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 Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.

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MessageSujet: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitimeDim 8 Mar - 19:55

« DEMAIN JE M'EN IRAIS PEUT-ÊTRE, SI TU VIENS AVEC MOI... »


  • BELOVED IDENTITY ; DOESN’T EXIST ANYMORE.
    • Nom : Von Tilzer
    • Prénoms : Ludwig Eve
    • Titre/Rang : Marquis
    • Âge : 19
    • Date de naissance : 24 Mars 1868

TELL ME A STORY, PLEASE
  • Nationalité : Germano-anglaise
  • Famille :
    Anton Wilhelm Florentin Freiherr (Baron) von Tilzer (1838 – ?)
    « EVEN IF I USED TO WALK ALONE. »

    Anton naquit à Berlin, capitale du Royaume de Prusse, le 28 Juillet de l'année 1838. Cinquième enfant d'une famille de noble diplomate prussien, le jeune homme était néanmoins destiné à un grand avenir, au vu de son esprit et de sa grâce naturelle. Dès son plus jeune âge, il fut initié à la musique, à la danse, aux sciences et aux langues à la cour de l'empereur de Prusse. Le 4 avril 1865, quand la grande ville de Londres fut réouverte sur le monde, le jeune homme était alors âgé de 27 ans, brillant diplomé pleins d'avenir. Il était désigné comme le parfait ambassadeur, et parti donc quelque mois plus tard représenter son cher pays auprès de la reine d'Angleterre.

    Là, il établit sa nouvelle vie, gardant des liens étroits avec sa famille restée au pays. Il se maria un an plus tard avec Eva Allen Turner, jeune londonienne issue d'une famille bourgeoise oeuvrant dans la confection. Ensemble, ils eurent deux fils et une vie maritale bien fade. A sa mort, l'homme choisit de ne pas sa remarier, vivant une vie libertine et superficielle. Ce n'est aujourd'hui qu'un vieillard fatigué.


    Dame Eva Allen von Tilzer, anciennement Turner (1844 – 1878)
    « SI LA GRÂCE AVAIT UN NOM, IL PORTERAIT LE TIEN. »

    Eva Allen naquit dans une famille bourgeoise des beaux quartiers de Londres en avril 1844 et ne manqua jamais de rien. Elle fut élevée du mieux que le permettait son époque, dotée de toutes les qualités pour devenir une parfaite épouse, que ce soit par son physique délicieux ou bien par son esprit et son sens de la conversation. D'une santé fragile cependant, elle ne sortait ni ne jouait beaucoup et sa peau avait pris ce teint maladif tant apprécié à l'époque. Elle se maria donc le 5 mai 1866 avec le nouvel ambassadeur nommé à la cour. Ensemble, ils eurent deux fils. Eva Allen mourut en couche en hiver 1878. L'enfant n'a pas survécu et mourut quelques jours plus tard.


    Harry von Tilzer (1866 - ?)
    « J'AURAIS TON ÂME À TEMPS. »

    Harry est le premier fils de l'union de Dame Eva et Freiherr von Tilzel. né le 8 février 1866. Garçon turbulent, il fut – et est toujours – adulé par son père qui se retrouvait dans l'entrain de son enfant, son vrai petit homme. L'enfant avait toujours rêvé d'avoir une petite soeur et ne porta d'abord aucun intérêt à Ludwig, ce petit frère qui n'avait rien d'un garçon, mais qui n'était pas vraiment une fille pour autant. Cependant, quand il vit sa si jeune petite soeur mourir peu après sa mère, Harry prit soudain conscience de la présence de son frère, et jeta son dévolu sur lui, le nommant sa victime officielle. Son enfance et son adolescence furent dictés par la haine qu'il nourrissait contre son frère, et le dégoût que celui-ci lui inspirait – un homme qui aime les hommes, quelle horreur.

    Aujourd'hui, ils ne se voient que très rarement. Si Harry haïssait son frère enfant, ce n'est plus réellement le cas à présent. Il ne le comprend pas et ne cherche pas réellement à le comprendre.


  • Histoire :
    « QU'UN JOUR, ON S'EST AIMÉS. »


    - Mère, mère, regardez !

    La jeune femme au doux visage se tourna vers l'enfant. Il lui tendait, un grand sourire aux lèvres, ce qui le rendait si fier.

    Avec ces gestes si pleins de grâce et de légèreté que le petit admirait tant, elle balaya du revers de sa main aux ongles forts de magnifiques reflets une mèche qui s'était glissée, coquine, devant ses yeux d'un vert émeraude captivant. Puis, souriant à son fils adoré, elle empoigna délicatement le bout de tissus et observa à la lumière du soleil la broderie du jeune garçon. Il jubilait à ses côtés, ses grands yeux d'un vert éteint la dévorant en silence. Après quelques longues secondes, la femme sourit à l'enfant, et sa voix tellement douce, comme un murmure, fut emporté par le vent :

    - C'est un beau travail que vous avez fait là, Ludwig. J'aime beaucoup vos couleurs
    - Merci, mère !

    De ses petits bras dodus, il entoura la taille de la femme, qui, d'abord surprise, caressa doucement les cheveux pourpre de l'enfant. Ils restèrent longtemps ainsi, sans rien dire, à écouter le silence s'installer, à regarder la nuit tomber, sans rien dire, sans rien faire, juste deux grains de sables, et sa main dans ses cheveux, il aurait aimé que cela dure éternellement.

    « UN PETIT BOUT D'AMERTUME. »


    « Les Autres m'entourent et me regardent. Les Autres sont immuables et leur présence indispensable au déroulement de ce monde. Les Autres sont pathétiques, tristes, heureux, intéressants, les Autres ont l'avantage du nombre. Les Autres gagneront toujours. »


    Pour une raison qui m'échappait à l'époque, mon père ne m'aimait pas. Je l'avais toujours ressentit. Cette animosité qui se dégageait de lui, ce dégoût que je lui inspirais malgré moi.

    A présent, je peux imaginer aisément ce qu'il pensait. Il n'a jamais supporté ma féminité, mon côté androgyne, trop exacerbé. « C'est à cause de toi s'il est ainsi », l'avais-je entendu dire un jour à Mère. Je pensais que j'étais malade. Profondément malade. J'en étais désolé, bien que je n'y pouvais rien. J'ai essayé, pour lui, de changer. J'essayais d'avoir son approbation, de déceler dans ses yeux une quelconque trace d'amour, de fierté. En vain.
    Mon enfance prit fin le 5 décembre 1878. Ce jour là, ce jour où elle s'est éteinte, mon enfance s'est envolée avec elle. Je me souviendrai toujours, qu'elle m'a appelé, oui, dans son délire, Eva appela mon prénom, elle le murmura, à maintes reprises, elle soupirait « Ludwig, Ludwig ». Mon prénom ne m'a jamais parut aussi beau que susurré par ses lèvres fines, les plus douces, les plus aimantes qu'il soit. J'avais l'oreille rouge, à force de la coller contre la porte râpeuse. Je voulais aller la voir, je voulais, je m'en souviens alors, je voulais la serrer contre moi. L'entendre une dernière fois me dire qu'elle m'aimait, entendre pour la dernière fois son murmure d'amour, poussé par mon égoïsme d'enfant.

    On ne m'a pas laissé la voir alors, on me retenait. Je dis « on », parce que je ne me souviens plus à qui appartenaient ces bras qui me retenaient, qui serraient ma taille de jeune fille, alors que derrière la porte mourrait ma mère.
    L'enfant qui me prit Eva mourut peu après elle dans ma plus grande indifférence. C'était la première fois que je voyais mon frère pleurer, lui qui avait tant rêvé à cette petite sœur. Il n'avait pas pleuré quand Mère s'était envolée. Père non plus. Je me sentais tellement seul alors, comme si ma vie m'avait quitté, comme si mon corps n'était plus qu'une enveloppe inerte, d'un trop plein de sentiments dévastateurs et inexistants. Plein d'un vide déstructeur.

    Et puis peu à peu, je me suis remis. Les enfants sont forts, plus forts que les adultes. Ou peut-être suis-je quelqu'un de fort, tout simplement. Peu importe combien de fois l'on m'a abandonné, j'ai toujours su me relever. Cette fois-ci fut la première. J'avais dix ans alors, et le monde s'ouvrait à moi, plein de ses promesses.

    « ET CONSTRUIRE UN EMPIRE JUSTE POUR TON SOURIRE. »

    Au catéchisme, j'écoutais ce vieux prêtre tout dégoulinant de partout me dire qu'il fallait respecter les dix commandements. Me dire qu'il fallait aimer mon père.
    Ce n'était pas que j'étais de mauvaise foi, non, j'étais un enfant plutôt intelligent, qui se donnait du mal. La famille est toujours resté, cependant, un concept qui m'échappait. Pourquoi aimer son père, son frère, alors qu'eux même ne m'aimaient pas ? Pourquoi porter de l'attention à ceux qui ne m'en portaient pas ? L'on me disait alors qu'ils devaient m'aimer car c'était leur devoir. Et que le mien était de les aimer en retour. Moi, je pensais à ma mère, avec qui rien n'avait jamais l'air d'un devoir, avec qui tout semblait juste naturel, beau, évident. L'amour qu'elle me portait me berçait, me faisait sourire, me tenait chaud les froides nuits d'hiver. Ça n'était pas ce genre d'amour là, avec eux. Peut-être alors que l'amour que j'avais avec Mère était une exception, et que l'amour n'était en fait que cette chose froide et hypocrite, que ces sourires échangés tendus, ces larmes étouffés, peut-être qu'en fait l'amour, ça n'avait rien de beau.

    Quand j'ai un jour dit au vieux prêtre tout dégoulinant que je me sentais seul depuis la mort de Mère, je me souviens parfaitement de sa réponse d'alors. « Mon fils, tu n'as pas à te sentir seul. Ta mère a été accueillie chez l'Éternel. Elle te regarde et t'aime de là-haut, attendant ta venue aux côtés de Notre Seigneur Jesus Christ. »

    C'est à ce moment-là je crois, que je me suis posé des questions sur la religion. Si Mère m'aimait de là-haut, pourquoi ne sentais-je plus son amour ? Si elle me regardait de là-haut, pourquoi ne sentais-je plus ses yeux d'émeraudes posés sur moi ? Je regardais le ciel et essayait de m'y imaginer ma mère, à côté de ce monsieur avec une grande barbe. Et tout ce que j'arrivais à penser alors, c'était que Mère méritait quelqu'un de plus beau, tout de même.

    « MAIS NON C'EST PAS DU VIN, OUI MON ANGE, C'EST DU SANG. »

    Après la disparition d'Eva Allen, la présence d'Harry à mes côtés devint réellement insupportable. Je crois que c'est à partir de ce moment qu'il cessa de m'ignorer et décida de jeter sur moi son trop plein de haine. Il faut dire, soyons franc, que j'étais la victime parfaite. Chétif, paraissant plus 8 ans que 10, il n'était pas dur de me faire mal. Je passais plus de temps à coudre, mettant en œuvre ce que m'avait appris ma chère mère, qu'à courir dehors, escalader, découvrir. Je vivais dans une cage dorée et cette situation me plaisait. Harry ne l'entendait pas ainsi.
    Il était en quelque sorte mon contraire parfait. Bagarreur, d'une nature sanguine et nerveuse, il rendait Père tellement fier. C'était le digne fils, le premier, le fort, le beau, le brillant Harry. Je n'étais que son ombre, celui que l'on cache, celui trop féminin, celui trop maladroit. Je ne me souviens jamais avoir complexé pourtant. Non, on ne peut pas dire que je complexais de ce frère que je n'aimais pas. Il me semblait un rustre sans esprit, ce genre de gamins stupides qui passent des heures à écraser des fourmis en sautant à deux pieds, exultant d'une stupidité sans nom. Tout ce qu'il faisait me paraissait imbécile et dénué d'intérêt. Je le méprisais plus que n'importe quel autre être humain.

    Je ne pourrais dire combien de blessures il m'infligea, combien de fois il m'enferma dans une de ces pièces sans lumière, combien de fois je restais impassible à le regarder rire du sang qui coulait sur mes joues. Je refusais de réagir, je refusais de lui donner ce plaisir. Je ne me souviens pas l'avoir haï, avoir eu ce sentiment de rage bouillonnant naissant dans ma poitrine. Je sentais sa haine, contre ma peau, et ça me faisait frissonner de plaisir. Au fil des jours, je me mis à apprécier, à me délecter de cette douleur synonyme d'amour, à cette seule forme d'attention devenue assez forte pour me satisfaire. Je prenais un malin plaisir à le taquiner, à titiller sa haine, à jouer avec son désir de destruction, j'alimentais le feu pour le plaisir de brûler mes ailes.

    Ce fut en quelque sorte mon premier amour.

    « MON AMOUR, TU SERAS MA TOMBE. »

    Jonglant entre l'indifférence de ma figure paternelle et la rage de mon frère, je ne ressemblais plus vraiment aux garçons de mon âge.

    Sûrement avais-je toujours été différent d'eux. Je crois que j'ai toujours su, au fond de moi, qu'il y avait cette petite chose qui me différenciait des Autres. Mon père disait que ma différence résidait dans mon caractère trop calme. J'ai alors essayé d'être vivant, j'ai ri plus souvent, j'ai imité ceux qui semblaient cracher leur vie à la face du monde. Mon frère disait que c'était parce que j'étais une fille. J'ai arrêté de coudre, j'ai renié ma mère. Mais rien ne changeait. Cette différence était toujours là, toujours aussi palpable. Je n'étais pas une fille et pourtant j'aimais les garçons. Cette vérité m'apparut vers ma douzième année. Je ne crois pas avoir besoin de donner de détails. J'avais toujours trouvé ça étrange, d'aimer les femmes. J'avais toujours trouvé ça étrange, de pouvoir aimer une femme autrement que la façon dont j'avais aimé Mère. Les femmes étaient des mères pour moi. J'aimais les garçons et mon frère me traitait de fille alors que mon père dénonçait mon androgénie, et je me croyais par moment atteint d'une maladie du démon.

    À ma treizième année, je repris la couture, en cachette.
    À mes quatorze ans, je retrouvais la vie, dans ses bras.

    « ET M'EXPLOSER LE COEUR. »



Dernière édition par Ludwig E. von Tilzer le Lun 9 Mar - 0:27, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitimeDim 8 Mar - 20:11

    Je crois qu'au fond Harry a toujours su. Il avait été dégouté. Oui, je me souviendrais toujours de cette lueur de profonde répulsion qui naquit alors dans ses yeux et jamais plus ne les quitta quand ils se posèrent à nouveau sur moi. Je me souviens encore de ses mots, étouffés, lâchés dans un soupir d'effroi, alors que je rentrais au petit matin, alors que pour la première fois j'avais fait l'amour, je me souviens encore de ses mots susurrés entre deux battements. « Toi... Tu... ». Et puis le moment où la vérité n'était plus possible à nier. Je n'explique toujours pas pourquoi ce soir là, il la découvrit alors que rien pourtant ne semblait la montrer du doigt. Sûrement l'avait-il toujours su, sans oser la regarder. « Tu me dégoutes », avait-il lâché. Il était troublé. C'en était presque drôle. Je l'avais alors regarder sortir, me laissant seul dans le hall. Il m'avait attendu, toute la nuit sûrement, assis sur ce fauteuil, fixant la porte. Pour être sur.
    En enlevant mon large manteau, je jetais un regard à mon corps élancé dans le miroir. Je n'avais plus rien alors de ce gamin chétif que j'avais été. Mes cheveux pourpres me tombaient devant les yeux, l'enfance se lisait encore dans mes yeux, mais avait définitivement quitté ce corps dont je percevais l'érotisme, ce corps que je me mettais à aimer.
    « Moi, je m'aime bien. », avais-je alors murmuré, pour moi-même. On se réconforte comme on peut.

    « MAIS QUI NOUS SAUVERA ? »

    La situation n'alla évidemment pas en s'arrangeant. Maintenant que la pierre était lancé, elle ne pouvait que continuer à dévaler la colline. J'avais découvert l'amour et enchainant amant sur amant, ne cherchait plus à cacher ma vraie nature. Harry ne pouvait plus me regarder, mon père lui ne l'avait jamais fait. Le crucifix au dessus de mon lit m'empêchait de dormir. À l'aube de ma quinzième année, je le remplaçais par une brodure de ma mère, celle que j'aimais le plus enfant, celle-là aux couleurs chatoyantes de l'enfance.
    Je tombais amoureux de mes bourreaux, sans exception. C'est sûrement pour ça qu'envers et contre tout, j'ai toujours recherché, inlassablement, l'attention de Père, celle d'Harry. Pour cela que jamais je n'ai réussi à haïr ce frère qui lui ne s'en privait pas. Je souffrais dans toutes mes relations. Sans cette douleur, je ne me sentais pas vivant.

    Je rencontrai Luke pour la première fois le soir de mes seize ans. La réception organisée par Père ne semblait ne jamais avoir de fin, et je m'étais éclipsé discrètement. Je descendais dans ce bar du petit Londres, celui dans lequel je n'avais pas le droit de me rendre, celui crasseux et pauvre que l'on se doit d'ignorer. Luke m'attira tout de suite, petite teigne des bas fonds. Moi qui n'étais habitué qu'au raffinement et aux manières distingués, lui et son langage ordurier, il me semblait tellement beau. Le moins qu'on puisse dire était que ça n'était pas réciproque.
    Je me souviens encore de la douleur qui traversa ma mâchoire quand son poing la percuta avec rage.
    « Sale noble », m'avait-il lancé.
    Je ne me souviens pas m'être énervé. D'un côté, je me demande si je me suis déjà réellement énervé, une fois dans ma vie. Je n'avais pas vraiment étalé ma richesse, pourtant. Ou plutôt, pas à mon souvenir. Je ne me souviens pas non plus comment j'ai atterri dans le lit de Luke. Pour être franc, je crois que j'avais un peu trop bu.

    Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je n'ai jamais couché avec Luke. Ce n'était pas l'envie qui manquait, ce n'était pas non plus qu'il n'aimait pas les hommes, non, je ne crois pas. J'avais seize ans, il en avait le double, et je n'étais pour lui qu'un gamin, un noble tombé de sa couche un peu trop tôt. Il n'avait pas si tort.
    Je tombais amoureux de lui tout de suite. Je me rendais dans cette auberge malfamée, l'attendant, et nous nous voyions assez régulièrement. Je ne savais rien de Luke, que cela soit son âge ou sa manière de vivre, je ne savais que son prénom, et encore, je le soupçonnais de n'être qu'un pseudonyme. Ce mystère qui l'entourait, le peu d'attention qu'il me portait, tout cela ne faisait qu'attiser mon désir. Il ne buvait avec moi que parce que je l'invitais, m'avait-il dit. Je n'y croyais pas trop, éternel optimiste que j'étais. Un soir, il me proposa d'aller marcher.

    - Dis moi, Ludwig.
    - Oui ?
    - Tu es amoureux de moi.
    Ça n'était pas vraiment une question.
    - Évidemment, avais-je sourit.
    Nous nous connaissions depuis deux mois alors, et déjà il connaissait tout de moi.
    - J'aurais un service à te demander.
    - Je t'écoute ?
    - Tu as un beau corps.
    - Tu veux vérifier ?
    Je l'avais dit en riant, tout en sentant mon cœur s'accélérer, sans réellement y croire pour autant. Il balaya ma silhouette de son regard impitoyable, et plongea ses yeux profondément noir dans les miens en souriant.
    - J'aimerais te tatouer.
    - ... Me quoi ?

    « LE MAL EXISTE ENTRE TES LÈVRES. »

    Je ne savais pas alors que ce serait la dernière fois que je le verrais. Il m'avait expliqué, tout en m'amenant vers ce qu'il appelait fièrement son « atelier », ce qu'était l'art du tatouage. Il me racontait, les yeux brillants, que cela venait d'une île lointaine dont il ne se souvenait plus le nom. C'était interdit par l'Église, par toutes sortes d'organisations, en fait. J'avais accepté sans hésiter, ne tenant pas compte de la douleur ou des risques que j'encourais. J'avais l'impression de connaître enfin Luke, alors que je le voyais vivre et aimer pour la première fois, emporté par son amour de l'art du tatouage. Au moment où je passais avec lui la porte de cette masure crasseuse, j'étais heureux.
    Il m'ordonna d'enlever ma chemise, et de m'allonger sur le ventre. Je n'avais pas peur. Je ne me souviens pas avoir pleurer quand l'aiguille perça mon épiderme. Cela dura longtemps, mais ça me sembla passer en une seconde. Son souffle sur ma peau, la pointe glacée de l'instrument contre ma colonne vertébrale, l'encre se mélangeant au sang qui coulait chaudement le long de mon dos, il gravait sur mon corps la marque qu'il laissait dans mon coeur, pour mon plus grand plaisir.
    J'essayais, en vain, de suivre le mouvement de son aiguille sur mon corps, de comprendre ce qu'il tatouait sur mon échine. Peu à peu, j'abandonnais, me laissant bercer par le jour qui se levait.

    - Que m'as tu ... tatoué ? Demandais-je en hésitant sur le terme du « tatoué ».
    Il me sourit, et continua à nettoyer ses instruments avec application. J'attendais, sentant la fatigue commencer à peser sur mes paupières humides, habitué à être ignoré par le jeune londonien. Au bout de quelques minutes cependant, il m'ordonna de me lever et me montra son œuvre avec un miroir.
    Sous ses doigts de fée, j'étais devenu un ange.
    Il me prodigua de nombreux conseils, des onguents pour prendre soin de mes ailes. Il entoura mon dos d'un bandage serré, m'ordonnant de le changer tous les deux jours. Il déposa un baiser sur ma joue. Je le pris pour un au-revoir. Une promesse d'une vraie relation. C'était un adieu.

    « IL N'AVAIT PAS IDEE, ON DIRAIT L'INSOUCIANCE. »

    Je mis du temps à me remettre de Luke. Et puis, peu à peu, je ne pensais plus à ses yeux quand je voyais la nuit, je ne le reconnaissais plus dans chaque visage que je croisais. Peu à peu, je l'oubliais. J'eus de nouveaux amants, divers et variés, je ne faisais que ça d'ailleurs, je noyais mon chagrin dans leurs corps, sans même me soucier de leur nom, sans me soucier de rien, je noyais mon chagrin dans leur cris étouffés.

    L'idée me vint tout naturellement, à mes dix-sept.
    « Père, lui avais-je dis, et quand il tourna sa tête fatiguée vers moi, je vis la surprise dans ses yeux de me voir ainsi présenté devant lui, J'ai entendu dire que mon oncle n'avait plus personne pour l'aider à la boutique. Depuis la réouverture de Londres, nous bénéficions à nouveau de toutes sortes de tissus précieux venant des Indes ou autres pays exotiques et il serait bête de perdre la fabrique familiale. Vous n'êtes pas sans ignorer que la couture et la création est une de mes passions héritées de Mère. Je pensais pouvoir aider mon oncle et créer à ma guise à ses côtés. »

    Je me souviens encore de l'étonnement grandissant, puis de l'effroi dans ses yeux, à mesure que je parlais. J'avais déjà préparé dans ma tête tout son discours. Qu'un von Tilzer ne devient pas vulgaire « styliste ». Que ça n'était pas le métier d'un homme. Que je n'étais pas digne d'être son fils.
    Il n'en fit rien. Il me laissa partir, sans un mot. Il se débarrassait de son fils, enfin... J'avais dix-sept ans, et la seule personne à qui j'allais manquer, c'était moi. Je n'emportais de cette période de ma vie que la broderie accrochée au dessus de mon lit.

    « ET PUIS Y'A CE GAMIN QU'A LE SOURIRE AUX LEVRES... »



Dernière édition par Ludwig E. von Tilzer le Dim 8 Mar - 21:46, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitimeDim 8 Mar - 20:16

WHAT KIND OF BEAUTIFUL CREATURE ARE YOU ?
  • Apparence Physique :

    « AVEC SES GRANDS YEUX, LUDWIG REGARDE LA VIE. »

    Tout le monde le regardait, et la jeune femme ne faisait pas exception. Ses grands yeux d'un gris clair aux reflets d'émeraudes l'attiraient comme la repoussaient en même temps. Ils auraient pu être beaux, ces yeux, s'ils avaient eu un éclat, quelque chose qui les auraient fait briller, ce petit quelque chose en plus, qui donne une impression de vie. Ludwig ne vit pas, Ludwig aspire la vie des autres, et ses yeux magnifiques ne sont finalement qu'un trou noir, aux reflets captivants, délicieux. Effrayants de vide.
    D'un geste, le jeune homme dégagea une mèche rousse de son front, et la jeune femme observa plus attentivement sa longue chevelure. Légèrement ondulés, ses longs cheveux pourpres cascadaient le long des fines épaules du jeune homme, des mèches rebelles venant parfois se placer devant son beau visage. Oui, il était aisé de dire que ce jeune homme était beau. Ce n'était pas ce genre de beauté passe-partout sur laquelle tout le monde s'accordait, non, c'était autre chose. Si les traits de son visage étaient certes égaux et fins, si son nez semblait avoir une ligne parfaite, si le contour de ses lèvres fines était bien agréable à regarder, la beauté de l'éphèbe tenait aussi à cette force, cette aura qui se dégageait de ce corps lascivement appuyé contre ce mur, ce charisme indéniable teinté d'un « je-m'en-foutisme » tellement flagrant que c'en était presque vexant.

    Son regard resté jusqu'alors comme hypnotisé par la fumée qui stagnait dans la fumerie balaya lentement la pièce, sans réellement s'attarder. Ses deux iris presque transparents se posèrent sur elle, avec une flegme désespérante. Il semblait la regarder, mais il ne la voyait pas. L'observatrice anonyme le ressentait d'une certaine manière, et elle se sentait mal à l'aise. Finalement, il sourit, un petit sourire en coin, et abandonna son observation, comme si ça n'en valait pas la peine.

    Oui, pensa la jeune femme, il y avait quelque chose de vexant chez ce jeune homme. Elle-même se savait belle, on lui avait dit, maintes et maintes fois, que ses yeux de ce bleu si pur étaient délicieux, que ses courbes généreuses en ravissaient plus d'un. Cependant, il y avait quelque chose qui différait entre elle et lui. Ce petit quelque chose qui fait qu'il était pratiquement impossible de détacher son regard du jeune homme une fois qu'il vous a capturé, et une fois ce contact fini, en redemander. Grimaçante, la jeune femme ne put s'empêcher, cependant, de continuer son observation.
    Adossé contre le mur, il paraissait d'autant plus grand qu'autour de lui les corps allongés ne semblaient que des ombres enfumées tapies à ses pieds. Son cou était caché derrière sa chevelure rebelle, la jeune femme l'imaginait blanc et fin, un vrai cou de cygne, androgyne comme elle les aimait. Et puis sous sa chemise d'un blanc éclatant, elle imaginait son corps, son torse délicieux, de la même couleur que la peau qui recouvrait son visage, de cette teinte uniformément blanche, presque immaculée. Elle rêvait à le toucher, à passer sa main sur ce grain si fin, qu'elle savait doux, délicieusement doux. Et puis, ce torse, elle l'imaginait surtout magnifiquement sculpté, un travail d'orfèvre, tel une statue grec, avec des clavicules saillantes, des pectoraux développés, une musculature ferme et sèche, nerveuse, tout en conservant ce côté androgyne, cette grâce et cette finesse que, elle le voyait bien, le jeune homme mettait un point d'honneur à cultiver. Et ses hanches, oh, ses hanches, qu'elle voyait un peu plus sûrement, un peu plus larges que la moyenne, mais surtout, avec l'aine proéminente, donnant un érotisme certain à ce corps délicieux.

    L'éphèbe passa une main dans sa chevelure de feu, et arracha son corps lascif au mur qui le soutenait. Une main dans la poche de son pantalon, il marchait sans regarder où il allait, ignorant avec dédain les corps allongés à ses pieds, rendus inertes par l'opium. Il se dirigea vers le propriétaire, qui l'observait depuis maintenant quelque temps. La jeune femme observait la scène sans plus chercher à se cacher, à faire semblant de ne pas être intéressée. Elle ne comprit pas réellement ce que les deux hommes se dirent, se laissant bercer par la douce voix du roux qu'elle trouvait irrésistible, bien qu'un peu cassée, franche. Ses lèvres fines aux reflets brillants susurraient des mots qu'elle ne pouvait entendre, et elle imaginait son souffle brûlant sur sa peau, frissonnante à cette idée terriblement séduisante, à ses cheveux qui balayeraient son visage avec grâce, à ses mains fines et longilignes, qu'elle devinait savantes, le long de ses formes... Et puis son corps tout contre le sien, ce corps léger et fin, élancé, avec ses jambes divinement galbées, enfin...
    Alors que, les yeux fermés, toute pleine à son fantasme, la jeune femme rêvait à ce bel inconnu, il la frôla, et un soupir de plaisir s'échappa de sa bouche alors que l'effluve du parfum aphrodisiaque et fleuri du jeune homme traversa l'odeur de l'opium tellement lourde pour se glisser jusqu'à ses narines, et oh mon dieu, comme en cet unique instant de promiscuité, elle le voulait, lui, tout entier.

    Quand elle rouvrit les yeux, il n'était plus là, le bruit de ses talons secs résonnant encore dans la ruelle qui donnait sur la fumerie de cette Londres crasseuse. Elle passa sa main sur son cou, le souffle court, puis la laissa tomber, son regard embué fixé sur la porte encore ouverte, le vent glacé de cette nuit mordant sa peau hâlée. Elle regarda l'endroit où quelques secondes auparavant, il se tenait, là, tellement beau, tellement digne, comme irréel dans ce tableau de clients hébétés et défoncés. Le seul lucide dans ce monde de fou. Il n'était plus là, et il n'y avait plus rien qui aurait prouvé qu'il ait été là, qu'il n'était pas qu'un rêve...

    « TU RESSEMBLES À L'AMOUR QUE J'AI FAIT AUTREFOIS, QUE J'AI FAIT TANT DE FOIS, QUE J'AI FAIT AVEC TOI. »


  • Caractère :

    « TU IGNORES LE VIDE DEVANT TOI, LE VERTIGE ET LA PEUR, TU NE CONNAIS PAS. »

    - Je ne te comprends pas.
    Oh combien de fois, combien de fois le jeune homme avait-il entendu cette phrase sortir de la bouche de ceux qu'il aimait ? Incompréhension mutuelle, incompatibilité à se comprendre, à se rassurer, à se serrer dans les moments de solitude, à s'aimer.
    - De toute façon, ce n'est pas comme si tu m'aimais, hin.

    Ludwig fit une grimace. Ça, ça n'était pas vrai, il l'avait prouvé, de nombreuses fois, encore et encore, il avait aimé, tant de fois, il l'avait aimé, lui, il l'aimait, tellement fort. Oui, quand son regard teinté de vide se glisse dans celui de l'amant aux cheveux noirs, il le sent, ce cœur qui bat trop fort, il le sent, qu'il vit. Il pourrait se défendre. Mais il était fatigué, de tout ça. Il était fatigué d'aimer quelqu'un qui ne lui rendait rien. Il était fatigué d'être incompris, fatigué que personne ne soit assez sensible pour sentir son amour que lui n'arrivait pourtant à contenir.
    L'amant, agacé, se leva et se mit à marcher d'un air rageur. Ludwig, assis sur son fauteuil, regardait. Lui qui était d'habitude si plein d'entrain, bavard, rieur. Il n'était pas vraiment gentil, ce jeune homme, on ne pouvait pas dire ça, l'altruisme était une qualité qu'il méprisait plus qu'autre chose, mais il souhaitait le bonheur de ceux qu'il aimait.
    Les autres, quant à eux pouvaient bien crever.

    « CE MONDE N'EST PAS POUR MOI, CE MONDE N'EST PAS LE MIEN. »

    - Quand je t'ai connu... T'étais moins chiant.
    Ludwig le laissait parler. Il mordit sa lèvre inférieure d'un air blessé, et détacha son regard de la fumée qui s'échappait des lèvres du brun, de cet air provocateur qui l'attirait tant, ce sourire qu'il avait envie d'arracher, de faire sien. Il n'écoutait plus ces reproches qu'il n'avait pas envie d'entendre.
    Peut-être qu'au fond Ludwig s'aimait trop pour aimer les autres. Ludwig étouffe, il méprise les autres, il aime avec la force d'un enfant, sans comprendre, maladroitement, du bout des doigts, du bout de sa langue, avec ce goût de découverte et de désir brûlant qu'il redécouvre à chaque fois.

    Le jeune homme n'avait toujours été attiré que par ceux qui lui faisaient plus de mal que de bien. Ces hommes forts, qui le menaient en bateau, le méprisant, sans vergogne, piétinant cet amour qu'il leur portait et qu'ils n'arrivaient pas à comprendre, qu'ils faisaient exprès d'ignorer, aussi. Ce n'était pas possible, d'aimer quelqu'un en aussi peu de temps. Ou alors, ce n'est qu'un chien, qui s'attache au premier venu avec l'énergie du désespoir. Ah, s'ils savaient comme ils avaient raison !
    C'était la fin. Ludwig le savait, et d'ailleurs, son amant aussi. En temps normal, Ludwig se serrait battu, pour le garder, usant de ses charmes, ou bien pointant là où ça fait mal, pour essayer d'éviter la solitude qu'il ne supportait pas. Sortir un peu de son rôle de victime pendant quelques instant, prouver qu'il peut être plus, qu'il peut être mieux, qu'il vaut plus que tout ça. Prouver qu'il était digne d'être aimé, aussi. Cette fois-ci, c'était différent. Ce n'était pas fait pour durer, de toute façon. Ludwig aimait trop vite, trop fort, et ne savait pas le montrer, il paraissait superficiel, on le voyait ainsi, comme un gamin superficiel qui n'est pas capable de nourrir de vrais sentiments. Ludwig est un papillon, à la vie éphémère, qui la traverse trop vite, trop vite pour vivre au même rythme que ceux qui l'entourent. Il est attiré par ce qui brille, ce qui finira forcément par lui brûler les ailes, mais il n'y peut rien, il n'y arrive pas, c'est sa nature ! Aimer rime avec souffrance et la maladresse le synonyme de son prénom.

    « JE N'AIME QUE CE QUI FAIT MAL. TOUT CE QUI PILE, TOUT CE QUI CASSE, TOUT CE QUI COULE OU QUI DÉPASSE.»

    - Bon, écoute. C'était sympa.
    Ses yeux cruels se posèrent sur ceux maintenant inexpressifs de Ludwig, morts.
    - Oui.
    La voix du jeune homme était calme, sans relief, comme si la vie avait quitté son corps. Avec ses grands yeux vides, il dévorait ce corps, ce visage, ces yeux, ces lèvres, cette attitude, tout ce qui faisait cet homme, tout ce qui avait amené Ludwig à l'aimer. Aimer trop fort, trop vite, mal.
    - Adieu, sourit l'enfant.

    D'un soupir agacé, James attrapa sa veste, et claqua la porte derrière lui.
    Il avait repéré Ludwig il y a de cela maintenant quelques semaines. Son physique androgyne, ses manières efféminées, ses grands yeux, tout l'avait séduit chez le jeune allemand. Et puis, il avait aimé son rire cristallin, ce grand sourire qu'il avait vu sur son visage fin, cette innocence qu'on lisait dans ses yeux, cette naïveté délicieuse, comme une invitation à la perversion, à la douleur, à se faire abuser, trahir, ah, il l'avait « aimé » dès le premier regard, ce gamin roux ! Mais au fil des jours, il était devenu presque étouffant, ce jeune homme. Il était étrange, James n'arrivait pas, non, il n'arrivait pas à le comprendre, et puis, il se sentait comme mal à l'aise en sa présence, il n'aimait plus ses yeux qui ne reflétaient que le vide, ni ses remarques décalées qui au départ l'avait amusées. Capricieux, Ludwig exigeait trop d'attention. James n'aimait pas donner, il n'aimait pas aimer, et finalement, l'autre là, il demandait bien trop. Avoir une conversation avec le jeune homme était quelque chose de pratiquement impossible, il répondait toujours des choses qui n'avaient rien à voir. D'un minute à l'autre, il semblait une autre personne, passant du gamin émotif à l'adulte blasé, c'en était effrayant ! Si ça pouvait en amuser certains, James s'en était lassé. Ce jouet était finalement trop compliqué, il demandait bien trop d'attention. Il l'avait abandonné sans vergogne, fatigué.
    Ça n'était pas la première fois, ça ne serait pas la dernière, Ludwig, qui regardait la porte sans même oser respirer, semblant mort, le savait, au fond de lui. Tant qu'il n'en mourrait pas, il serait encore et toujours attiré par ceux qui lui brûleront ses ailes trop fragiles, il réessayerait, encore et encore, gamin plein d'espoir.

    « MA PETITE TÊTE EST DÉRÉGLÉE, JE N'AI PLUS QU'À TE TUER. »

    Ce soir là, il descendrait dans la rue. Il retrouverait Elle, celle là qui vaut plus que tous réunis, celle qui arrive à le comprendre, celle qui ne se lasse pas de lui et l'aime sans chercher à le changer, et là, il pourrait jouer au gamin qu'il est par moment, et ensemble, ils noieraient leur désespoir dans des verres d'absinthe ou d'autre alcool quelconque, riant trop fort, sans se soucier des regards des autres, puisqu'ils valent pas la peine, qu'ils ne méritent que le mépris le plus total. Et puis, retrouver le bonheur et essayer d'y croire, enfin.

    « AU TRAVERS DE LA NUIT, TOI TU VAS BIEN, TOI TU VOIS BIEN EN TRAVERS LA DOULEUR ET LA MÉLANCOLIE, TOUT IRA BIEN. »



Dernière édition par Ludwig E. von Tilzer le Dim 8 Mar - 21:47, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitimeDim 8 Mar - 20:22


  • Aime : Faire la liste de ce que Ludwig aime n'est pas chose aisée. En effet, que dire ! Que peut-il bien aimer,ce garçon décalé, constamment rêveur, semblant mépriser tout ce qui l'entoure ? Si vous lui demandez ce qu'il aime, Ludwig répondra peut-être qu'il vous aime vous, tiens, pour observer votre réaction. Ou bien il éclatera de rire et partira, jouant avec une mèche de cheveux. Cependant, s'il y a un point que l'on peut souligner, c'est bien celui-ci : Ludwig aime regarder la vie, regarder les gens, observer et rêver à la vie des autres, à celle qu'il n'aura jamais, à celle qu'il ne veut pas avoir, à celle qu'il trouve aussi méprisante que fascinante. Il aime la neige, aussi, le froid qui glace le sang, les ciels lourds aux nuages gris, les nuits plus noires que ses propres yeux, celle que personne n'ose traverser. C'est un bon ami, qui les aime sincèrement. Ludwig aime les hommes qui lui paraissent inaccessible, ceux qui le feront forcément souffrir, à un moment ou un autre. Ah, il apprécie beaucoup le thé, en particulier l'earl grey, sans lait, s'il vous plait.
  • Aime pas : Il n'y a, au fond, qu'une seule chose que Ludwig hait dans ce monde : les Autres. Les Autres, ceux là, là, ceux qui marche à ses côtés dans la rue – qui osent ! -, ceux qui lui pompe l'air, son oxygène, ceux qui ne sont, enfin, soyons francs que des rats grouillants. Il ne supporte plus son père, mais plus encore un nuage de lait dans son thé. Proposer au jeune homme, avec un sourire de politesse, un peu de lait dans sa tasse vous vaudrait une des remarques les plus cruelles et sèches que vous n'ayez jamais entendu, ou bien un silence des plus lourds, puisque vous ne valez pas plus. Autrement, il est adorable, cet enfant.

NOTHING ELSE TO HIDE ?
  • Rêve, Ambition : Hum. S'il y a une chose qui éloigne Ludwig des jeunes gens de son âge, c'est bien cela. Ludwig n'a, ou ne semble avoir, de rêve concret. Ludwig a sa propre fabrique et peut se laisser aller à toutes les fantaisies dans ses créations, des robes aux froufrous affolants et à la dentelle si fine. Que souhaiter de plus ? Mais il faut bien être honnête : tout homme ou femme souhaite arriver à quelque chose, espère avancer (ou reculer, ça n'est qu'un détail). Ludwig ne veut pas avancer ni reculer, il veut être porté. Pas par la vie, non, il veut appartenir, corps et âme, à celui qu'il aime. Comme une princesse en danger, il attends que son prince vienne le réveiller, fasse battre ce coeur défectueux. Ce qui semble assez précaire, comme ambition, mais ceci est une autre histoire.
  • Cauchemar, Phobies : Être abandonné. Devenir aveugle.
  • Fantasme : Et les cris de plaisirs qui empliraient l'espace sacré, la silhouette des deux corps qui s'enlaceraient, le marbre qui brûlerait sa peau... Rien que pour le plaisir de choquer, rien que pour le mythe, pour le plaisir de souiller avec entrain ce lieu soit disant sacré.

    AND WHAT ELSE ?
    • Signes particuliers : Tatoué sur son dos, des ailes d'anges, partant du bas de sa nuque, le long de sa colonne vertébrale, et se déployant jusqu'à ses homoplates, repliées. À l'encre noir.
    • Groupe : Noble
    • Travail : Couturier – Styliste.

    IN REAL LIFE
    • Pseudonyme : Bonne question Oo
    • Âge : 16
    • Comment avez vous connu le forum ? Par l'admin
    • Comment trouvez vous l'intrigue du forum ? Gosh <3
    • Personnage sur l’avatar : Kaine de Kaori Yuki (si si, j'vais en avoir un, haha...)
    • Notez votre présence sur 7 : 7/7
    • Exemple de RP :
      Spoiler:
    • Code du Règlement :
      Spoiler:
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Haku A. Konoe

Haku A. Konoe


† Date d'inscription : 04/01/2009
† NBR MSG : 34
† Sexe : Masculin

† Citation : Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n'échapperais pas à la calomnie.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Mon coeur n'appartient pas hélas à une seule personne, et je ne saurais dire qui est le premier.
† Titre : Sang-Pur.


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MessageSujet: Re: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitimeLun 9 Mar - 12:15

Je te fais confiance pour l'avatar qui viendra bientôt, j'espère.

Honnêtement, je n'ai relevé qu'une seule faute, au tout début de l'histoire : "fut emporter", c'est "emporté" *et je l'ai corrigé pour toi Smile *

J'ai beaucoup aimé, c'est long sans trop en faire, j'aime beaucoup Ludwig petit qui ne comprend pas. Et j'aime cet adolescent "rebelle" qui au final assume plutôt bien ce qui est considéré comme l'un des plus grands péchés.

Je te valide sans tarder, jeune couturier~ Bon jeu parmi nous!
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MessageSujet: Re: Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange.   Ludwig Eva von Tilzer - Mais oui, mon Ange. Icon_minitime

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