qui le rendait si particulier, qui donnait à la petite marionnette qu'était Ludwig Eva von Tilzer d'empoigner sa vie histoire de pouvoir lui dire « Je suis à toi. ».
    Prendre sa vie en main pour mieux l'abandonner.

    Le noble se leva, le vampire était là, à quelques pas de lui, ses longs cheveux pourpres aux ondulations si fines volèrent après lui. Il hésita, en réalité, il ne savait pas comment réagir, il avait un peu l'impression que s'il le touchait, l'autre allait comme, lui sauter à la gorge, déchirer sa chair, dévorer son sang, détruire son cœur.
    Mais après tout ça, c'était ce qu'il avait toujours voulu non ?
    Un pas. Seulement quelques gestes et le voilà, il était face à lui, si proche qu'il sentait de nouveau, son souffle. Cette fois-ci il avait comme l'impression que c'était à lui d'agir. Faire durer ou bien ? Sous ses chaussures de daim, il sentait le verre qui roulait et cherchait à pénétrer son corps. Il passa une main sur la joue de l'autre, il lui sembla, peut-être qu'il frissonna, mais de toute façon Ludwig ne pouvait en être sur, il n'était pas franchement le genre d'enfant à être attentif aux autres non tout ce qui importait, c'était lui, lui, lui.
    - Vous n'avez pas l'air dans votre assiette, Chéri.

    Sa main sur la peau trop froide de l'être éternel, il lâcha son regard pour regarder quelques secondes les alentours, les gens, les Autres qu'il détestait, qu'il méprisait, qui étaient bien trop présents. Ils existaient et c'était déjà trop.
    D'un geste brusque l'enfant aux yeux de vert reprit sa main et la glissa avec rapidité dans sa poche, et glissa à l'oreille du vampire.
    - Peut-être que nous pourrions sortir un peu.

    Sans aucun sous entendu, évidemment.
    L'innocence se lisait tellement facilement dans les yeux du jeune noble, c'en était presque outrageant.
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