Mad Tea Party
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 Lucia Somersault

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MessageSujet: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMer 11 Mar - 21:52

    BELOVED IDENTITY ; DOESN’T EXIST ANYMORE.
    • Nom : Somersault
    • Prénoms : Lucia
    • Titre/Rang : Camélia (Chef)
    • Âge : 29 ans
      • Date de naissance : 3 janvier 1858


    TELL ME A STORY, PLEASE
    • Nationalité : Anglaise
    • Famille :
      • Andrew Chawd, le père (décédé)
        Après la naissance de son 7e enfant, il en a eu marre et est parti du domicile familial, abandonnant sa taverne à sa femme, sans se retourner. Enfin, c'est ce qu'elle croyait.

      • Mary Chawd, born O'Connor, la mère (décédée)
        Très belle femme, à l'air fragile mais en fait très solide, Mary a eu 9 enfants, tous beaux et en bonne santé, et gouverne la taverne d'une main de fer depuis la disparition de son mari. En réalité, elle est désespérée intérieurement, mais elle ne le montrera jamais.

      • Marc Chawd, le frère du père (décédé)
        Homme discret et peu remarqué, Marc s'occupait des finances de la taverne, et jalousa longtemps son frère qui non seulement avait récupéré la taverne, du fait du droit d'aînesse, mais en plus avait épousé la belle Mary, qu'il avait convoitée.

      • Valentina, la fille aînée (décédée) – 6 ans de plus que Lucia
        Très belle jeune fille, Valentina devint rapidement la serveuse que préféraient tous les clients de la taverne, et souvent sa robe était sale de toutes les traces de mains graisseuses qui lui avaient pincé le derrière.

      • Johnny, le fils aîné (décédé) – 4 ans de plus que Lucia
        Apprenti alcoolo, il passait le plus clair de son temps dans la cave de la taverne, à vider les tonneaux de bière avec une chope par-ci, une chope par-là.

      • Jane, la deuxième fille (décédée) – 3 ans de plus que Lucia
        Toujours accrochée aux basques de Johnny, Jane avait pour phrase préférée : « Seulement si Johnny le fait aussi. » Elle l'admirait profondément.

      • Jack, le deuxième fils (décédé) – 1 an de plus que Lucia
        Lucia et lui passaient le plus clair de leur temps ensemble. En réalité, Jack était amoureux de Lucia, et elle a fini par le lui rendre.

      • Lucia.

      • Yan & Sam, les jumeaux – 2 ans de moins que Lucia
        Toujours à faire des farces, ces gamins. Heureusement, ils se sont assagis, depuis, et sont de jeunes hommes, hélas peu responsables.

      • Lily, la quatrième fille (décédée ) – 3 ans de mois que Lucia
        Petite gamine pleurnicharde, elle avait réussi à devenir un peu plus solide, hélas sa mort l'a empêchée de devenir aussi forte que sa mère.

      • Minnie, la dernière fille – 5 ans de moins que Lucia
        Un vrai petit singe, cette gamine, toujours en train de monter sur les plus hautes armoires. Elle serait la femme idéale, du fait de sa beauté et de son intelligence, si elle n'était pas muette.

        ----

      • James Somersault, l'époux de Lucia (décédé)
        Le meilleur ami de Jack. Il a décidé de prendre soin de Lucia à la mort de ce dernier, et la meilleure solution était de l'épouser, ce qui tombait bien, parce qu'il l'aimait. Hélas, il est mort, à cause d'elle.

      • La première fille de Lucia (décédée, morte-née)

      • Susan, la deuxième fille de Lucia, née en 1880
        Extrêmement fragile lors de ses trois premières années, elle est devenue solide et forte. Elle est totalement couvée par sa mère mais ne l'a jamais vue, du fait que Lucia lui bande toujours les yeux. Mais elle a découvert le moyen de s'enfuir de la maison quand sa mère travaille, et hait sa mère. [Puis-je en faire un personnage à prendre ?]


    • Histoire :
      Vite, vite, je cours. Vite, vite, il faut me cacher. Vite, vite, sous le bar. Essoufflée, j'inspire, j'expire, j'essaie de me calmer. C'est bon, il ne me trouvera pas ici, n'est-ce pas ?

      « Haha, je t'ai trouvée Lucy ! »

      Comment fait-il ? Comment fait-il pour me trouver en première à chaque fois ? Pourtant, les autres ont beaucoup de mal à me trouver, alors que Jack me trouve avec une facilité déconcertante. Comme s'il m'avait attaché une laisse. Haha.
      Je m'extrais de ma cachette et époussette ma robe bleue.

      « C'est pas drôle, tu me trouves trop facilement Jack. »

      Il rit, de son rire si charmant, mon grand frère et m'enlace dans une étreinte fraternelle.

      « - T'es trop facile à trouver petite soeur, c'est tout !
      - Mais quand même, c'est mon anniversaire de 10 ans aujourd'hui, t'aurais pu trouver quelqu'un d'autre avant moi, pour une fois, non ?
      - Ils sont trop faciles à trouver les autres, il suffit de les connaître... »

      Effectivement, Valentina, qui du haut de ses 16 ans n'avait accepté de jouer à cache-cache avec nous que pour la forme, est en train de bavarder avec des clients, assise sur une table, leur offrant une vue plongeante sur son décolleté. Jack ne prend même pas la peine d'aller lui dire qu'il l'a trouvée : elle a sûrement déjà oublié qu'elle jouait avec nous.
      Johnny est à la cave, en train de vider un tonneau de bière, et où il y a Johnny, il y a Jane, qui est assise à côté de lui, et le supplie de bien vouloir lui donner un peu de bière.

      « Ils sont totalement ivres, laissons-les. » me chuchote Jack, une lueur de désapprobation dans le regard mais un sourire aux lèvres. J'obéis et nous montons à l'étage.

      Yan et Sam, les jumeaux, se sont cachés derrières les rideaux de la chambre de Maman. Ils sont très faciles à repérer : leurs pieds dépassent en bas. Jack et moi, d'un accord tacite, nous approchons discrètement de nos benjamins et leur sautons dessus pour les chatouiller jusqu'à ce qu'ils demandent grâce.

      Lily est cachée dans une armoire et se met à pleurer de dépit dès que nous la trouvons. Nous l'ignorons : elle se consolera vite, et nous mettons en quête de Minnie, qui trouve toujours les cachettes les plus improbables. Après un quart d'heure de recherches vaines, un rire provenant d'en haut nous met sur la voie : ce singe, on ne sait comment, a réussi à grimper dans le lustre. Sans aide, la gamine de 5 ans redescend et proclame, de sa bouche édentée : « Z'ai gagné! »

      Si j'avais su, j'aurais insisté pour que Valentina joue réellement avec nous.


      Maman nous appelle et nous venons nous ranger par âge croissant devant elle. Elle fait la bise à chacun d'entre nous et nous envoie au lit, sauf Valentina qui doit encore l'aider un peu, maintenant qu'elle est considérée comme serveuse.

      Dans la chambre des enfants, il y a cinq lits, dont quatre doubles et un simple. Évidemment, c'est à Valentina qu'échoit ce dernier, et nous autres, plus jeunes, devons partager nos lits avec un frère ou une soeur. Ainsi, Johnny dort avec Jack, Jane avec moi, Yan avec Sam et Lily avec Minnie. Nous nous couchons tous après être passés chacun notre tour devant le grand miroir de la chambre, et Valentina arrive sur ces entrefaites. Elle veut bien nous raconter une histoire ce soir, de manière incroyable. Et elle nous transporte tous les huit dans des mondes féériques où la bière coule à flots, où toutes les filles sont belles, où tous les garçons sont beaux, où on peut grimper sur tout et où on a jamais besoin de pleurer, puisqu'on s'amuse tout le temps. Nous nous endormons au rythme de ses paroles enchanteresses, pour plonger dans des rêves merveilleux.

      Si j'avais su, je serais restée éveillée pour empêcher Valentina de partir.


      Un hurlement nous éveille. Immédiatement nous savons tous que c'est Maman qui a crié. Maman... Maman ? Pourquoi hurle-t-elle ? Que lui est-il arrivé ? Nous nous levons tous d'un bond, nous précipitons en bas, dans la salle commune de la taverne. D'abord, nous voyons Maman accroupie au pied d'une table, secouée de sanglots. Je ne comprends pas, je veux aller la consoler, quand Jack me touche le bras et me désigne la table. Et je m'empêche de hurler d'horreur et de dégoût. Là, sur la table, gît Valentina, nue. Ses yeux sont grands ouvertes et elle sourit, du sourire de l'ange, le sourire dont m'a parlé Onc'Marc : un sadique a passé un couteau entre ses lèvres et a découpé les joues de ma si belle grande soeur, pour lui donner ce sourire si terrible. Ses bras sont écartés en forme de croix et je remarque soudain que ses mains sont clouées à la table. Elle a le ventre ouvert, d'un coup de couteau qui part de son sexe jusqu'à ses seins, et ses jambes sont collées, ses pieds cloués ensemble à la table, comme je le remarque ensuite. Une envie terrible de vomir me prend et je pars en courant, suivie de toute ma fratrie.

      Si j'avais su, je serais restée avec Maman.


      Le lendemain matin, quand nous descendons, un spectacle ignoble nous paralyse. À côté de la table où est couchée Valentina, une chaise gît, renversée. Et au-dessus, déchaussé, pend le cadavre de Maman.

      « Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon! »

      Je m'écroule, aux pieds froids de Maman et je pleure, accompagnée par mes frères et soeurs. Et nous pleurons et nous pleurons.

      Arrive Oncle Marc, qui, pragmatique, appelle les gendarmes, fait débarrasser les cadavres, organise l'enterrement. Nous sommes choqués pas son manque de chagrin.
      Il reprend la taverne.

      Si j'avais su, je me serais suicidée tout de suite.


      Deux ans ont passé depuis que Maman et Valentina sont mortes. Deux ans pendant lesquels nous avons tous du travailler comme des forçats, à la place des domestiques que Marc a immédiatement renvoyés quand il a repris la taverne, afin de restreindre les dépenses.
      Mon enfer personnel est le manque d'attention que me portent les clients, alors que je suis serveuse. Non, ils ne regardent que Jane, qui pourtant n'a que trois ans de plus que moi, et est moins belle que Valentina. Alors qu'aujourd'hui, j'ai douze ans. Mais, non, on ne regarde que Jane.

      Ce soir-là, nous nous couchons, éreintés, comme tous les soirs. Même Minnie et Lily doivent travailler, même si elles ne font que les corvées « faciles », comme ranger la cuisine et sécher la vaisselle. J'aurais dû m'en douter, pourtant.

      Au milieu de la nuit, un hurlement nous réveille. Qu'est-ce, qui est-ce ? Nous nous précipitons dans la salle commune, terrifiés, avec un mauvais pressentiment. Et il ne nous trompe pas. Celle qui a hurlé, c'est Jane. Elle est écroulée aux pieds de Johnny, qui lui est cloué à la porte, bras en croix, aussi nu que l'avait été Valentina. Mais le pire est que sa position verticale s'est mal accordée avec le coup de couteau vertical qui va de ses clavicules à son entrejambe : les tripes sont sorties de son ventre, pendent lamentablement, se répandent sur le sol, et Jane baigne dans ces intestins sanglants.

      À nouveau une envie de vomir me saisit, et je m'enfuis, entraînant mes cadets, sans doute suivie de Jack.

      Et pourquoi n'ai-je pas pu me douter que ça allait arriver ?


      Et évidemment, répétition macabre du drame d'il y a deux ans, nous trouvons Jane pendue aux côtés de son Johnny, déchaussée aussi. Oncle Marc semble insensible au décès de ses neveux, fait débarrasser les cadavres et ordonne à Minnie et Lily, aux plus jeunes, de nettoyer les tripes de Johnny. Il interdit à Jack comme à moi-même de les remplacer, alors que nous n'avons rien d'autre à faire. On dirait qu'il prend plaisir à voir les deux petites filles en larmes et pourtant révulsées.

      Si j'avais su, je me serais vengée plus tôt.


      Aujourd'hui, j'ai 14 ans. Et j'ai très peur pour Jack, mon grand frère Jack que j'adore. Je n'ai pas envie qu'il meure cette nuit, comme Valentina et comme Johnny, et je n'ai pas envie de devoir me suicider comme Maman et Jane. Je tiens à la vie. Mais il est vrai que je tiens sans doute plus à Jack qu'à la vie. Je n'arrive même pas à l'imaginer mort. Ce serait trop dur.
      Alors, ce soir, quand nous nous couchons, lui, seul dans son lit, puisque Johnny n'est plus là, moi,seule dans le mien, puisque Jane non plus, j'hésite, puis finalement je lui demande de venir dans mon lit. Il lève un sourcil, étonné, puis s'exécute, s'allonge à côté de moi. Je rougis légèrement dans le noir. J'avais oublié que les vêtements le gênaient la nuit, et qu'il ne portait pas de chemise de nuit, comme moi. Chassant mon trouble, je lui chuchote à l'oreille mes inquiétudes :

      « Grand frère, je ne veux pas que tu meures cette nuit, alors ne sors pas de la chambre s'il te plaît. »

      Peut-être qu'il sourit, ça il fait trop noir pour que je le voie, mais je connais si bien son visage que je le devine.

      « Mmh, je ne pense pas que je mourrai, petite soeur, pas cette nuit en tous cas. Parce que, quand on y pense bien, Valentina et Johnny, paix à leur âme, avaient 16 ans, et je n'en ai que 15 pour le moment. »

      À moitié rassurée par ses paroles, je lui fais jurer de ne pas sortir de la chambre, et me blottis contre lui, source de chaleur, oubliant un instant sa nudité, qui ne devrait pourtant pas me troubler. Je ferme les yeux, m'abandonne au sommeil, quand soudain il approche sa bouche de mes oreilles et murmure, d'une voix presque pressante :

      « Mais j'ai 16 ans dans 5 mois, qui dit que je ne mourrai pas alors ? »

      Il se tait un instant, semble hésiter. J'attends surprise. Que veut-il dire ? Je rouvre les yeux. Un rayon de lune qui passe par les volets me permet de distinguer un peu mon entourage. J'ai les yeux au niveau de ses lèvres, qu'il mord actuellement avec une inquiétude qui m'étonne.

      « Oui ? » demandé-je, intriguée. Il hésite encore, puis inspire et continue.

      « Est-ce que ... mmmh... Lucia, dis-moi... »

      Je prête l'oreille : quand il utilise mon vrai prénom, et non le diminutif, Lucy, c'est que ce qu'il va dire est important.

      « - Je... je t'aime, avoue-t-il enfin.
      - Mais moi aussi je t'aime, Jack. » réponds-je, déçue de la nouvelle. Il pousse un soupir, excédé.
      « Non, Lucy, pas seulement de cet amour-là, l'amour fraternel. Non, je t'aime d'amour. »

      Je me redresse sur mon coude, repousse mes cheveux en arrière, le regarde, totalement ébahie.

      « Pardon ? »

      Il me regarde, semble s'en vouloir, avale sa salive.

      « Tu sais, si les clients ne te touchent pas, ne te regardent pas, c'est parce que je leur interdis, parce que je ne te veux que pour moi. »

      Ah, me voilà rassurée : ce n'est pas parce que je suis moche. Mais même, ça ne change pas grand-chose. Il semble vouloir changer de tactique.

      « Lu', puisque tu vas te marier bientôt – parce que je ne veux pas que tu aies la mauvaise idée de te suicider quand je mourrai – quitte à être dépucelée, tu veux pas que ce soit par moi ? »

      Je le regarde, totalement ahurie.

      « Attends, attends, attends. Déjà, au départ, je n'ai pas dit non, non ? »

      Il me regarde à son tour avec une lueur d'étonnement dans les yeux.

      « - Pardon ?
      - Ben, moi aussi je t'aime, Jack. C'est juste que ça m'a surprise, comme ça vient de te surprendre... non ? »
      Nous nous regardons un instant dans les yeux, incertains, puis éclatons de rire, d'un rire étouffé, pour ne pas réveiller nos cadets qui dorment d'un sommeil profond.

      « Mais, pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ? » me chuchote-t-il à l'oreille. Je le regarde avec une expression qui cherche à exprimer ma pseudo-exaspération ('pseudo', parce que je suis trop heureuse actuellement pour être réellement exaspérée).

      « Ben pour la même raison qui t'empêchait de me dire que tu m'aimais. »
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMer 11 Mar - 21:59

      Il semble réfléchir un instant à cette réflexion pleine de bon sens puis décide que j'ai raison et nous gloussons de nouveau discrètement sous la couette. Puis il reprend un peu de sérieux et me regarde attentivement.

      « Alors ? »

      Je suis tentée de répondre « Alors quoi ? » simplement pour le mettre mal à l'aise, mais j'ai pitié de mon grand frère.

      « Mmh... d'accord. » Je me mords la lèvre inférieure puis ajoute timidement. « C'est ta première fois à toi ? »

      Il détourne le regard et annonce, un peu gêné :

      « Nan, j'ai préféré tester sur quelqu'un d'autre avant. »

      Je pouffe silencieusement.

      « - Qui ?
      - Rosy... avoue-t-il, avec une moue gênée.
      - Rosy ? m'étouffé-je. Mais elle a 20 ans de plus que toi!
      - Oui, mais elle me bave dessus depuis trois mois aussi... »

      Je fais mine de lui faire la tête et le pauvre hésite un instant avant de poser sa main froide sur mon épaule. Je retiens un frisson puis relève la tête.

      « Et, ça a donné quoi ? »

      Perturbé, le grand frère, très perturbé. C'est vrai que je le mène par le bout du nez, surtout ce soir.

      « Euh, tu veux vraiment savoir ? »

      À vrai dire, pas vraiment, mais j'aime bien me foutre de lui, quand je le peux : c'est si rare.

      « Oui, vas-y, dis-moi! » Il avale sa salive.
      « - Euh... ben elle est vieille... très franchement, t'es bien mieux qu'elle... Mais apparemment j'ai été à la hauteur de ses espérances et même mieux. Enfin, c'est ce que la plupart ont dit...
      - La plupart ? l'interromps-je. Il y en a eu plusieurs ?
      - Euh... oui...
      - Qui ?
      - Mary... Linda... et Suzy...
      - Et ?
      - Georgie et Clara... »

      J'hésite un instant, mi-amusée, mi-énervée. Jack semble lui très inquiet. Ce qu'il est pas doué... Il aurait pu se taire, non ? Finalement un sourire pervers étire mes lèvres.

      « Bah tant mieux, au moins tu t'es bien entraîné... T'as intérêt à assurer ce soir ! »

      Cette fois, il est totalement largué. Totalement largué, le grand frère. Il me regarde avec des yeux comme des roues de chariot, ne sachant plus à quel dieu se vouer. Hihi, il est trop mignon. Et moi, beaucoup trop prude pour faire le premier pas. Nous sommes bien partis pour aller au septième ciel ce soir : j'ai l'impression qu'il faut d'abord qu'il se remette de ses émotions....

      Ah, en fait, non. Ses lèvres sont sur les miennes, et je suis si surprise que je ne pense pas à répondre. Elles se font plus pressantes, plus puissantes et finalement je cède et mes bras se retrouvent enroulés autour de son cou sans que je n'y comprenne grand-chose, et sa langue se retrouve à l'intérieur de ma bouche, à s'enrouler autour de ma langue comme un serpent. Tout à coup je me rends compte que j'ai arrêté de respirer et je brise le baiser en détournant la tête.

      « Attends, attends... » soufflé-je en reprenant ma respiration. Je m'éloigne un peu et retire avec mon élégance naturelle ma chemise de nuit en lin. « Je pense que ce sera mieux comme ça. » dis-je en rougissant soudainement.

      À son tour de pouffer et de se moquer de moi, gentiment. Je n'ai pas longtemps gardé ma position de meneuse de jeu, hélas. Mais de toutes façons c'est toujours comme ça, et puis je n'aime pas particulièrement commander.

      Ses lèvres sont de nouveau sur les miennes, et cette fois je réponds avec autant de fougue, sans oublier de respirer, et mes bras s'enroulent tout naturellement autour de son cou. Tout à coup quelque chose de froid frôle mon sexe et je me tends un instant avant de comprendre que ce n'est que sa main. Très sincèrement, heureusement que sa langue est dans ma bouche et me sert de baîllon, parce que sinon je pense que j'aurais réveillé Yan, Sam, Lily et Minnie. En effet, il a du bien s'entraîner sur les autres filles du quartier – ce qui explique ses absences régulières ces derniers temps – parce que son index fait des merveilles, effleure les bons endroits et me fait me trémousser comme une anguille, à son grand amusement, comme je le devine par la flexion de ses lèvres contre les miennes. Je ne peux hélas empêcher un « hmm » un peu fort et nous nous figeons dans une attente du réveil d'un ou d'une de nos frères et soeurs, mais seules les respirations régulières et lentes nous répondent.

      « La contrainte du silence ne rendra ça que plus amusant, tu vas voir. » me murmure-t-il.

      Je suis dubitative mais je n'ai pas le temps de formuler ma réponse : il m'embrasse déjà à nouveau. Je sens un ralentissement de sa langue dans ma bouche alors que son doigt se fait plus explorateur et mon coeur accélère encore. Je me crispe légèrement quand il fait pénétrer un second doigt dans mon antre personnelle mais à vrai dire ça ne fait qu'augmenter le plaisir. Je me rends tout à coup compte qu'il a séparé nos bouches et que je halète silencieusement, et pousse parfois des petites gémissements qui me font rougir jusqu'aux oreilles. Malheureusement, ce n'est pas très contrôlable et je ne peux pas m'en empêcher.

      « Je vais devoir faire rentrer un troisième doigts, parce que j'ai des petits doigts. » me chuchote-t-il.

      Je le regarde, fronce les sourcils. Est-ce un excès de sa modestie ? Parce qu'il n'a pas particulièrement de petits doigts. Je ne peux malheureusement pas m'interroger plus avant : il a joint le geste à la parole, et un troisième doigt a décidé de s'infiltrer. Je serre les dents le plus fort que je peux, pour ne pas éveiller mes frères et soeurs, et me rends compte que je suis totalement excitée, avec tous mes nerfs à fleur de peau.

      « C'est parti. » annonce-t-il soudainement. Je suis partagée entre l'inquiétude et l'anticipation du plaisir. Il sent mon angoisse et m'embrasse pour me calmer, ce qui marche très bien. Mon coeur bat toujours aussi fort, mais ce n'est qu'à cause de ses doigts, et non à cause ma peur.

      Je sens son poids sur le mien alors qu'il me fait basculer totalement sur le dos et s'allonge sur moi. La couverture glisse légèrement, mais j'ai si chaud que je ne m'en rends pas compte. Ses doigts s'extraient lentement, frôlent encore quelques parties sensibles et me font gémir doucement. Et puis son sexe frôle le mien, avant de trouver la porte d'entrée et de la pousser sans frapper avant. Une ou deux secousses me cambrent sur le matelas puis je m'habitue à sa présence et me saisis de son cou pour pouvoir me caler au même rythme. Lent au départ, il s'accélère peu à peu, et je sens distinctement que quelque chose bloque et mêle la douleur au plaisir.

      « Lu', ça va peut-être faire un peu mal, mais après ça ira, ne t'inquiète pas. Tu veux que je te prévienne ? »

      Je le regarde, terrifiée, toute l'angoisse ayant réapparu. Non, non, arrête! voudrais-je dire, mais je suis incapable de proférer un seul mot, alors je secoue la tête. Malheureusement, il interprète ça comme un « non » à sa question et repart de plus belle. J'enfonce mes ongles dans son dos et me tends toute entière. Et tout à coup une douleur fulgurante me vrille le bas-ventre, quelque chose se déchire. Heureusement que mes cordes vocales sont déconnectées et que je ne hurle que silencieusement. Il ralentit un peu, ayant senti ma douleur et se penche sur moi.

      « Lu', ça va ? » s'inquiète-t-il un peu tard. Je ne peux pas la retenir, elle part toute seule et atterrit sur sa joue droite, traçant distinctement la trace de mes doigts. Choqué, il se redresse, sans sortir cependant.
      « - Mais, je t'avais prévenue, non ?
      - C'est pas une raison ! » arrive-je enfin à dire. Et tout à coup, il a l'air énervé et repart. Malheureusement, je ne suis plus dans l'humeur et la douleur qu'il me cause m'oblige à le repousser violemment.

      « Demain soir on réessaiera. » grommelle-je, et je reprends la couette, m'enfouis dessous et lui tourne le dos.

      Serves him right.


      Effectivement, on réessaya le soir suivant, et ça marcha beaucoup mieux. Et le goût venant, on réessaya tous les soirs. Tout aurait été parfait si nous n'avions pas oublié que la femme, par nature, quand elle s'unit à l'homme, devient féconde.

      Un jour, voilà que je me rends compte que mes menstruations sont en retard. Paniquée je vais en rendre compte à Jack. Apparemment, il avait déjà pensé à ce problème. Il m'emmène donc et je le suis dans Londres. Nous passons à travers nombre de rues, qui se font de plus en plus tortueuses de moins en moins fréquentables. Sachant que le quartier dans lequel nous vivons n'est pas particulièrement fréquentable, je vous laisse imaginer de l'état des rues en question. Finalement nous arrivons dans un cul-de-sac au bout duquel une bicoque se tient de travers. Il me pousse à l'intérieur et referme la porte derrière nous.

      Après m'être habituée à l'obscurité qui règne, j'essaie de distinguer l'intérieur de la petite maison. Je ne tarde pas à aviser une petite vieille assise par terre devant une table basse, qui me regarde avec un regard noir – sans doute regarde-t-elle tout le monde comme ça. Je suis si terrifiée que Jack est contraint de tout expliquer. La vieille opine du chef, se lève et va farfouiller parmi nombre de fioles qui parsèment des étagères crasseuses. Finalement elle revient vers nous avec deux fioles poussiéreuses.

      « Celle-ci empêchera tout enfant de se créer tant que vous en prendrez tous les jours. Celle-là, vous n'avez qu'à la prendre quand vous vous rendez compte que vous êtes enceinte et ça tuera le poussin dans l'oeuf. » annonce-t-elle, puis ricane sinistrement.

      J'aurais préféré la première, mais hélas elle coûte bien plus cher et je suis contrainte de me satisfaire de la seconde. Toutes les économies de Jack et toutes les miennes passent dans l'achat de cette fiole, en laquelle tous nos espoirs se concentrent. À peine rentrée je prends, comme l'a dit l'empoisonneuse, une goutte dans un verre d'eau. Et, miracle, le lendemain je saigne comme je l'aurais dû. Hélas, une douleur abdominale me fait souffrir pendant deux jours, et enfin me quitte en même temps qu'une masse gélatineuse et vaguement humanoïde, très vaguement. Je me doute que c'est l'enfant que j'aurais porté et l'enterre dans un terrain vague à côté du cimetière du coin. Cette nuit-là, je suis tellement triste que pour une fois, Jack dut faire voeu de chasteté.

      Si j'avais su, je n'aurais pas raté une seule nuit.


      Aujourd'hui, j'ai 15 ans. J'ai tué deux autres poussins dans l'oeuf, comme le dit la sorcière. Et j'ai très peur pour Jack, à nouveau. J'ai, à vrai dire, un très mauvais pressentiment.

      « Bouh! »

      Je sursaute et me retourne. Évidemment. Jack.

      « Joyeux anniversaire Lucy ! » me dit-il en me tendant un paquet enveloppé dans du tissu. Curieuse, je le prends, et suis surprise par son poids.

      « Avant que tu ne découvres ce qu'est ton cadeau, tu vas me promettre que tu ne t'en serviras que contre d'autres personnes que toi-même. » Son ton est si sérieux que ma curiosité disparaît. J'hésite, puis je jure. Il semble rassuré et me permet de découvrir mon cadeau.

      Je déplie lentement le tissu, pour faire durer l'attente, puis l'ôte d'un coup. Et là, surprise : dans ma main, calé soigneusement, un petit pistolet repose. Il est chargé, comme je le vérifie immédiatement.

      « Il y a des cartouches sous ton oreiller aussi. »

      Je le regarde, perplexe, et veux poser une question, mais il a déjà disparu.

      Ce soir, quand nous nous couchons, il me laisse à peine le temps de parler, de demander, il m'embrasse déjà, force ma garde, et malgré mon étonnement, je ne puis pas résister à ses attaques insistantes, auxquelles mon corps répond sans me demander ma permission.

      Épuisée après ce qu'il m'a fait endurer, je m'endors. Et tout à coup, je me réveille. Je sais que je ne me suis pas réveillée sans raison. Et je comprends vite que je ne me suis pas trompée en constatant la place vide à côté de moi dans le lit. Elle est encore légèrement tiède, alors peut-être qu'il est encore temps de le sauver. Je me lève, nue, me saisis par réflexe du pistolet qui était posé sur la table de nuit, et descends l'escalier en courant. Quand j'arrive, je vois la tête de Jack, yeux bandés et bouche baîllonnée, mains clouées au mur, suspendu à une vingtaine de centimètres du sol. Et en-dessous je vois un homme de dos, qui lève le bras. Je vois la lame d'un couteau briller. Le bras s'abat. Je hurle. Trop tard, trop tard...

      L'homme se retourne, et je reconnais, sans surprise, oncle Marc. Sans m'en rendre compte j'ai armé le pistolet. Aveuglée par les larmes je tire dans la direction du meurtrier, une, deux, trois fois. Il s'écroule, je lâche l'arme encore brûlante et me précipite vers mon frère.

      « Jack, Jack... » Mes larmes m'empêchent de voir distinctement. Je monte sur une chaise, lui retire son baîllon et l'embrasse, l'embrasse désespérément en me serrant contre lui, sans me rendre compte que ses tripes, son sang sont en train de se vider sur moi.

      « Jack, mon Jack.. Reste avec moi... » J'appuie ma tête contre son torse, et force m'est de reconnaître qu'il ne bat plus, ce coeur qui m'appartenait pourtant.

      « Jack, tu n'avais pas le droit de mourir. Jack... »

      Une voix m'interrompt.
      « Haa... Après ça, tu te serais suicidée, et il ne serait resté que les gamins. Les jumeaux et les petites filles m'auraient obéi quoiqu'il arrive, il ne sont pas des fortes têtes comme toi et ton frère... Les uns ne pensent qu'à s'amuser et les autres sont maladives et timides... Tu as tout fait foirer... Je te hais Lucia... »

      Je jette un regard horrifié à Marc, saute de la chaise et commence à donner des coups de pieds dans son corps, qui devient bientôt cadavre.

      « Crève raclure, tu as apporté le malheur sur cette famille, tu as apporté la tristesse sur cette famille. Je suis sûre que Papa a disparu à cause de toi aussi, hein, hein ? »

      Mais il est mort, il ne me répondra plus. Pourtant, aveuglé par la colère, je me saisis de son couteau et lui assène plusieurs coups, furieuse. Désespérée. Et je m'écroule à côté de lui, et me mets à pleurer, à pleurer, pleurer.

      Je ne sais pas combien de temps après, je ne sais pas comment, mais je me rends soudain compte que Yan, Sam, Lily et Minnie sont là, alignés par ordre d'âge, devant la porte, et regardent ce spectacle avec des yeux terrifiées. Traumatisés.

      Je me lève, cours vers eux, et le mouvement de recul qu'ils ont en me voyant arriver, je ne le comprends d'abord pas. Je m'immobilise, perplexe, me regarde, regarde mes mains, comprends. Je suis couverte de sang, des pieds à la tête, et je suis totalement nue. Je semble une allégorie de la guerre. Je tombe à genoux.

      « Marc a tué Jack. Alors j'ai tué Marc. Il a aussi tué Valentina et Johnny, il me l'a dit. »

      Finalement, Yan et Sam viennent me sortir de ma prostration. Ils s'inquiètent pour moi. Et ça me fait si mal, de savoir qu'il y a une personne qui ne pourra plus jamais s'inquiéter pour moi que je me mets à pleurer à nouveau, par à-coups, par hoquets.
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMer 11 Mar - 22:02

      Tout à coup on frappe à la porte. Lily va ouvrir et je reconnais James Somersault, un ami de Jack, de trois ans son aîné, qui me fait la cour depuis un petit moment derrière le dos de Jack. Il est suivi des gendarmes. Je lève la tête, regarde tout ce beau monde, me lève, toujours nue et ensanglantée, et me jette au cou de James.

      « Oh, James, James, je suis si triste, j'ai eu si peur... »

      Il me serre contre lui.

      « Quand on aura enterré Jack, on se mariera. Il me l'a fait promettre. »

      Je suis dans un tel état que je ne peux que répondre « oui », et me remettre à pleurer.

      Si j'avais su, j'aurais retourné le pistolet contre moi-même.


      Voilà deux ans que je me suis mariée avec James Somersault, devenant Lucia Somersault devant Dieu. Peu de temps après Jack et Marc, ma petite soeur Lily est morte de maladie, tellement traumatisée qu'elle n'arrivait plus ni à dormir ni à manger. Quand à Minnie, la petite acrobate, elle embellit de jour en jour mais elle est muette depuis ce jour horrible.

      James est un époux parfait, doux, gentil, avenant, compréhensif. En plus, il fait un très bon tavernier, malgré son jeune âge, et me complimente chaque jour sur la bonne tavernière que je suis, malgré mon jeune âge. Je suis aujourd'hui enceinte jusqu'au cou, et je ne vais pas tarder à accoucher. Tout le monde est très excité : enfin une personne qui s'ajoute à la famille, au lieu de la quitter, et j'avoue aimer déjà le bout de chou qui grandit en moi.

      Tiens, juste quand j'en parle : mes contractions commencent. Je hurle si fort que tous les clients se retournent. James comprend très vite et m'amène à ma chambre avec un de ses aides. La sage-femme arrive rapidement : normal elle habite juste à côté, et Minnie me tient la main droite tandis que James me tient la main gauche. Je suis les indications de la sage-femme, pousse, contracte et enfin je sens mon enfant quitter le cocon qui l'abritait. Je me repose et demande faiblement à ce qu'on me donne le bébé. Un silence mortel me répond. Mortel, c'est le cas de le dire.

      « L'enfant est mort-née. » annonce sobrement la sage-femme et s'en va avec le petit cadavre. Je hurle un « Nooon » désespéré et me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Ah, moi qui croyais que je les avais taries à la mort de Jack. En fait, non, apparemment j'en ai encore à verser. Ma famille quitte la chambre, on me laisse seule avec mon chagrin. Et là, à travers mon chagrin, je devine peu à peu la cause de la mort de l'enfant : la fiole de l'empoisonneuse. Même après tout ce temps, le poison était encore présent dans mon corps.

      Le désespoir me donne la force de me lever, de descendre, de sortir par la porte de service et de m'aventurer dans les rues, affaiblie, peu vêtue, ensanglantée.

      « Tueuse, meurtrière! » hurlé-je à la lune, aveuglée à nouveau par la colère et le désespoir.

      Tout à coup, j'avise une forme allongée sur le sol. Malgré ma faiblesse, je m'accroupis et lui tends la main. Elle la saisit et se lève, et je croise le regard bleu électrique d'une beauté rousse, qui, mettant à profit ma surprise m'embrasse. Ébahie, je marmonne un « Que, quoi ? » ridicule. Mais elle a déjà disparu.

      Si j'avais su, je ne me serais pas couchée, pour ne pas rêver.


      La femme, là ! Là ! Elle vient vers moi ! Elle a des cheveux de feu ! Elle vient vers moi, elle me chuchote quelque chose à l'oreille. Je ne veux pas entendre, non, je ne veux pas entendre ! Surtout pas ! Surtout pas ! Je ne veux pas savoir qu'un pouvoir se loge dans mon oeil et qu'il fera que tous ceux qui le croiseront m'aimeront, je ne veux pas le savoir ! La femme est là, elle est là, elle m'entoure de sa présence, de sa présence... au secours, au secours !

      Je me redresse brusquement dans le lit matrimonial, la couverture glisse de mon torse, je halète dans le noir. Non, on, ce n'était qu'un rêve, n'est-ce pas ? Je vais me rendormir et oublier, me rendormir, et oublier...
      Je me serre contre James, qui, à moitié endormi, m'enlace de son bras et me serre gentiment contre son torse. Je me calme et me rendors.

      « L'Avalon, tu possèdes l'Avalon et tu ne pourras plus t'en débarrasser, c'est une bénédiction, ne t'inquiète pas... Il te servira... Tous t'aimeront... N'est-ce pas ce que tu as toujours voulu ? L'amour des autres, l'amour des autres... N'est-ce pas, Lucia... Lucia ! LUCIA ! »

      J'ouvre les yeux, suis éblouie par la lumière solaire.

      « Hein, quoi ? »

      Je me retourne, me redresse, croise le regard de James, habillé, penché sur moi.

      « Tu gémissais dans ton sommeil, tu avais l'air de souffrir. »

      Il a l'air désolé.

      « Je suis désolé. Ça m'attriste aussi... »

      Hein ? Comment est-il au courant pour mes rêves ? Et pourquoi cela l'attristerait-il ? Je suis un instant perdue avant de me souvenir du décès de notre enfant, ce qui a pour effet d'apporter des larmes vers mes yeux, en si grand nombre qu'elles débordent et coulent le long de mes joues. James me relève et me serre gentiment contre lui, dans un essai de me consoler. Hélas, cela ne fait qu'augmenter la quantité de larmes qui débordent de mes yeux, brisant les dernières digues présentes.

      Finalement il me laisse et je suis contrainte de me lever à mon tour. Je vais me laver, m'habiller et puis je me retrouve devant mon grand miroir, qui n'a jamais quitté ma chambre. Et là, sous mes yeux ébahis – c'est le cas de le dire – mon oeil droit se change, devient rouge et un signe étrange s'y inscrit, en tous points semblable à celui qui m'avait hantée toute la nuit durant. Je vois les yeux de mon reflet s'écarquiller, le signe disparaître, réapparaître, et la surprise me coupe les jambes. Je me retrouve tout à coup à terre, sans appui, mains collées à ma bouche, sans savoir que faire. Je n'ai que 17 ans, merde ! Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça, hein ? Hein ? Je ne voulais qu'une petite vie sympathique et bien rangée. Mais, non, il a fallu qu'il y ait un dérangé vénal et tueur en série dans ma famille, et qu'en plus je récupère un pouvoir bizarre. J'en ai vraiment, vraiment, vraiment marre.

      Après avoir récupéré à peu près de mes émotions, je descends et aide à préparer la taverne pour la soirée. Je reste silencieuse toute la journée, et je me doute que mes proches imputent ça au mort-né, alors que seul le pouvoir m'inquiète, mère indigne que je suis. Tout à coup je suis prise d'une idée lumineuse : un des clients de la taverne me déteste et me le fait sentir violemment. Et si je testais mon pouvoir sur lui ?

      Nous ouvrons la taverne et bientôt les clients arrivent, d'abord au compte-goutte, puis par groupes, selon leurs heures de travail. Bientôt arrive le vieil acariâtre, qui ne peut hélas pas prendre sa commande à James, car celui-ci est actuellement absent. Il est donc forcé de se tourner vers moi.

      « Ce sera un whisky, comme d'habitude, M. Jones ? » demandé-je en me concentrant sur mon oeil droit. Une chaleur l'envahit un court instant et je devine que le pouvoir s'est activé.
      « C'est exact. » répond-il. Et un court instant, il semble lui-même étonné du sourire qu'il m'a adressé. Je lui sers le whisky, et, miracle, il me remercie et me laisse un pourboire. Ce pouvoir marche donc ? C'est... surprenant ?

      Si j'avais su, je m'en serais servi le moins possible de ce foutu pouvoir.


      Aujourd'hui, j'ai 21 ans, et je suis à nouveau enceinte jusqu'au cou. Je me suis beaucoup plus ménagée que la dernière fois. Et si c'est la question que vous vous posez, oui, James et moi n'avons pas eu de rapports pendant plus de trois ans, parce qu'il était persuadé que c'était parce que j'étais trop jeune et trop fragile que l'enfant était mort-née. Je n'ai pas osé lui révéler la vraie raison, et me suis dit que ça aiderait le poison à disparaître totalement de mon corps, l'attente.

      Par ailleurs, j'ai utilisé mon pouvoir 124 fois. J'ai compté, très exactement, bien que je n'en aie pas tellement besoin. C'est compulsif. J'ai besoin d'avoir un contrôle sur ce pouvoir que je ne contrôle pas. Car, si les premières fois c'était par expérimentation, j'ai essayé très vite de freiner cette utilisation, pour ne pas en dépendre et ne pas avoir à m'en servir pour me faire aimer. Hélas, on succombe toujours à la solution de facilité. Les gens qui ne m'aiment n'ont qu'à pas exister, je n'aurais pas besoin de me servir du pouvoir. D'abord.

      « Patronne, ce sera une bière. »

      Je toise le client qui m'a abordée si cavalièrement, alors que mon état est bien visible et qu'on devrait me témoigner un peu de respect. Vu son expression il aurait préféré s'adresser à quelqu'un d'autre. Nan, mais, il me cherche ou quoi ? Et paf, 125e utilisation!

      « Merci de votre gentillesse Madame, et j'espère que votre enfantement se passera sans problème. »

      Je lui dédie un gentil sourire et annonce à James que je vais me retirer. C'est alors qu'il me regarde bizarrement.

      « Tes yeux, mon amour, ils sont bizarres... Ils sont rouges... » Il semble inquiet, plus que nécessaire. Mais ses paroles éveillent en moi une angoisse que je ne m'explique pas. Aussi vite que ma grossesse me le permet, je monte dans ma chambre et me pose devant mon miroir. Et là, pas moyen de le nier : mes deux yeux sont possédés par l'Avalon.

      Mon hurlement a ameuté tout le personnel et ma terreur a déclenché mes contractions. Génial. Comme si je ne pouvais pas faire mieux. Ça veut dire que tous eux qui vont croiser mon regard seront soumis à mon pouvoir. Ça veut dire que James est soumis à mon pouvoir ! Mais, il m'aimait déjà ! Qu'est-ce que ça va changer ? Je ne saurai pas s'il m'aime vraiment, ou pas. Mince, merde, noooon !

      Et l'enfant, l'enfant à naître, je ne veux pas, je ne veux pas qu'il croise mon regard, je ne veux pas qu'il m'aime uniquement à cause de mon pouvoir. Je veux qu'il m'aime parce que je suis sa mère.

      « Non, ne me le donnez pas, ne me le montrez pas ! » hurlé-je quand le fruit de mes entrailles me quitte. Mes amis sont étonnés, mais on obéit et on me laisse seule, seule avec mon désarroi. Seule avec James à vrai dire.

      « Chérie, qu'as-tu ? » Qu'est-ce que j'ai ? J'ai que tout le monde va m'aimer maintenant, et que je ne saurai jamais si cet amour est uniquement provoqué par mon pouvoir ou non.

      Une troisième fois mes sens sont occultés par la colère et la douleur. Je ne sais pas comment, j'ai un couteau dans ma main, je saute de mon lit, affaiblie pourtant et je plante la lame dans les yeux de mon chéri, encore et encore.

      « Et dis-moi, James, tu m'aimes encore maintenant, tu m'aimes encore ? » Pourvu que ce soit non, toute personne normalement constituée dirait non, non, non...

      « Mais oui ma chérie. Mais pourquoi as-tu fait ça ? »

      Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooon. Ce n'est pas possible.

      Si j'avais su, je n'aurais jamais aidé cette belle femme.


      « Que personne n'entre dans notre chambre, je vais chez le médecin, James est malade. » annoncé-je en quittant la chambre. Je n'oublie pas de la verrouiller : que dirait-on si on trouvait James baîllonné et attaché au lit ?

      En guise de médecin, je vais chez l'empoisonneuse que je hais tant et entre sans frapper. Heureusement, son ire est calmée dès qu'elle crois mon regard, et elle me demande ce que je veux.

      « Auriez-vous un remède à la cécité infligée par arme blanche ou une option d'oubli ? »

      Elle réfléchit un instant puis annonce qu'elle a le second, mais que le premier n'existe pas. Elle se lève, va farfouiller parmi ses fioles et revient avec l'une d'entre elles. Je la remercie, la paie gracieusement et m'en vais, avec mon plan en tête.

      Arrivée à la maison, j'administre la dose de potion nécessaire à James. Il cherche à ouvrir les yeux, ses yeux encore sanguinolents, que j'ai soigneusement bandés et désinfectés.

      « - Chérie ?
      - Oui, James ? » dis-je, fébrile. De quoi va-t-il se souvenir ?

      « Comment va notre fille ? Pourquoi ne vois-je rien ? »

      Soit il fait semblant, soit j'ai bien dosé comme l'avait dit l'empoisonneuse. J'espère que c'est la deuxième solution.

      Si j'avais su, je l'aurais tué tout de suite.


      Hier, mon Avalon est devenu dégénérescent, j'ai aveuglé James et ma fille est née.
      Aujourd'hui, James est passé sous les roues d'un chariot qu'il n'avait pas vu (logique), je suis devenue veuve et j'ai décidé de la manière dont je vais élever ma fille de manière à ce qu'elle m'aime sans mon pouvoir.
      Et j'ai expliqué à tout le monde que la maladie qui a aveuglé James m'a rendu les yeux rouges, parce que j'ai eu plus de chance que lui.

      Haha, pour une fois, je ne me suis pas trompée... N'est-ce pas ?


      « Bonjour ma chérie, bien dormi ? »

      J'ouvre les rideaux de la chambre, tout en sachant que ça ne doit pas changer grand-chose pour elle. Non, je ne lui ai pas percé les yeux. Comprenez-moi : si je me rends compte qu'elle ne m'aime pas, je n'aurai qu'à la regarder. Mais en attendant, elle m'aime d'elle-même, alors autant qu'elle ne me voie pas. Elle ne m'a jamais vue, elle ne sait même pas à quoi je ressemble. En revanche, comme elle a toujours les yeux bandés, ses autres sens sont très développés, elle me l'a dit. Elle a de la chance... mes atouts ne sont que ma vitesse et ma force d'attaque. Je suis sûre qu'elle serait une combattante hors pair, si elle devait l'être... Quoique, elle est faible comme Lily, et n'a pas l'agilité de Minnie (qui d'ailleurs se porte très bien malgré son mutisme, merci d'y avoir pensé), et dans combat, l'odorat et l'ouïe ne sont pas tout...

      « Oui Maman, merci. »

      Chaque matin, c'est le même cinéma, elle ne dira rien tant qu'elle n'aura pas mangé. Je lui apporte donc son petit-déjeuner et quitte la chambre.

      Si je savais...
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMer 11 Mar - 22:16

    WHAT KIND OF BEAUTIFUL CREATURE ARE YOU ?
    • Apparence Physique :
      « Miroir, ô mon beau miroir, peux-tu, s'il te plaît, ne pas me renvoyer mon image ? Hélas, non, car les miroirs réfléchissent la vérité, sans la cacher, et je me vois contrainte de détailler à nouveau une personne qui me fait horreur : moi-même. Non, je ne suis pas laide, mais je ne suis pas belle non plus, je serais même plutôt commune, si ce n'était pour mes cheveux et mes yeux...

      Miroir, ô mon beau miroir, tu es si froid. Je frissonne quand je te touche, mais est-ce réellement de froid, n'est-ce pas de l'horreur que j'éprouve quand je me contemple ? Des pieds à la tête, je suis blanche, blafarde, exsangue, parce que je reste tout le temps en intérieur et que je ne sors que la nuit. Mes pieds, de taille raisonnable, sont crevassés et calleux en-dessous, blancs et lisses au-dessus. Mes mollets et mes cuisses si charnues et inconsistantes lors de mon enfance sont à présent musclées et fermes du fait de mes escapades nocturnes. J'ai un jour découvert avec grande surprise que je pouvais faire le grand écart, ce qui est bien pratique pour mettre un coup de pied dans la figure d'un adversaire. Mon sexe ne se démarque pas d'un autre sexe féminin et mes hanches sont peu marquées, si bien que ma taille, si fine, l'en paraît moins. Mon ventre pourrait être totalement plat si je n'avais pas été deux fois enceinte : un léger renflement au niveau du nombril rappelle hélas ces deux enfants qui ont vécu à l'intérieur de mon corps pendant 9 mois. Par ailleurs, mes promenades nocturnes me l'ont musclé, ce ventre, et mes abdominaux, s'il ne sont pas tout à fait en acier trempé, n'ont rien à envier à personne. Mes seins, qui furent plus gros et lourds lors de la naissance de mes enfants, me firent alors souffrir, car la première, morte-née, ne put pas les vider du lait maternel, et la seconde, trop faible, ne buvait que rarement le liquide sain. Aujourd'hui revenus à une taille moins imposante, ils s'accordent avec équilibre avec ma silhouette et sont sans doute plus beaux que ne l'étaient ceux de Valentina. Je suis d'ailleurs ravie de leur forme, d'autant plus qu'élastiques et fermes, ils ne pendront pas lamentablement comme ceux d'autres mères trentenaires.

      Miroir, ô mon beau miroir, tu ne peux hélas pas dissimuler mon passé, tu ne peux pas faire disparaître la longue cicatrice qui se détache sur ma peau blafarde de mon épaule gauche à mon sein droit, longue grimace rosâtre, que m'infligea mon ignoble oncle, qui aurait mieux fait de ne pas naître. Cette cicatrice, je la laisse toujours visible, au moins on ne m'embête pas, on comprend mon humeur. Mes épaules, pâles aussi, soutiennent un cou blafard et dénudé. Ma tête me paraît souvent lourde, mais elle ne doit pas l'être plus que celle de n'importe qui d'autre. Mon visage, parfaitement ovale, interpelle par les deux yeux de braise qui y brillent de manière malveillante. Mes clients, quand je suis apparue avec ces yeux rougeoyants ont d'abord cru que j'avais été mordue par un vampire, mais depuis je leur ai expliqué que ce n'était qu'à cause d'une maladie qui m'avait tenue entre la vie et la mort. Ils m'ont cru. D'un autre côté, ce n'est pas si dur avec mon pouvoir... Ces yeux sont cernés de violet, car je ne dors pas toutes les nuits, étant souvent en mission, pour la maîtresse. J'ai des cils noirs et plantés de manière serrée, mais pas longs, et mes sourcils sont fins et bien marqués, juste en dessous d'un front blanc comme neige. Mon nez, fin et peu marqué, se tient au-dessus de ma bouche aux lèvres pleines, bouche qui me paraît un peu grande. Mais ma grande fierté est ma chevelure : de longs cheveux d'un brun foncé, tirant vers le noir, encadrent mon visage, contrastant violemment avec mon visage exsangue. Ils sont fins, doux, soyeux, longs et semblent deux rideaux de soie. Hélas, ils sont très peu pratiques à attacher, me contraignant à partir en mission cheveux lâchés.

      Miroir, ô mon beau miroir, tu connais plus que qui mon corps, tu connais donc plus que qui ma musculature. Mes bras, longs et fuselés, sont assez musclés pour me permettre de rester en poirier pendant 10 minutes sans fatiguer. Heureusement, mes muscles ne sont pas comme ceux des marins et des ouvriers qui viennent boire dans ma taverne. Non, ils sont nerveux et fins, ils ressortent à peine sous ma peau crayeuse, et pourtant, grâce à eux, je manie sans problème le fouet, et je soulève avec facilité ma grande faux, héritage de mes ancêtres irlandais, dont je me sers cependant peu. À vrai dire, de toutes façons, malgré mon aisance à utiliser ces armes, je préfère le combat à corps-à-corps, ou à la dague, où je suis plus en mesure d'utiliser mon agilité et ma vitesse, et qui me défoulent plus.

      Miroir, ô mon beau miroir, tu sais comment je me vêts, de jour comme de nuit. De jour, je porte tantôt une robe en laine, tantôt une robe en coton, toutes deux noires et légèrement décolletées. Un gilet, un cardigan, couvre mes épaules par les soirées fraîches, mais en général la taverne est chaude et chaleureuse. Mes pieds sont alors chaussés de sabots cirés, noirs aussi, et lourds. Mais de nuit, en mission, je me vêts différemment, n'est-ce pas, mon beau miroir ? Oui, de nuit, je porte un ensemble de cuir noir, moulant mes formes, me permettant de faire moins de bruit, de frôler moins de murs. Des gants enserrent mes mains et des chausses de cuir noir me remontent jusqu'aux mollets. À ma ceinture pendent mon fouet, enroulé, et une dague toute simple mais très acérée.

      Miroir, ô mon beau miroir, toi seul reconnaîtrais à coup sûr ma bague matrimoniale, toujours à mon annulaire, sur mon doigt noueux et osseux, une si belle bague en argent ciselé. Toi seul sais que le pistolet que j'emporte lors des missions les plus dangereuses me brûle quand je le tiens.

      Miroir, ô mon beau miroir, si tu pouvais ne pas me refléter, le monde s'en porterait mieux... »
    • Caractère :
      « Miroir, ô mon beau miroir, à quoi te sert de refléter l'être inutile que je suis ? Mais, je te parle comme si tu avais une âme, Miroir. Dis-moi, Miroir, as-tu une âme ? Si tu as une âme, que tu dois bien me connaître, toi qui m'as vue tous les jours depuis ma naissance, tu dois me connaître par coeur, non ?

      Miroir, mon miroir, tu sais sûrement combien je me hais, puisque je ne suis pas aussi belle que ne l'était Valentina, que personne ne m'a jamais regardée, et que bien des gens que j'aime sont morts à cause de moi. Oui, j'ai l'air gentille et affable, même si en théorie je n'aurais même pas besoin de ces apparences, grâce à mon pouvoir, mais en réalité, je suis triste, désespérément triste, et je préférerais ne pas exister. Hélas, je suis Camélia, et pour l'amour de la madame, je me dois de rester vivante et de ne pas chercher la mort. Et puis si je meurs que deviendra ma petite Susan, mon amour de petite fille, si fragile ? Que deviendra Minnie, ma petite soeur qui ne parle pas ? Oui, Yan et Sam, les jumeaux, reprendraient la taverne, mais ils sont inconscients et impulsifs, ils ne prendraient pas assez soin des filles et des finances et la taverne irait à vau-l'eau, ce que je veux pas. Oui, je suis attachée aux bien matériels, j'ai besoin de voir pour y croire, et je ne fais confiance à personne, même si mon pouvoir devrait me le permettre.

      Mon pouvoir, parlons-en. Au premier abord, ce pouvoir que m'offrait la dame me sembla un don des dieux : moi qui craignais tant la solitude, qui semblais ne pas éveiller d'intérêt, j'allais pouvoir me faire aimer. Mais j'ai abusé de ce pouvoir, et trop vite il est devenu dégénérescent, et trop vite je me suis rendue compte du terrible sort que je connaissais à présent : quand auparavant j'étais invisible et mal-aimé, à présent je ne suis aimée qu'à cause de ce pouvoir. Je ne peux pas savoir ce qu'aurait ressenti telle personne pour moi sans l'influence de mon pouvoir, et j'en souffre. Ce pouvoir est pratique, mais hélas il m'ôte tout moyen de vivre à nouveau une réelle histoire d'amour. La contrainte vaut le pouvoir.

      Autrefois, je voulais absolument que les gens me voient, leur prouver que je suis là. Mais à présent, je préférerais vivre seule, à l'écart du monde, tout en sachant que je ne pourrais pas vivre sans compagnie : j'aime trop parler, discuter, rire. Oui, car malgré ma dure vie, je me surprends parfois à rire, et ces moments-là me font chaud au coeur, même si je sais que ça ne durera pas. La compagnie ne me déplaît pas, et j'aime l'atmosphère de ma taverne quand les clients sont tous là, réunis, dans une bonne ambiance.

      Je ne suis pas du genre à partir en courant à l'approche du danger. Au contraire, je préfère m'y jeter corps et âme, me défouler sur l'opposant, et s'il a le malheur de croiser mon regard et de m'aimer, le combat n'aura plus d'intérêt, puisqu'il ne se défendra plus. C'est pourquoi je préfère me battre de nuit : croiser mon regard y est plus dur.

      Miroir, mon cher miroir, vois-tu autre chose à dire sur moi ? Moi, non... Je suis lasse, si lasse... Quand m'endormirai-je de mon dernier sommeil ? »
    • Aime :
      « Miroir, ô mon grand miroir, tu sais ce que j'aime, n'est-ce pas ? J'aime le souffle du vent sur mon visage, quand je saute de toit en toit, les nuits de pleine lune. J'aime me jeter à corps perdu dans un combat. J'aime l'atmosphère chaleureuse de ma taverne, j'aime ma famille, ou plutôt ce qu'il en reste. J'aime les membres de l'Ordre du Camélia, j'aime la commanditrice aux cheveux roux, j'aime les vêtements noirs, j'aime ma bague en argent. J'aime tous ceux qui m'aiment, j'aime mon pouvoir qui fait que tous m'aiment. J'aime certains mets très sucrés, j'aime le cognac, qui me dégrise. J'aime le frottement du cuir, le poids de la dague dans ma main, le cri étouffé de l'adversaire blessé. J'aime la chaleur du feu, la mollesse de mes draps, et je t'aime, ô miroir, je t'aime même si je n'aime pas mon reflet. »
    • Aime pas :
      « Miroir, ô mon grand miroir, tu sais ce que je hais, n'est-ce pas ? Je hais le soleil éblouissant, qui me rappelle Jack. Je hais la Reine Victoria, si belle, éternellement belle. Je hais les membres de l'Ordre du Camélia, je hais la commanditrice aux cheveux roux, je hais les vêtements colorés, je hais les bijoux, ornements ridicule et chers. Je hais tous ceux qui ne m'auraient pas aimé sans mon pouvoir, et je hais mon pouvoir qui fait que tous m'aiment. J'abhorre la viande séchée, le poisson fumé, la bière irlandaise, qui m'assomme. Je n'aime pas le velours et le moire, je n'aime pas la soie et le satin, des tissus de nobles, des tissus riches que je n'aurai jamais et que je hais pour ça. Je hais l'empoisonneuse qui a failli me rendre stérile, je hais mon oncle, je hais mon père. Je hais les couples, qui me rappellent que je suis seule, et surtout qui me rappellent que personne ne peut réellement m'aimer, sauf les aveugles. Et je te hais, mon miroir, parce que tu me réfléchis, et que je me hais. »
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMer 11 Mar - 22:17

    NOTHING ELSE TO HIDE ?
    • Rêve, Ambition : La mort, je n'attends que la mort. Que puis-je espérer de plus? Tout le monde m'aime. Ah, oui, la réussite des plans de la commanditrice rousse..
    • Cauchemar, Phobies : Les couples et la solitude.
    • Fantasme : Aucun.
    • Pouvoir : Fait en sorte d’être aimée.
    • Utilisation de l'Avalon :Camélia, Avalon dégénérescent


    AND WHAT ELSE ?
    • Signes particuliers : Yeux rouges, toujours vêtue de noir.
    • Groupe : Ordre du Camélia
    • Travail : Tenancière de la Taverne de la Sirène


    IN REAL LIFE
    • Pseudonyme : Lady Eris/Tanya/Dina
    • Âge : 16 ans
    • Comment avez vous connu le forum ? Par WH*
    • Comment trouvez vous l'intrigue du forum ? Très sympa ^_^
    • Personnage sur l’avatar : Une image de Lin I-chen
    • Notez votre présence sur 7 : En théorie, 7/7.
    • Exemple de RP :
      Spoiler:
    • Code du Règlement :
      Spoiler:
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Haku A. Konoe

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† Citation : Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n'échapperais pas à la calomnie.
† Amant(e) / Âme-Soeur : Mon coeur n'appartient pas hélas à une seule personne, et je ne saurais dire qui est le premier.
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeSam 14 Mar - 12:42

Bien le bonjour et désolé pour le temps que j'aurais mis à te répondre !

Bienvenue sur Mad Tea Party chère Lucia.

Deux trois choses ne vont pas dans ta fiche...

Premièrement l'inceste ! De l'inceste ! Qu'est-ce que vous avez tous avec l'inceste ?! *euh non, ça c'est mon avis personnel, tu peux le laisser, fallait juste que ça sorte*

Premièrement le fait que tu passe du présent au passé et vice versa quelques fois. Bien sûr, là, évidement, j'ai pas les exemples en tête, donc il faudra que tu cherches par toi-même ^^,

Ensuite il y a un moment, lors de la scène de la première fois incestueuse =A= où tu dis que Lucia n'est pas fait pour commander... A savoir qu'elle contrôle l'Ordre du Camélia d'une main de fer et qu'elle est très impliquée dans ce qu'elle fait aussi. Bien que cela puisse lui être pesant, elle aime ce qu'elle fait....

Un truc con mais qui me stresse : "demandé-je" et autres n'existent pas au présent. Ce sont des facilités de prononciation mais on écrit "demande-je" et là, bien évidement, c'est plus hard à lire à haute voix, du coup on préférera écrire "je demande..."

Et pour finir, je trouve étrange que tu ne nous dise pas pourquoi l'oncle de Lucia s'amuse à ce point à se la jouer Jack The Ripper ?

Quelques petites choses à changer avant ta validation imminente.
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeSam 14 Mar - 23:57

Pour le passé/présent je vais relire et corriger.

La phrase où elle dit qu'elle n'aime pas commander était censée être ironiqu vu son futur. Là elle n'aime pas commander, à ce moment-là, mais après elle va y prendre goût. Après, je peux supprimer cette phrase si elle est vraiment trop dérangeante.

Pour les "demandé-je" etc, explique-moi pourquoi mon correcteur orthographique Word ne me l'a pas souligné, alors qu'il a souligné "demande-je" (en plus ma mère dit que c'est "demandé-je" aussi et ma maman sait tout *sort*) ... Je comprends plus là @_@

Eh bien, tout le monde a ses passe-temps... Nan, en fait, il était sadique et donc il s'est amusé avec Valentina. Quand la mère s'est suicidée, il s'est dit qu'il pourrait faire un comique de répétition... Et voilà...

Et puis y avait marqué que tous les membres de l'ordre du Camélia avaient eu une dure vie, donc je me suis amusée...
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeDim 15 Mar - 0:40

Word est con, c'est connu =A= en fait, demandé-je est une espèce de néologisme communément admis... 'Fin laisse-le mais bon, ça me stresse. Je suis sûre y'a des débats ouverts sur cette putain de facilité de prononciation xD

Ne supprime pas ta phrase alors =D

Okay pour l'oncle véreux... Il lui manque un grain, sérieux.
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeDim 15 Mar - 0:51

Pour les "demandé-je", Elise (alias Ludwig) vient de me dire que Racine lui-même utilisait cette formulation... C'est un vieux néologisme dis donc x')

Oui, tous mes persos sont fous, donc les PNJ's aussi x') T'as vu Lucia ? Elle garde sa fille enfermée et ave les yeux perpétuellement bandés simplement pour pas devoir utiliser son pouvoir pour que la gamine l'aime. Si c'est pas de la folie, je ne sais pas ce que c'est xDD
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeDim 15 Mar - 2:18

Mea culpa, on m'avait dit que ça ne se disait pas... Enfin.

As-tu apporté les corrections sur les temps, sinon ?
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeLun 16 Mar - 19:45

Oui, je crois. ^^ Désolée si j'en ai oublié u_u
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MessageSujet: Re: Lucia Somersault   Lucia Somersault Icon_minitimeMar 17 Mar - 17:43

Bienvenue parmi nous !

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